U’ajustais le dernier cadre au mur, non sans sourire. J’avais repeint la chambre de Samuel en Rose bonbon avec Andromeda, et mal bien évidement. On voyait encore la peinture qu’il y avait dessous par endroit, ainsi que nos traces de peintures et des coulures. Le reste de la journée, alors que Caleb était au lycée, on avait redécoré le reste de la pièce, en ajoutant des napperons en dentelle, du linge de lit ridicule, et des tableaux de chats kitch au possible. On avait ajouté une touche finale avec des photos retouchées de lui et de nous, comme si nous étions une véritable famille.

Notre œuvre achevée, on s’était tapé dans les mains non sans nous marrer. Il allait péter un cable, ça ne faisait pas de doute, et putain j’allais bien me fendre la poire. Andro ayant rendez-vous avec Bael, je serais la seule à savourer le résultat de notre dur labeur. Enfin, elle moi, moi elle, c’était du pareil au même. Nous étions semblables. Elle parlait pour moi et je parlais pour elle. Nous étions interchangeables, et c’était d’ailleurs pour cela que notre Prince n’avait demandé à ne voir que l’une d’entre nous. Nous avions décidé cela en jouant à pierre cailloux ciseau, et c’était elle qui avait gagné. Enfin j’avais pas tant perdu que ça vu que j’allais savourer aussi un bon moment. Je l’avais dit à Samuel peu après mon arrivé : il allait se mordre les doigts de m’avoir marqué sans mon autorisation. Andro, Caleb et moi avions tout fait pour lui rendre la vie difficile. Et quand nous en avions parlé à notre Démon adoré, il s’était marré sans nous ordonner pour autant d’arrêter d’emmerder son bras droit. Se faisant, il nous avait donné du coup son accord pour continuer. Et on s’en donnait à cœur joie bien évidemment.

J’étais allongée sur le ventre sur son lit en train de feuilleter un magazine people en français, en léchant une glace à la fraise, quand je l’entendis rentrer. Non sans sourire, je lui dis en anglais pour qu’il vienne jusqu’à moi Chériii je suis dans la chambre !. Il allait sentir le piège. Il allait sentir qu’il y avait un truc qui clochait. Il allait comprendre qu’on avait encore décidé de foutre encore un peu plus le chaos dans sa vie. Je ne relevais la tête que lorsqu’il arriva sur le pallier de sa chambre, dont j’avais laissé la porte rose bonbon grande ouverte. Surpriiiise mon cœur ! lui lançais-je non sans sourire franchement, les yeux pétillants de malice, et ne loupant pas une seule de ses réactions.

Ouais, sa garçonnière en avait pris un sacré coup.