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Walk the moon | Johannes

Jaana Raulne
Jaana Raulne
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MessageSujet: Walk the moon | Johannes   Walk the moon | Johannes EmptyDim 9 Juil - 19:04

Installée sur le rebord de la fenêtre, je regarde le Lakestorm et la Riverdance qui s'y plonge, comme hypnotisée. Je ne saurais dire depuis combien de temps je suis ici, dans cette position, mais les fourmillements que je commence à ressentir dans les jambes sont un bon indicateur. Pourtant je ne bouge pas, prenant de grandes inspirations pour me remettre les idées en place, pour essayer d'ordonner toutes les informations qui se bousculent dans mon esprit. J'aime venir ici et je le fais régulièrement depuis quelques semaines… quelques mois même si j'y réfléchis bien. J'ai hésité avant de revenir la première fois mais, passé les premiers instants, j'ai eu hâte de revenir à chaque fois. Parfois, je viens même quand nous n'avons pas rendez-vous, cette chambre étant réservée sur la durée maintenant. C'est probablement le seul endroit où je peux me réfugier sans avoir à rendre de compte à personne, où je peux me détendre et ce, sans même songer au plaisir que j'ai pu éprouver dans ce lit. Il m'arrive même de travailler ici, ce que j'ai fait durant les dernières heures avant de voir l'heure et de me changer pour la venue de Johannes. Je n'aime pas être négligée quand il me voit, ne serait que pour ce petit sourire satisfait qui se dessine sur ses lèvres, ce sourire de prédateur qui sait qu'il a gagné, une fois de plus. Et autant être honnête avec moi-même, ce sourire me plait. Nous ne nous sommes pas vus vraiment souvent mais la régularité de nos rendez-vous commence à s'intégrer dans mon quotidien et à être des plus appréciables. Je ne sais pas s'il en est de même pour lui. Oh, nous discutons évidemment, mais de tout et de rien, de sujets sans importance. Comme une parenthèse bienvenue dans mon existence.

J'ai réussi à ne pas lui parler du cambriolage du CNRB, ne sachant pas vraiment à quel point il a connaissance de l'implication des vampires au sein du centre, mais, ces derniers jours,  avec tout ce qu'il y a à refaire, les rapports à comprendre, à compiler, les mesures à prendre, j'avoue que je commence à ne plus pouvoir mettre tout cela de côté complètement lorsque j'en ai envie. Et une part de moi a envie de savoir ce qu'il pourrait avoir entendu de cette histoire. Je ne sais pas quel est réellement son rôle dans la hiérarchie vampirique et une part de moi s'en moque mais, d'une certaine façon, avoir un autre point de vue pourrait être intéressant et pourrait peut-être même m'aider à me donner des idées pour gérer l'avenir du centre, sans bien savoir si c'est une bonne ou une mauvaise idée. Oh, elle doit probablement être mauvaise, à n'en pas douter. Pourtant, cela n'enlève en rien mon envie d'en parler à un vampire. Et je n'ai pas envie d'aborder le sujet avec Leygh, dont je me suis éloignée depuis que Johannes et moi sommes devenus amants. De toute façon, nous sommes tous les deux bien trop occupés et sa présence ne me manque pas. Je n'ai plus à me convaincre que je faisais ça pour avoir des informations, pour le travail, pour le manipuler autant qu'il me manipule. Avec Johannes, je me contente de prendre du plaisir sans avoir à me demander si c'est une bonne ou une mauvaise chose. Après tout, ce n'est pas comme si je partageais encore mon lit avec mon mari avec qui mon mariage n'est plus qu'un morceau de papier que nous déchirerons en temps utiles. Tout du moins, c'est comme ça qu'il l'a présenté et je n'ai pas particulièrement envie de le contredire, tant la colère qui m'anime envers lui n'a pas baissé depuis notre dernière dispute.

J'entends la porte s'ouvrir et je me contente d'étirer mes jambes sur le rebord, la petite robe bleue que je porte s'arrêtant à mi-cuisse alors que je lui jette un bref regard. "La lune est vraiment belle ce soir. Elle se reflète sur le lac. Viens voir." J'attends qu'il se rapproche, mon cœur s'accélérant déjà légèrement même si je reste aussi tranquille qu'avant son arrivée. En apparence tout du moins. Il le sait bien et il en joue, j'en ai parfaitement conscience. Mais s'il est déjà revenu, c'est qu'il apprécie cet instant autant que le reste non ? Et je fixe de nouveau le paysage, laissant filer un soupir, plus à l'aise tout de même que je ne l'étais ce matin en quittant le centre.
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Johannes Von Reiner
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MessageSujet: Re: Walk the moon | Johannes   Walk the moon | Johannes EmptySam 15 Juil - 12:44

[HJ Heureusement que j’arrive pour tenir chaud à Jaana, on est en Norvège nioulle !]


Le soleil se couche et je sens la vie, ou plutôt sa parodie, affluer dans mes veines. Je rouvre les yeux. Etendu seul dans cet énorme lit de la résidence Orvandil. Une demeure luxueuse, même dans le noir le plus complet. Les volets de protection métalliques se relèvent. L’avantage sous ces latitudes, c’était que je n’avais plus été forcé d’avoir tant de sommeil que cela. Si près du cercle arctique, la lueur du jour ne durait pas très longtemps en plein cœur de l’hiver, comme c’était le cas actuellement. Ce vaste espace, si luxueux et si riche, n’en paraît que plus vide. J’ai envie de rejoindre mes humaines, aujourd’hui. Je ne saurais dire si elles me manquent. La dernière fois, nous nous étions encore disputés. Mais je sentais un fort attachement de ces femmes envers moi. Pour l’une j’étais un sauveur. Pour l’autre, plus que ça encore. Un ange gardien, un peu comme un super-héros de la nuit. Je file me doucher, sachant très bien que ce soir, en tout cas en début de soirée, j’avais d’autres impératifs et d’autres appétits à ne pas négliger. Une fois lavé, les cheveux encore humides et des mèches de cheveux en vrac me retombant sur le front, je m’asseyais sur petit tabouret en face du vieux piano qui trônait dans un coin. Je me remémorais elle, assise dans une pièce analogue. Jouant de ses doigts fins et agiles. Mes doigts glissent sur les touches et les pressent doucement. La symphonie n°5, Chopin. Pas trop dur à apprendre, encore moins à retenir. Je me laisse doucement porter par la mélodie, alors qu’en mon for intérieur, je sens mon diaphragme vibrer aux temps de jadis. La charge de Leipzig. Combien étions-nous ? Des milliers. Les casques à cimier volent vers les russes et nous sabrons trois divisions avant d’être ramenés par la garde. Ces sonneries de clairon, les décharges de mitraille…


Je me rends compte qu’une bonne heure a passé. Cela arrive parfois, quand on dépasse les deux siècles d’existence. Je n’aimais pas cela au début. Maintenant,j’apprécie au moins le fait de ne pas en être arrivé à me perdre moi-même, à n’avoir aucune idée de ce que je devenais. J’étais toujours le même mais en mieux, en plus brutal, en plus cruel, en plus mortel. C’était comme cela. Je m’habille rapidement. J’y vais chaudement habillé, cette fois-ci, la dernière fois j’avais remarqué le regard que les humains m’avaient lancé alors que les températures étaient négatives. Un pull aux couleurs discrètes, épais. Une écharpe en laine épaisse, un manteau qui l’est tout autant. Je m’engouffre dans la nuit pour aller la rejoindre. Nous avons défini quelques petites conventions dans notre relation, depuis un certain temps maintenant…


J’entre dans la chambre, et la découvre peu vêtue vers le balcon, admirant la vue. La jeune femme m’invite et un léger sourire accroît l’angle en coin de la commissure de mes lèvres et arquant la moustache. Je me défais d’abord de mon écharpe, puis de mon manteau. Je me rapproche d’elle, mais reste debout pour admirer la vue.



| C’est très beau, oui. Mais très froid aussi. Si d’ici ça semble calme, tranquille, crois-moi tu n’as pas envie d’un bain de minuit… |


Je dépose un baiser sur son épaule, un baiser qui s’attarde.


| Cela fait un petit moment que je ne t’ai pas vue. Tu as eu des soucis ? |
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Jaana Raulne
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MessageSujet: Re: Walk the moon | Johannes   Walk the moon | Johannes EmptyMer 26 Juil - 19:09

Parfois, je me demande ce qui se passerait si je lâchais réellement prise. Si j'arrêtais de vouloir essayer de contrôler ce qui, au fond, m'échappe des doigts à mesure que le temps passe. Est-ce que je vivrais mieux les choses ? Est-ce que je dormirais sereinement ? Est-ce que je laisserais Philippe vivre sa vie sans me demander à quel point je vais regretter de ne pas m'être battue pour le garder ? Est-ce que j'aurais essayé de le faire ? Toutes ces questions ne cessent de s'entrechoquer et je me rends compte que je ne trouverais probablement jamais de réponse, que ce soit sur le plan de ma vie privée, de mon couple, de ma famille, ou encore de ma vie professionnelle. Je me demande à quel moment mes choix ont été mauvais, s'ils l'ont vraiment été et ce qui m'attend maintenant que tout semble sur le point de changer, de basculer. J'ai un bref soupir alors que j'entends la porte s'ouvrir. Au moins, Johannes aura le mérite de me changer les idées, tout du moins je l'espère, même si cela ne durera pas longtemps.

Et j'ai un sourire quand il prend la parole, lui coulant un regard par-dessous avant de reporter mon attention sur le lac. "Oh, je sais bien. Quand j'étais enfant, certains s'amusaient à se lancer des défis. A qui mettrait le pied dans le lac, à qui mettrait le bras. Je crois qu'ils ont arrêté quand l'un de mes camarades a perdu presque tous les doigts d'une main à cause du gel. Mais j'aime tout de même le calme des lieux. Comme si le temps était suspendu, comme si rien n'allait changer." J'ai un frisson quand je sens ses lèvres sur mon épaule et je tends une main pour effleurer sa joue. "J'ai eu quelques soucis oui. Des problèmes bien humains et bien triviaux qui te feront peut-être sourire." Je ne sais pas vraiment à quel point ma vie privée l'intéresse vraiment. Je sais pertinemment être une distraction pour lui, comme il l'est pour moi. Et pourtant, je me sens à l'aise en sa compagnie. De là à vraiment lui raconter ce qui me tracasse ? Je ne saurais le dire. De là à lui demander son avis ? Peut-être, probablement même. Il a l'air avisé, plein de ressources et surtout, assez retors pour arriver à ses fins. Même si, me concernant, c'était un peu facile, dans la mesure où j'ai du avoir envie de finir dans son lit à peu près au moment où nos regards se sont croisés. N'y voyez pas là le moindre coup de foudre ou quoi que ce soit de romantique. C'est juste que, pour la première fois depuis longtemps, j'ai écouté mes envies sans me soucier des conséquences. Et, ma foi, c'est plutôt agréable. Je ne sais si je peux vraiment lui faire confiance, après tout, il s'agit d'un vampire et je ne suis qu'une humaine dont il peut facilement se jouer. Mais je souffle, non sans une mine amusée. "Je ne sais pas ce qui est le pire, qu'avec mon mari nous ayons atteint le point de non retour et qu'il me jette sa maitresse en pleine figure ou que le centre ait été cambriolé sans que je sache d'où cela peut venir. A ton avis ?" Je m'étire légèrement, sans prêter attention à ma robe qui remonte un peu plus et je me redresse sur mes genoux, mes lèvres effleurant les siennes, non sans que je pense, un peu stupidement, que sa moustache me chatouille. "Enfin, rien de bien grave si l'on ne se cantonne pas à l'échelle d'un simple humain lambda en tout cas." J'ai presque l'air convaincue non ?
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Johannes Von Reiner
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MessageSujet: Re: Walk the moon | Johannes   Walk the moon | Johannes EmptyMer 9 Aoû - 18:54

L’inquiétude qui pointe sous mon propos n’est pas totalement sincère : je vois Jaana à dessein. Bien sûr, je l’apprécie. Autrement je ne me serais jamais dévoilé autant en sa compagnie, je n’aurais jamais donné tous ces détails, ni sur moi, ni sur ma lignée… Sur rien. Mais j’ai su reconnaître de l’intérêt pour cette humaine, en faire naître et en faire développer. Elle n’est ni Leila, ni Théa. Elle est différente. D’une intelligence et d’une acuité rare sur ce monde. J’étais toujours étonné d’avoir rencontré ce véritable génie scientifique, cette personnalité brillante qui se cumulait avec la mièvrerie très profonde, l’amour absurde qu’elle nourrissait pour son mari, un parfait connard si je savais lire entre les lignes. La jeune femme est solide comme un roc, capable de se dépêtrer de toutes les situations, sans aucun doute. D’une rare clairvoyance. Mais elle faisait preuve d’une certaine naïveté toute humaine sur quantité de sujets, ce qui la rendait attachant pour un vieux vampire tel que moi. Jaana sourit lorsque je prends la parole, barrant mon visage d’une moustache de biais, surlignant l’expression amusée de mon visage.


Jaana me raconte les jeux et les défis auxquels elle se livrait, enfant. Le pied et la main dans le lac. Absurde. Les gamins d’ici étaient tout aussi cons que ceux d’ailleurs, toujours à se mettre en danger, à tester et à repousser leurs limites. C’était quelque chose que je ne pouvais que difficilement concevoir, en fait. Se mettre en danger, jusqu’au danger de mort, pourquoi pas. Mais gratuitement ? Je secouais la tête.



| Stupides gamins. |


Les miens, jadis, avaient été beaucoup plus sages et bien mieux élevés que cela. De fait, je ne pensais pas avoir pu craindre quoi que ce soit. Jaana me confirme ensuite qu’elle a eu des soucis, et au ton de sa voix, malgré la diversion évidente, je notais bien que ces problèmes l’avaient assez profondément affectée, c’était évident à mes yeux. Je la laisse m’expliquer, ne cherchant en aucun cas à anticiper sur tout ce qu’il pouvait arriver. Je la dévisage, me frottant le menton alors que je réfléchis d’un air indifférent, presque innocent, comme si je réfléchissais sincèrement à sa situation.


| Les humains ne sont pas simples, jamais. Mais au fond, ton mari tu le trompes aussi, non ? Et d’après ce que tu m’avais dit je n’étais pas le premier. Qu’est-ce qui a changé du coup ? Et pour ce fameux cambriolage, vous en savez plus aujourd’hui ?

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Jaana Raulne
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MessageSujet: Re: Walk the moon | Johannes   Walk the moon | Johannes EmptyLun 21 Aoû - 11:28

Il m’est arrivé plus d’une fois de me demander ce que Johannes pouvait bien retirer de nos rencontres. Au vu de son âge et de sa position, je gage qu’il n’a aucune difficulté à trouver des femmes pour le satisfaire, pour une nuit ou plus. L’effet de découverte commence à s’estomper, si ce n’est pas déjà fait et je n’ai jamais vraiment été un défi, me jetant sans hésitation dans la gueule du loup lorsqu’il a montré son intérêt. C’était irréfléchi et probablement stupide d’agir de la sorte mais, en ce qui me concerne, je sais pourquoi j’apprécie ces rencontres. Parce que je me sens vivante quand je suis là, qu’il arrive à me donner l’impression que toute mon existence n’est pas en train de s’effondrer. Oh, je sais, je ne suis pas à plaindre, loin de là. Et j’ai ma part de responsabilités dans tout ce qui m’arrive. Sans compter le fait que cette sensation n’est que fugace et commence déjà à s’estomper quand je quitte les lieux. Pour autant, cela ne la rend pas moins appréciable, même si, pour la première fois depuis que je le connais, son arrivée ne suffit pas à me faire mettre de côté tout ce qui ne va pas. Probablement un trop plein, une saturation, un point de non-retour que je n’avais pas atteint jusque-là. Pour autant, cela le concerne-t-il ? Non, pas vraiment. Alors, le sujet que nous évoquons me convient tout à fait, le temps de savoir ce que j’ai vraiment envie de dire ou non. J’ai un sourire amusé à sa répartie, haussant une épaule. « Les enfants n’ont jamais été réputés pour leur intelligence, je suis contente que les miens n’aient jamais tenté ce genre de choses. Ou alors, s’ils l’ont fait, ils ont eu la présence d’esprit de me le cacher. »

Et là, j’avoue, j’hésite. A lui dire ce qui me tracasse vraiment, à être sincère ou à détourner la vérité. Nous n’avons pas vraiment défini la nature de nos relations mais, pour le coup, je ne suis pas persuadée que ça en fait partie. Mais je me rends compte que je me suis beaucoup plus dévoilée à lui que je l’aurais pensé au premier abord, au sens propre comme au sens figuré. Tout comme j’ai appris certaines choses de lui, quand bien même il y a toujours une certaine distance entre nous, que je ne cherche pas à franchir. J’ai un mince sourire à sa répartie et je le fixe un instant avant de souffler, comme si le sujet ne me touchait pas vraiment. Oh, j’imagine bien que pour lui, il est plus facile de discerner quand je suis angoissée par quelque chose ou non. Mon cœur ne pas doit battre au même rythme, ma respiration change. Mais je sauve les meubles en gardant une certaine dignité, tout du moins, j’aime à m’en convaincre. « Tu trouves ? J’avoue que je trouve parfois les gens bien trop complexes pour arriver à tout saisir, mais je pensais qu’avec un certain recul, l’on voyait les choses autrement. » J’inspire avant de secouer la tête, non sans un regard malicieux. « Je ne suis qu’une femme, je n’ai pas dit que j’étais toujours cohérente. Je l’avais trompé avec un autre … homme avant toi. Enfin, ce n’était pas simplement un homme mais… enfin, tu vois l’idée. Ce qui a changé, c’est la façon dont il m’a annoncé son infidélité. En arguant que c’était parce qu’il s’ennuyait, que c’était ma faute. J’avoue que si j’ai ma part de responsabilité, j’apprécie moyennement que l’on m’accuse de tous les maux de la terre alors qu’il aurait pu venir me parler, essayer d’arranger les choses. » J’inspire, me massant la nuque pour essayer de me détendre. « Je sais, mon discours peut paraitre des plus hypocrites mais… je ne sais pas, j’aurais aimé que les choses se passent autrement. »

Et je grimace avant de reprendre, d’un ton pensif. « Pour le cambriolage, j’ai surtout l’impression qu’on se paie ma tête et de ne plus vraiment pouvoir faire confiance à qui que ce soit. Est-ce que… tu en as entendu parler de ton côté ? Les vampires ont la main mise sur presque tout le centre, ils en parlent ? »
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Johannes Von Reiner
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MessageSujet: Re: Walk the moon | Johannes   Walk the moon | Johannes EmptyMer 30 Aoû - 0:01

Je ne tenais pas avec son idiot de mari, mais je savais que Jaana était bien plus intelligente que cela et qu’elle n’était pas du genre à ne pas penser à toutes les éventualités. Si elle pointait du doigt ce qu’avait fait l’homme qui partageait officiellement sa vie, cela voulait aussi dire qu’elle pensait aussi à ses propres actes. Je n’étais pas prêt à la laisser filer. Pas elle. Pas une proie de cette stature. Qu’importe. Je sais qu’elle m’utilise, comme je l’utilise. Elle voit en moi un conseiller, un ami, un soutien. Je suis vieux, terriblement vieux. Cela lui sert. Cela me donne la figure paternelle pourtant tellement dévoyée. Je sais ce que je risque à ce rapprochement. Mais pour la maison que je suis sensé représenter, que dire et que faire d’autre ? Je dois continuer. C’est ma mission. Et je la désire. Pas seulement Jaana Raulne, mais ma mission tout court. Je sens qu’il se passe quelque chose d’important autour de ce centre. Je dois agir. Je ne peux que sourire lorsque la jeune humaine me dit qu’elle pense ses enfants assez intelligents pour avoir évité les problèmes, ou surtout pour le lui avoir caché.


| Je pense qu’ils ont dû le faire. Enfin, je ne les connais pas. Mais c’est répandu, par ici. Dans ma jeunesse, il y a si longtemps… On sortait de nuit. Et même si je suis né noble, enfants on ne savait pas vraiment. Et on restait debout des heures durant sur un vieux tronc d’arbre, la nuit tombée depusi longtemps. Dos à la forêt, qui était pleine de bruits, de craquements, de grognements. Bien sûr, il y avait des loups. Des sangliers, des cerfs. De tout. Mais petits, nous pensions qu’il s’agissait de monstres. Cela nous servait de tests avec les gamins du coin, pour prouver notre courage. L’essentiel de ces jeunes garçons l’a prouvé bien plus tard, en mourrant en masse entre 1806 et 1815. |


Moi-même, j’étais mort en 1813. Leipzig… Quelle folie ! C’était une époque passionnée, pleine de fureur, de feu et de larmes ! Tant de gens étaient morts, dans le sanglant prélude de ce que serait le siècle suivant. Et ces tueries de masse, condensées en quelques heures, n’arrivèrent finalement pas à la cheville de ce à quoi je participais un siècle plus tard. Qu’importe ; cette période ne veut déjà plus dire grand-chose pour les vivants d’aujourd’hui. Je comprends ce que me révèle Jaana, même si ce n’est qu’à demi-mot. Je suis donc sur la bonne piste. Je choisis de jouer cartes sur table, c’est le plus simple, le plus direct, et cela correspond plus à mon caractère. Tout en tranchant significativement avec ce à quoi elle était accoutumée à cause de son mari. J’ai un vague sourire, un peu réconfortant malgré tout.


| Tu es effroyablement compliquée, c’est un fait. Tu reproches à ton mari les manquements partagés et attends de lui le premier pas que tu pourrais faire aussi. Et ta propre infidélité, à quoi est-elle dûe ? Pas à tes goûts ? Ou alors tu m’en as caché certains. Je pense que tout ça c’est surtout une histoire de fierté mutuelle. Et d’histoire qui avance. Si cela doit craquer, alors cela craquera. De tout ce que tu m’en dis, malgré les tords de l’un et de l’autre, vous n’avez surtout plus grand-chose en commun en dehors de vos enfants, non ? Mais bon, que vaut mon avis ? Je suis mort plus jeune que vous ne l’êtes et la femme que j’aimais m’a trahi et trompé pendant presque deux siècles. |


Et elle cherche des infos côté vampires. Je soutiens son regard.


| Penses-tu vraiment que je peux t’en parler ? Je sais que tu couches avec un autre vampire, ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Mais tu ne me dis pas qui. Donc lignée concurrente. Donc les vampires en parlent sûrement, mais pas chez moi. Dans quel guêpier t’es-tu fourrée, Jaana Raulne ? | soufflais-je en caressant son visage.
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Jaana Raulne
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MessageSujet: Re: Walk the moon | Johannes   Walk the moon | Johannes EmptyMar 12 Sep - 11:54

Et si je lui demande ce que lui fait ici, dans cette chambre avec moi ? Qu’est-ce qu’il me répondrait ? Ou, plutôt, quelle réponse ai-je envie d’avoir ? J’ai passé l’âge de croire qu’il s’agit là d’une aventure passionnelle et spontanée et que nous ne venons que pour notre plaisir mutuel. Oh, il y a de ça évidemment, mais c’est loin d’être suffisant. Et encore moins pour lui. Alors parfois, j’hésite à lui demander et puis, je finis toujours par chasser cette pensée, préférant me focaliser sur des moments qui sont, au final, une bulle d’oxygène au milieu de pensées bien troubles et bien difficiles à gérer. Mon sourire se fait plus amusé quand il me répond. Evidemment qu’ils ont été assez malins pour que je ne vois rien. Et puis, de toute façon, j’ai fini par être trop prise par mon travail pour être capable de voir quoi que ce soit. Je l’écoute pourtant avec une attention non feinte. Il ne parle pas souvent de son passé et ce n’est que dans un moment comme celui-là que je me rends compte de ce gouffre d’années qui nous sépare. Le début des années 1800. Je me demande comment il fait pour s’adapter de la sorte, pour paraitre à l’aise, même s’il est, au fond, un peu vieux jeu. Mais ça reste tout de même impressionnant. Pourtant, je me contente de souffler, avec un sourire en coin. « A t’entendre, les enfants n’ont jamais été que des têtes brûlées, quelle que soit l’époque. Je suppose que tout le monde a besoin de connaitre ses limites et si possible, loin du regard maternel. Et tu as réussi à montrer aux gamins du coin que tu étais courageux ? Avant la guerre s’entend. » J’ai tout de même une moue pensive alors que j’essaie de m’imaginer, sans succès cette guerre et ce qu’il a pu vivre.

« Tu as conscience que là, en cet instant, j’essaie de m’imaginer ce qu’a pu être cette époque ? Et que j’avoue être particulièrement peu douée dans cet exercice en réalité. » Et pourtant c’est intéressant de l’entendre en parler, même aussi brièvement. Tout comme sa façon d’aborder les choses, quand je lui parle de mes propres pensées, a quelque chose de nouveau et de plus efficace que je ne l’aurais cru. Parce qu’il m’arrache de nouveau un sourire, même si je pourrais me sentir un peu piquée au vif par les propos qu’il tient. Qu’importe. Au moins quelqu’un qui joue franc-jeu avec moi. Plus ou moins en tout cas. « J’avoue, présentées de la sorte, les choses prennent une autre tournure. C’est certain, c’est aussi une histoire de fierté. Parfois c’est tout ce qu’il reste alors on s’y raccroche comme on peut. Quand à ma propre infidélité… » Mon sourire se fait plus amusé alors que je lui darde un regard mutin, non sans continuer de discuter, comme si de rien était. « … je dirais bien qu’elle est le fruit du hasard et d’une envie que je n’avais pas ressentie depuis bien longtemps te concernant, mais tu vas dire que j’en fais trop. Quant au reste… à dire vrai, je me demande si nous avons jamais vraiment eu quelque chose en commun en réalité… » J’ai une moue avant de tiquer à ses derniers propos. « Deux siècles ? Vraiment ? » Et je cille, essayant tant bien que mal de me représenter cette durée.

Et nos regards se croisent alors que je tente le coup. Evidemment, ça ne fonctionne pas, le contraire aurait été étonnant. Mais je suis bonne joueuse et je hausse une épaule à ses propos. « Je sais bien que non mais je pouvais toujours tenter. Et dis-moi, que se passera-t-il si je te dis son nom ? Est-ce que tu veux vraiment le connaitre ? Quant au guêpier dans lequel je me suis fourrée… ça je ne suis pas sûre de vraiment vouloir trouver une réponse. » Je ferme les yeux quand il effleure mon visage, laissant échapper un bref soupir et essayant tant bien que mal de me remettre les idées en place.
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MessageSujet: Re: Walk the moon | Johannes   Walk the moon | Johannes EmptySam 30 Sep - 15:11

Je n’avais rien d’un de ces psychologues, qui se complaisaient dans un savoir abscons à essayer d’obtenir un ascendant parfois fragile, tantôt irrépressible, sur les gens. Je n’avais jamais eu besoin de cela, car ce n’était jamais qu’un subterfuge, une méthode pour tenter de gagner du pouvoir mais certainement pas une preuve d’en disposer. En tant que vampire, je jouissais de pouvoirs et d’une grande force physique. Fatalement, cela me donnait une emprise sur les gens et sur les événements, emprise qui ne me rendait à aucun moment tributaire de quelques artifices psychosociaux pour essayer de récupérer l’ascendant. Je raconte ma propre enfance, enfin, un de ses éléments, à l’humaine qui me servait autant d’indic’ que d’exutoire à mes pulsions, à la Soif Rouge. Je ne commettais pas l’impair de tout lui dévoiler, de me présenter à elle mis à nu, sans la plus petite protection. Il y avait encore entre nous la chape de plomb de deux siècles d’inconnu, et de mon incompréhensions grandissante aussi bien de son époque que de la société qui l’avait vue naître et évoluer, désormais. Jaana me parle des enfants têtes brûlées, et je secoue doucement la tête en signe de dénégation.


| J’ai parfois l’impression qu’ils le sont moins, aujourd’hui. On les couve beaucoup plus. Autrefois, se taper dessus en jouant, se couvrir de boue ou pire, ça n’avait pas grande importance. Aujourd’hui, on veut que les enfants soient des bébés pendant quinze ans, ou des adultes, voire les deux à la fois. Quant à moi… Oui, je pense que je le prouvais. Mais pas par courage personnel, je pense que je voulais simplement être meilleur que les autres, même si j’étais moi aussi terrorisé par ces bruits que j’entendais dans le noir, derrière moi… |


Et voilà que Jaana me dit qu’elle s’imagine l’époque. J’ai un mince sourire.


| Elle était terriblement différente. C’était une époque d’idées ; le conservatisme et les lumières, la révolution française et les forces réactionnaires. On s’est étripés pendant vingt ans, là-dessus. Mais c’était aussi une époque de faste et de drame. Tout y était plus excessif qu’aujourd’hui. |


J’y avais vécu des plaisirs et des bonheurs qui irradiaient encore intensément dans ma propre histoire personnelle, et des drames qui me hantaient toujours. J’avais connu des centaines de femmes, en deux cent quarante ans. Mais aucune ne m’avait autant marqué que mon épouse humaine… Ni que Morgane. Je chassais ces pensées. Aujourd’hui, tout me semblait bien plus éphémère. Qu’importe. Elle m’explique ensuite qu’elle comprend mon point de vue.


| C’était plus facile, autrefois, quand on épousait quelqu’un du même monde que soit. Du même pays, le plus souvent. De la même région. Du même statut social, ou peu s’en faut. Avec les mêmes aspirations et des rôles bien définis. Mais oui, j’ai deux cent quarante ans. Je suis né en 1777, en Allemagne, dans ce qui était à l’époque le Royaume de Saxe. C’était un autre monde… |


Mon regard s’allume d’une étincelle avide alors que la belle, jouant autant de sa connaissance des événements que de son envie pour moi.


| Bien sûr, que je veux le connaître. Ainsi, je pourrais me débarrasser de ce rival, et te garder pour mon seul plaisir. | susurrais-je en embrassant sa clavicule, son épaule.
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Jaana Raulne
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MessageSujet: Re: Walk the moon | Johannes   Walk the moon | Johannes EmptyMar 3 Oct - 12:00

Les moments que je passe avec Johannes sont appréciables. Parce que je me sens vivante, encore plus que j’ai pu le sentir entre les bras de Leygh. Probablement parce que je m’y suis jetée pour le plaisir et non dans un but professionnel plus ou moins dissimulé. Je sais qu’il n’a pas envie de réellement dévoiler grand-chose sur qui il est réellement et, dans le fond, ce n’est pas vraiment important. Ce n'est pas comme si je voulais absolument tout savoir sur lui et les anecdotes qu'il me raconte n'en sont que plus surprenantes. Sans compter le fait que, pour la première fois depuis longtemps, mes pulsions sont assouvies sans que j’ai à me soucier des conséquences ou de ma bonne conscience. Que j’ai jetée aux orties au moment où je l’ai croisé durant cette soirée soit dit en passant. Enfin, peu importe, dans le fond, je suis celle qui doit apprendre à vivre avec. Ou sans. Question de point de vue.

Je reste tout de même étonnée d’évoquer le système éducatif, si on peut dire ça comme ça, des enfants. Je me demande s’il en a eu lui-même et je me doute que la question peut être passablement délicate, surtout au vu du nombre d’années qu’il a passées sur cette terre. Et j’ai une mine pensive à ses propos, avant de hausser brièvement les épaules. « Il était plus facile de demande à ce qu’un enfant de 15 ans soit un homme quand il était déjà peu ou prou arrivé à la moitié de son existence. Aujourd’hui, c’est différent. Je n’ai pas dit que c’était mieux, c’est juste qu’il faut apprendre à gérer le fait qu’en vivant près de 90 ans, on a tendance à infantiliser nos enfants plus longtemps. » Et j’ai un sourire au reste de ses propos. « Etre meilleur que les autres ? Ca, ça n’a pas changé en tout cas. Tout comme la peur du noir. Amusant de voir que certaines peurs restent immuables malgré les années. Les siècles même. »

Et je l’observe, la mine songeuse alors qu’il m’évoque ce temps révolu que je ne peux qu’imaginer, avec peu de succès d’ailleurs. « Nous sommes dans un monde horriblement aseptisé. Les gens ne veulent pas s’engager, pas prendre de risque, les drames et les grandes choses ne sont bons qu’à être vus dans un film que l’on oubliera dès sa sortie. » Pourtant, j’ai mon content de drame à la réflexion. Et je sais que les soirées auxquelles je peux assister sont loin de valoir celles qui ont pu avoir lieu aux mêmes endroits quelques décennies auparavant mais elles sont pour le moins appréciables. Je laisse alors filer un rire, tout en secouant la tête. « Je me fais l’effet d’une vieille râleuse qui ne sait pas s’adapter à son époque. Pourtant, je ne m’en sors pas trop mal. » Je m’adapte à ce que je peux découvrir, apprendre, sans avoir trop l’impression d’être à côté de la plaque. La plupart du temps en tout cas. Et je laisse filer un silence pensif. 240 ans. Voilà qui est pour le moins impressionnant. J’ai toujours du mal à imaginer ce que ça peut représenter, à mon échelle de petite humaine  mais je préfère me focaliser sur le reste de ses propos, plus facile à gérer. « Ca n’a pas tant changé que ça tu sais. Les milieux sont juste plus lissés et il est plus facile de croiser quelqu’un qui ne l’est pas. Mais le système de caste, si on peut l’appeler comme ça, est toujours bien présent. Si une fille de riches investisseurs s’encanaille avec quelqu’un qui n’est pas de son monde, autant dire que les gens en parleront encore 20 ans plus tard, je suis bien placée pour le savoir. Même si les rôles sont devenus plus flous, ça, ça ne change toujours pas. » C’était probablement ce qui m’avait rapprochée de Philippe au départ. Outre l’attirance que j’avais pour lui, il représentait un interdit que mes parents m’auraient certainement imposé si je leur avais demandé leur avis.

Si je frissonne quand il commence à m’embrasser, j’ai tout de même un rire à sa répartie. « Comme si tu pouvais avoir envie de te débarrasser de quelqu’un pour moi. N’essaie pas de me faire croire à ce genre de choses, tu n’y arriverais pas. Même si c’est flatteur. » J’attrape son menton et je relève, effleurant ses lèvres des miennes avant de souffler, dans un murmure. « Leygh Mykeblust. » Et maintenant, vu le statut de Leygh, je suppose que c’est le moment où on va rire un peu. Oui, je sais, je perds un peu la boule et ce que je viens de faire est plus que dangereux. Mais, dans le fond, peu importe.
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Johannes Von Reiner
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MessageSujet: Re: Walk the moon | Johannes   Walk the moon | Johannes EmptyJeu 5 Oct - 22:54

Etais-je enfin assez proche de l’humaine pour qu’elle me confie l’un de ses plus sales petits secrets ? Oui, je devais peut-être le faire. Je devais. C’était mon devoir. Ce qu’on attendait de moi ; que je me montre plus intelligent et plus vicieux que tous les autres, et ce serait tant mieux d’ailleurs si je pouvais prouver à mes responsables que j’étais la plus grande crasse en activité dans toute la Norvège. Ils n’avaient plus rien pour eux, ces glorieux leaders. Avides de sang et de gloriole, ils n’avaient plus ni honneur ni ambition pour le bien commun ; ils ne voyaient plus qu’à court terme la pure satisfaction de leurs vils penchants individuels. Cela dit, je ne pouvais pas me plaindre. Cette indifférence, cette absence de planification, c’était au moins quelque chose que je pouvais utiliser. La lignée, ne faisant que survivre et de réagir au fil des événements, ça me laissait plus de latitude pour m’organiser. Pour essayer de tirer mon épingle du jeu. Je ne nourrissais plus que de moins en moins de loyauté envers mes dirigeants successifs depuis cinquante ans. Trop de choses avaient changé, au fil du temps. J’ai un vague rire à ses paroles.


| A 15 ans, à la moitié de sa vie ? Tu exagères. Je n’ai pas connu les Croisades… Moi. |


Sous entendu que j’avais connu des vampires aussi vieux que ça, eux. C’était le cas, mais ça remontait à loin. Les plus vieux n’étaient pas forcément les plus stables… Ni les plus sages. Ils s’étaient simplement montrés ou plus intelligents ou plus cruels que tous les autres qui avaient croisé leur route au fil des âges. Elle avait raison, pour le reste. Au moins sur l’idée qu’on vivait des choses très rapidement, de nos jours. Et je souris.


| Pour moi tu n’es guère plus qu’une enfant, toi qui te sens si vieille. Ton corps aussi, n’est pas si vieux… Crois moi. Mais je pense que tu te leurres. Autrefois, la vie n’avait de sens que la valeur qu’elle produisait pour la famille, ou pour la société. Aujourd’hui, c’est le cas mais on vit les choses bien plus vite : on ne veut plus vivre une seule chose et l’exécuter toute sa vie. On veut tout connaître, tout ressentir, tout aimer. Je pense que c’est une fuite en avant, mais cette période de l’histoire a plutôt le goût d’un bonbon aux multiples goûts qui éclatent en bouche, pour moi, plutôt que celui d’une pastille terne et fade. |


Ok, drôle d’analogie, mais je parlais naturellement avec Jaana, déjà parce que nous couchions ensemble depuis quelques semaines, mais aussi parce qu’elle vient se rapprocher et m’effleure.. Tout en lâchant sans doute le nom d’un de mes pires ennemis, le sire d’une lignée concurrente et mortellement rivale de la mienne. Je fronce les sourcils mais mes mains viennent s’insinuer sur son bassin, sous ses vêtements. Mains dures, glaciales, qui la pressent fermement.


| Myklebust, je le connais. Etrange qu’il se soit acoquiné avec une humaine, lui qui les méprise tant. Je suppose que s’il est venu te voir, c’était par intérêt… |


Je hume son odeur, dévoile mes canines avec lesquelles j’effleure la peau de son cou. Possessives, mes mains s’infiltrent dans le creux de ses reins, massent le dessous de ses omoplates.


| Peut-être devrais-je te tuer maintenant que tu m’as livré ton secret… |
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Jaana Raulne
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MessageSujet: Re: Walk the moon | Johannes   Walk the moon | Johannes EmptyMer 11 Oct - 9:23

J’ai un regard curieux en direction de Johannes, réalisant, non sans un pincement au cœur, que j’ai fini par plus discuter avec lui en quelques semaines à le voir en catimini qu’avec mon propre mari ces derniers mois. Ou futur ex-mari, je ne sais pas encore vraiment. Je n’aime pas l’idée de ne plus être mariée à Philippe et, pourtant, j’ai le sentiment de ne plus avoir mon mot à dire sur le sujet. Alors, à défaut de pouvoir discuter avec celui qui devrait m’écouter le plus, je le fais avec un amant que je ne pensais pas vraiment revoir après notre première nuit. J’ai toujours cette petite voix qui ne cesse de se demander ce que lui retire de nos petits tête à tête mais, au fond, ça n’a pas d’importance. Peut-être qu’il est comme Leygh et qu’il cherche à me manipuler. Pour autant, les informations qu’il obtiendrait ne lui seraient guère utiles. Surtout à parler des stupidités d’enfants. J’ai un sourire à ses propos et je hausse une épaule, avant de souffler, un brin moqueuse. «Je fais dans la caricature voyons. Mais vous n’aviez tout de même pas tout à fait la même espérance de vie qu’aujourd’hui. Et tu connais beaucoup d’anciens croisés alors ? »

L’idée est un peu troublante, à n’en pas douter, mais je me doute bien qu’il ne me détaillera pas ce genre de choses, quand bien même l’espérance de vie des vampires est un rien effrayante au final. Presque autant que le reste à dire vrai. Ca ne m’empêche pas de me jeter joyeusement entre leurs griffes, sans me soucier de rien. Et il continue, alors que j’ai un rire au reste de ses propos. « Une enfant ? Voilà qui sonne vraiment étrangement à mes oreilles en fait. Je ne me sens pas si vieille quand même. Enfin je ne suis plus de première jeunesse pour les humains en tout cas. Et je comprends ce que tu veux dire. Pour autant, trop de saveurs ça peut un peu perturber non ? A force de trop vouloir en faire trop vouloir connaitre de choses, on finit par perdre un peu le fil. C’est le sentiment que j’ai parfois en tout cas. Mais je dois m’estimer heureuse de vivre à cette époque alors si je te suis bien. » Et voilà qu’il me demande une nouvelle fois qui est ce pseudo rival. L’idée m’amuse évidemment et me flatte d’une certaine façon, quand bien même je ne suis pas assez stupide pour croire que je pourrais être une réelle source de rivalité entre les deux vampires, mon égo n’étant pas assez démesuré pour ça. Même si, les connaissant, je pourrais peut-être servir de prétexte.

Je le vois froncer les sourcils mais mon cœur s’accélère un peu quand ses mains se posent sur moi. Quand bien même je me contente de hausser un sourcil et de souffler, non sans un sourire amusé. « Evidemment que c’était par intérêt. Je suppose qu’il voulait des informations et qu’il s’est dit que de séduire la directrice du CNRB pouvait lui être utile. Je ne suis pas totalement stupide. Mais il est tombé dans un moment où j’avais besoin, envie même, d’être draguée, de me sentir désirable. Et être dans les bras d’un vampire qui a plusieurs centaines d'années a quelque chose de passablement… excitant. » J’ai un frisson tout en parlant, alors que ses dents effleurent mon cou, même si je continue, comme si de rien était. « Me tuer ? Ce ne serait pas plus intéressant de chercher à exploiter cette information ? Et donc, c’est un ami ou un ennemi du coup ? Que je sache à quel point j’ai mis les pieds dans le plat. » Je devrais probablement être effrayée et une part de moi l’est. Sauf qu’il y a bien longtemps que je ne l’écoute plus.
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Johannes Von Reiner
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MessageSujet: Re: Walk the moon | Johannes   Walk the moon | Johannes EmptyDim 15 Oct - 14:25

J’aime ce genre d’insinuations, de jeu dangereux, qu’il peut y avoir entre Jaana et moi. Elle a conscience que je suis un monstre au sens premier du terme ; je me nourris de sang et je vis des réactions les plus exacerbées que l’on peut observer chez les humains. Elle en a conscience, et elle raffole de tout ça. Jaana est une âme en perdition. Je la sens au bord du précipice, à deux doigts de se jeter en plein dedans et de renoncer aux ruines que sa vie est en train de lui infliger. Tout commence à avoir un goût de cendres et de gâchis dans sa bouche… Quand elle n’est pas avec moi. Je m’avance peut-être, mais elle ne sera pas du tout l’humaine qui me résistera le plus en fin de compte. Et je pressentais que dans l’attrait de l’abîme, il y avait cette impulsions peut être, à vouloir vivre et connaître, ressentir, ce qu’un vampire pouvait expérimenter dans ce monde. Je reste évasif sur ses questions, mais en tant que vieux vampire européen, on pouvait rencontrer de tout et de n’importe quoi.


| Beaucoup non, mais un ou deux oui. Ce ne sont pas les plus barrés. J’ai rencontré un viking, une fois. Un vrai malade. Et c’était rien à côté d’un japonais plus que millénaire. Quand je pense aux japonais d’aujourd’hui, ça me fait presque mal de voir ce qu’ils sont devenus. |


J’avais récemment vu une émission japonaise. Et je ne savais pas si je devais en rire ou en pleurer. Sans doute étais-je d’un conservatisme aigû, même si à l’époque de mon humanité j’étais plutôt dans le camp des progressistes, malgré mon appartenance à la vieille aristocratie saxonne. L’humaine me fait part de son positionnement, de son ressentiment. Elle a l’impression d’être perdue, de surnager. Je peux comprendre ça. Il y avait suffisamment de débats qui traversaient la société sur le fait de perdre son identité, et de perdre la passion des choses à force de se disperser. Je n’en pensais pas grand-chose. A mon avis, on intellectualisait beaucoup trop de choses dans cette époque. A trop réfléchir, on oubliait que l’on pouvait simplement vivre. Mais j’ai déjà l’information principale de ce que je souhaitais connaître en priorité chez Jaana ; son contact chez les vampires. Et je n’étais pas déçu. Myklebust, lignée concurrente. Les choses allaient loin, et encore une fois chez les Orvandil on avait clairement une course de retard sur ces enfoirés. Elle croit peut être que je plaisante quand je parle de l’éliminer, mais Leygh Myklebust était une cible difficile à atteindre et si je pouvais user de l’humaine pour accomplir ce grand dessein, et bien je le ferais volontiers. Je continue de la charmer, de la séduire, de réveiller son désir, alors qu’elle me confie ce qui lui avait plu chez ce vampire.


| C’est un ennemi mortel… Mon ancien employeur. Nous ne nous sommes pas quittés sur une rupture conventionnelle de mon « contrat de travail » si tu vois ce que je veux dire. Cela t’attriserait-il donc, s’il devait disparaître ? Et on attend de moi des résultats concrets. Et si pour éviter de te tuer, jolie petit témoin gênant, je devais te « convertir » à notre grande et belle « famille » ? Tu pourrais connaître une éternité de plaisirs, de pouvoir et d’avancées scientifiques. Tu pourrais changer le monde. Et acquérir une place reconnue et estimée. Tu n’aurais plus aucune limite… |


Je viens effleurer le creux de son cou du bout des lèvres, des crocs, effleurant son oreille de ma moustache. Je me faisais gourmand, avide même.


| Et je pourrais t’honorer des heures durant, pendant des siècles.
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Jaana Raulne
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MessageSujet: Re: Walk the moon | Johannes   Walk the moon | Johannes EmptyDim 5 Nov - 16:00

J'avoue, je devrais être plus prudente, plus mesurée. Mais j'ai tellement besoin de me sentir vivante, d'avoir l'impression de plus être la femme que j'ai fini par devenir avec les années, que je ne suis pas suffisamment sur mes gardes. Pour autant, j'ai du mal à le regretter, à me dire qu'il faudrait que je sois raisonnable, d'autant que je suis entre les pattes d'un des prédateurs les plus dangereux que j'ai jamais croisés. Parce qu'il me donne l'impression de toucher du bout des doigts une autre vie, une où je pourrais expérimenter maintes choses, où je pourrais assouvir ma soif de connaissance, de reconnaissance, sans me sentir coupable de le faire. Je sais, c'est une illusion, une chimère même, mais j'en ai besoin pour tenir bon ces derniers temps. Et je ne pas qu'il doit le savoir, en jouer probablement mais au fond, je ne lui apprends pas grand-chose qu'il ne sait pas déjà.

Je le fixe, la mine curieuse, alors qu'il me parle de ceux qu'il a déjà croisés. Oh, il n'entre pas dans les détails et je comprends pourquoi, mais les quelques anecdotes qu'il raconte m'intéressent toujours autant. "Un vrai malade ? Mais pourquoi ? Et j'avoue que je suis pas étonnée pour les japonais. Quand on voit leur culture au début du 20ème siècle et aujourd'hui, il y a de quoi en choquer plus d'un. Alors j'imagine quand on l'a vécu…" Je me fais plus songeuse, essayant d'imaginer quel genre de personnes il a pu rencontrer avec toutes ces années passées sur terre. Et une part de moi l'envie, autant être parfaitement honnête. Je continue de lui confier mes impressions, comme s'il pouvait comprendre ou être vraiment intéressé par ce que je raconte. Mais au moins, j'ai le sentiment qu'il écoute un minimum mes appréhensions et cette sensation de vivre parfois en décalage avec le monde qui m'entoure. Sans bien savoir pourquoi, je finis par lui donner le nom de Leygh. S'il n'a jamais vraiment insisté pour le connaitre, je vois bien qu'il est satisfait d'arriver à ses fins. Et je l'écoute avec attention alors qu'il me parle de lui, non sans esquisser un sourire alors que je secoue la tête.

"Un ennemi mortel. Je pensais que cela n'existait que dans les films à dire vrai. Pour un peu, je trouverais amusant de vous avoir connus intimement tous les deux. Je ne suis pas vraiment sure que je serais triste s'il venait à disparaitre. Notre relation est basée sur une manipulation permanente. Je prends du plaisir avec lui mais je sais pertinemment que ça reste… professionnel ?" Et je frissonne quand il reprend, me demandant à quel point il peut vraiment deviner mes pensées. J'avoue, ce qu'il me dit me tente, surtout avec l'existence qui est devenue la mienne. Et je déglutis quand il effleure ma peau, avant de souffler, dans un murmure indécis. "… ce serait vraiment envisageable ? De me convertir, comme tu dis si bien ?" Avoir l'éternité devant moi, pour connaitre tout ce qu'il m'énonce. Est-ce que je pense vraiment à cette option ? Et, pire encore, est ce qu'elle est vraiment possible ? Et s'il dit oui, comment devrais-je réagir ? Je ne me rends même pas compte que mes doigts glissent sous sa chemise, s'aventurant sur sa peau que je commence à bien connaitre depuis le temps, tant il a réussi à m'embrouiller l'esprit. Mais je souffle quand même, avec une pointe d'humour qui subsiste malgré tout. "Quant à m'honorer aussi longtemps que tu le dis, ne crois-tu pas que tu vas te lasser avant ? Surtout si tu as obtenu ce que tu voulais et volé le jouet de ton ennemi…"
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MessageSujet: Re: Walk the moon | Johannes   Walk the moon | Johannes EmptyMer 8 Nov - 21:23

Je sens l’humaine avide de connaissances… Sur tous les sujets. Je la sais déjà curieuse de tout, aussi bien des choses du passées que de ce que les humains appellent le « surnaturel ». Il n’en fallait pas plus pour que je me montre complaisant à son encontre ; j’aimais discuter et dans ma lignée, perçu comme un traître et un transfuge, ce n’était pas quelque chose qui soit particulièrement facile, vous pouvez me croire. J’étais plutôt toujours suspecté de quelque chose, d’un manquement, d’une indiscrétion. Je ne me plaignais pas, je les méprisais autant qu’ils me méprisaient, et je n’étais pas prêt à faire preuve de mesure en leur compagnie. J’avais passé trop de temps à combattre les lignées concurrentes à la Myklebust pour qu’en servir une soit une bonne idée, que tout se passe bien en son sein. C’était ainsi. De toute manière ça n’était pas très important, dans le sens où je profitais malgré tout de ma position. Jaana faisait partie de ces petits extras somme toute agréables, puisque je passais mon temps à la saigner et à la baiser. Mais converser restait un bonus qui me semblait bien intéressant ; je ne discutais pas tous les jours avec une femme qui soit plus intelligente et plus cultivée que moi, venant d’une époque où elles ne bénéficiaient que rarement d’une bonne instruction. Je haussais les épaules à l’évocation des japonais. Et du viking. Je haussais un sourcil.


| Tu connais leur « Aigle », aux vikings ? Et bien lui faisait ça, mais jusqu’au 20ème siècle. Je l’ai vu exercer dans un camp, en Pologne… Un malade mental. On a tous dû accomplir de vraies horreurs pendant notre immortalité ; le nier serait mentir. Rien que notre survie fait de nous des prédateurs… Mais beaucoup d’entre nous répondent bien à cette définition au-delà de leur régime alimentaire. |


Certains pensaient que l’immortalité avait comme richesse cette perspective de multiculturalisme, de diversité des rencontres, des cultures, des époques traversées. Ce n’était qu’à moitié vrai. Je ne me sentais pas fier d’avoir connu la première moitié du XXème siècle, ni la seconde moitié d’ailleurs. Le monde d’aujourd’hui n’était que la résultante de tout ce que nous avions traversé auparavant. Finalement, la seule véritable période qui gardait grâce à mes yeux. Il y avait un romantisme dans l’époque traversée de mon vivant, romantisme et amour des belles choses que l’on ne trouvait plus aujourd’hui, alors que la société s’était totalement transformée, qu’il s’agisse de son ordre interne que de ses règles de fonctionnement. La société n’avait finalement plus d’articulations. C’était le chacun pour soi, où le meilleur au jeu des coudes parvenait à repousser tous les autres. J’ai un mince sourire aux paroles de l’humaine.


| Nos existences sont basées sur la destruction de vies d’autres personnes, et celui-là fut jadis mon supérieur. Il n’a pas trop digéré les …hum… évolutions de ma carrière. Mais je vois ce que tu veux dire. Et si ça peut te rassurer, tu es une très bonne « professionnelle ». Ton idiot de mari est bien stupide de te laisser lui échapper comme ça. Si tu étais mienne, tu n’en pourrais plus de plaisir, et tu m’aurais constamment sur les reins, au sens propre comme au figuré. |


Je la couvais d’un regard concupiscent alors qu’elle semble légèrement séduite à l’idée de changer sa condition d’humaine.


| Bien sûr. Tu es intelligente, tu es belle, tu as des connaissances qui nous échappent totalement à nous autres, vieux vampires. Mais ça implique de renoncer à beaucoup de choses… A ta famille, notamment. |


Et ce n’était pas un sacrifice à faire à la légère, même moi qui n’avait pas eu à la consentir, j’étais toujours chamboulé par ça, par le fait de vivre sans les miens. Et voilà que ses mains s’infiltrent sous ma chemise. Je la laisse faire, clément, et la regarde d’un air fauve ; elle peut continuer à s’occuper de moi pour le moment, car après ce sera mon tour.


| Tu as peur que je te quitte, une fois que je serais satisfait ? Qui te dis que je ne le suis pas déjà, et que je suis pourtant toujours à tes côtés ? |
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MessageSujet: Re: Walk the moon | Johannes   Walk the moon | Johannes EmptyMar 14 Nov - 19:21

Je ne vais pas me mentir mais discuter de la sorte me manquait. Pouvoir parler de tout et de rien, laisser libre court à ma curiosité sur tous les sujets sans finir avec une étiquette intello ou sans avoir de remarque de mauvais goût, voilà bien quelque chose que j'apprécie tout particulièrement. Je me rends compte que c'est aussi ce qui m'a manqué avec Philippe mais c'était un risque que j'avais sciemment pris en m'engageant avec lui. Parce que ce que je ressentais pour lui dépassait toutes les frontières que j'avais jamais pu me fixer, ou qu'on m'avait fixées plutôt. Et que je me sentais protégée, femme en sa présence. Ce qui n'était encore jamais vraiment arrivé. Tout ça a fini par disparaitre pour laisser place à la rancœur et au reste. Je réprime un soupir, préférant me focaliser sur le moment présent et le plaisir que j'ai à être en compagnie de Johannes. Je pensais qu'il se serait déjà lassé en réalité et je suis surprise qu'il soit tout sauf réticent de me retrouver ici. C'est flatteur et j'avoue que c'est exactement ce dont j'ai besoin. J'arque un sourcil songeur à ses propos, à la fois curieuse et sérieuse, le sujet étant pour le moins inhabituel. "Loin de moi l'idée de réduire votre implication dans certains carnages, je suppose que je serais étonnée de savoir à quel point certains vampires ont été actifs dans de tels moments. Mais pourtant, accomplir des horreurs n'est pas l'apanage de l'immortalité. Il y a des humains, des mortels qui ne se sont pas faits prier pour reproduire ces horreurs, pour songer à certaines d'entre elles." Je laisse filer un silence avant de reprendre, d'une voix plus douce. "C'était une mise en garde au fait ?" Et j'ai un sourire, comme si cette question n'avait pas grande importance.

Avant que je ne finisse par lui dire quel est cet autre vampire avec qui je couche. J'essaie de me persuader qu'il aurait fini par le savoir tôt ou tard et que, surtout, je me sens plus proche de lui que de Leygh. Cette relation n'a de toute façon rien à voir et j'ai pour Johannes une curiosité qui ne m'a jamais effleurée avec celui qui reste tout de même un collègue de travail avant d'être un amant. La réaction du vampire me surprend tout de même un peu, je ne m'attendais pas vraiment à ce genre à ce qu'il ait ce genre de relation avec lui, ou de différend devrais-je dire. "… Leygh a été ton supérieur ? Voilà qui est… surprenant. Et tu sais que je pourrais presque me vexer à t'entendre me dire que je suis une très bonne professionnelle. Mais je suppose que le fait que ça prête à confusion est totalement volontaire." J'ai une ombre de sourire avant de grimacer au reste de ses propos. "Mon mari s'est peut-être lassé à raison, va savoir, même si j'aime bien l'idée qu'il soit stupide de m'avoir fait me sentir invisible." Je bats des cils quand il reprend, penchant légèrement la tête sur le côté avant de laisser filer un rire. "Tu sais que tu vas presque finir par me faire croire que tu voudrais que je sois tienne, d'autant que ce que tu me proposes est des plus… tentants."

Et je ne parle même pas du reste. Je me fais vraiment pensive quand il parle de m'offrir la possibilité de devenir vampire. Je n'y avais jamais vraiment songé en réalité, trop occupée à regarder ma vie s'effriter petit à petit. Je rosis légèrement à ses compliments avant de souffler, d'une voix neutre pas vraiment naturelle. "Ma famille ? Tu veux parler de ma mère qui est en train de mourir, de mon mari qui, au mieux, me méprise, et de mes enfants pour qui je suis en train de devenir une étrangère ?" Je secoue la tête avant de reprendre, d'un ton plus léger. "Navrée, ça sonnait moins pathétique dans ma tête en fait." Et mes mains quittent sa chemise pour effleurer son visage, mon regard accrochant le sien. "C'est possible oui. Et donc, supposons que tu sois satisfait, pourquoi es-tu toujours là ?" Mon cœur bat déjà un peu plus vite, comme à chaque fois qu'il me regarde de la sorte. Et j'avoue, la réponse à cette question me travaille. Juste un peu. Parce que je sais que je suis au bord du gouffre. Et qu'il ne me faudrait pas grand-chose pour avoir envie de sauter pour de bon. Surtout qu'il me donnerait presque envie de voir ce qu'il y a de son côté à lui.
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Johannes Von Reiner
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MessageSujet: Re: Walk the moon | Johannes   Walk the moon | Johannes EmptyMer 22 Nov - 22:11

La jeune femme était d’une fragilité sans bornes, du fait d’une existence lisse et sans saveur, imposée ou en tout cas rythmée par les seuls caprices de son mari. Elle était brillante, elle travaillait depuis des années pour le gouvernement et je savais bien que ces gens-là n’étaient pas des rigolos, loin de là. J’avais compris que la puissance pouvait changer de camp depuis 1945, quand j’avais vu la force d’un soleil ravager deux villes nippones et les humains ne faisaient que croître dans leur capacité de destruction depuis des décennies. Je n’avais pas peur au sens premier du terme, je savais très bien que j’étais capable de me fondre dans la masse et de tuer bien des humains avant de me sentir menacé par une bande de ces mortels, mais quand même… Elle n’était pas n’importe qui, celle que j’avais sous les yeux. Elle maîtrisait des formes de guerre qui m’étaient inconnues, et je savais aussi qu’elle pouvait très bien apprendre mieux que quiconque comment tuer un grand nombre de vampires à l’aide de ses connaissances. J’ai un regard mystérieux, un rien amusé, dans la direction de la jeune femme.


| Oh oui, tu serais sans doute étonnée. Mais je ne peux pas trop t’en dire, autrement je devrais te tuer. Et pas de plaisir, j’en ai bien peur. |


Je souris sous ma moustache, passant ma main dans mes cheveux d’un geste nonchalant, tandis que nous parlons d’un sujet potentiellement bien plus dangereux et mortel que le précédent, qui parlait certes de carnages mais de façon détachée, éloignée, comme si ces choses n’étaient plus à redouter. En revanche, une confrontation directe avec Leygh Myklebust ne pourrait jamais se terminer d’une manière agréable, ni pour lui ni pour moi. De cela, la belle ne peut sans doute que s’en douter sans savoir trop en dire. Je continue comme à mon habitude à distribuer la vérité, mais avec parcimonie.


| Surprenant en quoi ? Ce vampire a toujours bien su se placer. Ne t’a-t-il rapidement conquise ? Quant aux compliments que je te fais, ils sont sincères. A mon époque, les professionnelles de ce genre-là étaient surtout mal vues des femmes, et des zélotes. Comme beaucoup d’officiers que je connaissais, nous apprécions tout ce que la vie pouvait nous donner entre deux batailles. La vie était plus courte et plus intense, à cette époque. Faire son chemin sans quelque étoile filante pour illuminer nos nuits n’aurait pas eu le même goût, je l’avoue, et sans doute aurions-nous combattu avec moins d’ardeur les Russes, sous le feu de la Grande Redoute de la Moskowa. Un autre temps… Mais les plaisirs restent intacts. |


C’était bien en bonne partie tout ce qu’il me restait, sachant que je n’avais plus ni grade, ni honneur, ni fortune, ni titre, ni maison. NI rien. Rien hormis le plaisir éphémère d’une bonne bagarre, qui me poussait à me transcender, à me montrer toujours meilleur, ou le sexe, qui n’avait jamais perdu de sa superbe. Le sang aussi. Certains millésimes valaient le coup d’être goûtés. Certes pas comme les bouteilles de jadis, mais avec le temps on pouvait développer un palais certain pour notre nouvelle nourriture, et cesser de se nourrir du tout venant. Et la voilà qui parle des siens, alors que je me rapproche d’elle et la touche de mes mains glacées comme la mort, pénétrant sous le tissu de ses vêtements pour palper sa chair si chaude, sous laquelle je sentais tout ce sang battre ses veines au rythme irrégulier des battements de son cœur déchiré par le malheur, l’envie et le désir. Je me perds dans ses yeux, dans son souffle sucré, chaud, qui m’enflamme à nouveau.


| Tu as encore des choses à perdre, petite humaine. Tes enfants t’aiment, et tu les aimes. Ta mère n’est pas encore morte. Ton mari te méprise, mais il est toujours là. Tu ne ressens pas leur manque puisqu’ils t’entourent toujours, mais crois-moi, tu le sentiras. Ma famille avait été tuée, la veille de ma transformation. Je ressens leur manque jusqu’à aujourd’hui. Et c’était il y a deux cent quatre ans. Il faut le vouloir. Et puis, pour devenir comme moi, tu vas devoir mourir. Il n’y aura pas de retour en arrière possible. |


Ma main descend sous sa ceinture, s’infiltrant sous ses dessous. J’entrouvre la bouche, comme pour capter ses lèvres.


| Quant au fait que je sois encore là… Je dois me nourrir, ne l’oublions pas. |


Et d’un bond, la plaque contre le mur, pourtant loin derrière elle. Dans le même geste, mes crocs ont déchiré son cou et je me nourris de son sang, léchant les bords de la plaie que je lui cause, m’aggrippant à elle comme une sangsue.
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Jaana Raulne
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MessageSujet: Re: Walk the moon | Johannes   Walk the moon | Johannes EmptyDim 3 Déc - 13:17

Pour un peu, je dirais presque que je l'intrigue autant qu'il m'intrigue. Mais ce serait faire preuve d'un orgueil que je n'ai plus depuis longtemps. Pourtant, je suis suppose que je l'intéresse un minimum, sinon nous ne serions pas là à discuter aussi souvent depuis cette première nuit que nous avons passé ensemble. Oh, il doit certainement essayer de glaner des informations concernant mon travail, il ne serait ni le premier ni le dernier à vouloir le faire. Je ne suis pas dupe à ce propos et je dois probablement en jouer, consciemment ou non. Et, au final, ça n'a guère d'importance, c n'est pas comme si je lâchais des informations capitales qui pourraient influer sur le cours des évènements. Ce qui importe réellement, je le garde pour moi, je ne distille que des histoires qui, pour un peu, pourraient passer pour des anecdotes sans importance. J'ai tout de même un sourire curieux au regard qu'il me lance, me demandant à quoi il pense vraiment en cet instant. "Me tuer ? J'avoue que ce serait cher payé pour avoir ce genre d'informations. Et d'autant que je n'aurais même pas le temps de méditer dessus, ce serait vraiment dommage. Sans compter que je préfère très pragmatiquement quand tu essaies de me tuer de plaisir. Je vais donc essayer d'être moins curieuse, c'est bien cela ?"

Je bats des cils alors qu'il se fait nonchalant, non sans me rappeler, l'espace d'un instant, qu'il reste probablement le prédateur le plus dangereux que j'ai jamais croisé de toute ma vie. J'avoue, le fait qu'il ait tant d'inimité avec la seule autre personne avec qui j'ai trompé mon mari a quelque chose de presque amusant. Ou d'effrayant, je ne saurais pas trop le dire. Me retrouver entre eux deux pourrait être particulièrement dangereux  mais je me sens plus curieuse qu'autre chose. Je sais, c'est un peu inconscient, pour ne pas dire stupide. "Surprenant que le seul autre homme avec qui j'ai trompé mon mari soit lié de la sorte avec toi. Je demande à quel point le destin se joue de moi là, tout de suite." J'ai un sourire avant de reprendre, de nouveau plus sérieuse. "Il ne m'a pas conquise aussi rapidement que toi tu sais. Et… merci pour les compliments. Quant au reste, je pense que je peux comprendre, à mon niveau en tout cas, le fait que la vie était plus courte et plus intense. Tu regrettes cette période ? Quant bien même les plaisirs restent… intacts donc."

Et je ne sais pas pourquoi je me confie de la sorte. Parce que tout semble partir à vau l'eau dans mon existence, que je ne vois guère comment les choses pourraient s'améliorer et qu'il m'offre une opportunité à laquelle je n'avais encore jamais osé songer jusqu'alors. Parce que la vie me semblait jusque là plus précieuse que tout, que je me raccrochais aux quelques miettes que je pouvais encore obtenir. Mais les choses changent, inexorablement et je commence à peine à m'en rendre compte. Nous arrivons tout de même à discuter, même si les battements de mon cœur commencent à s'accélérer sous le poids de son regard, même si l'envie se dispute à la peine que je continue d'éprouver, avec une point de résignation que je ne me connaissais pas avant. J'effleure ses lèvres du bout des doigts, avant de souffler, d'un ton pensif. "J'ai essayé de sauver ma mère et j'ai échoué. J'aime mes enfants, c'est certain, mais ils se sont détachés et ça ne va pas aller en s'arrangeant, surtout avec tout ce qui se passe." Je laisse filer un soupir alors que j'essaie de comprendre sa mise en garde, sans arriver à totalement saisir ce manque dont il parle. Probablement parce que ça ne m'est pas encore arrivé et que je n'arrive pas à imaginer comment les choses pourraient être. "Mourir. C'est vrai qu'il y a là un caractère bien définitif. Je t'avoue, je ne sais pas vraiment ce que je veux en cet instant précis. J'ai juste le sentiment que cette vie  n'est plus pour moi par bien des égards. Mais tout ne s'est pas encore effondré, c'est bien cela ?"

J'inspire longuement alors que je sens ses doigts froids s'insinuer sous mes vêtements, ma main se crispant sur son bras alors que je souffle, à mi-voix. "Comme si j'étais la seule personne apte à te nourrir." Je n'ai pas le temps d'en dire plus que je me retrouve plaquée contre le mur, le cou tendu pour lui laisser libre court à ses envies alors que mes jambes se replient autour de sa taille. Comme toujours, en sa présence, en cet instant, j'oublie tout le reste, même si ce n'est qu'éphémère. Et c'est exactement ce dont j'ai besoin.
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Johannes Von Reiner
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MessageSujet: Re: Walk the moon | Johannes   Walk the moon | Johannes EmptyLun 11 Déc - 13:25

C’était en tout cas rassurant de savoir que je pouvais encore bien réussir quelque chose, que je pouvais me montrer convainquant. Comme d’habitude, je l’étais plus dans ce qui me parlait, dans ce qui ne me donnait pas le besoin de mentir, pas totalement en tout cas. Je n’avais jamais été un séducteur, un diplomate ou un politicien. Toujours un soldat ou l’éxecuteur de très basses oeuvres. Il n’en restait pas moins que je n’avais plus eu le succès escompté dans ce domaine, mais je ne pouvais pas non plus mésestimer ma réussite dans ma petite enquête sur le CNRB et ce qu’y faisait Jaana Raulne. Cible de choix, puisqu’elle y fréquentait Leygh Myklebust, et qu’elle s’occupait apparemment de bien d’autres sujets « surnaturels » si on laissait libre cours aux rumeurs. Il n’en reste pas moins que j’ai réussi mon coup, et pas de la plus vilaine ou inconfortable des façons, vous pouvez me croire. Lorsqu’elle évoque le fait de préférer être tuée de plaisir, on ne peut en aucun cas nier le fait que j’ai réussi mon coup.


| C’est bien cela, du moins tant que tu n’auras pas été un peu plus... Disons, intronisée ? |


Je savais bien qu’elle comprenait ; sa transformation, bien sûr. Je ne pensais pas que les Orvandil avaient des statuts intermédiaires, ils étaient plutôt du genre à prendre de force ce qu’ils désiraient plutôt que de transiger et de laisser des gens empiéter sur leurs besoins naturels ou psychiques. Je savais que je n’avais sans doute pas plus le droit de me laisser agripper par des liens mortels, mais j’allais passer outre. D’après ce que j’avais compris Hunter était sur la sellette et il était tout à fait possible que je puisse faire un peu mon nid dans la lignée si je parvenais à me montrer persuasif. Et l’humaine apparaît comme flattée de se retrouver attirée et tiraillée par deux vampires qui la veulent pour eux tout seuls.


| Je pense que toi et ton maris être malgré vous deux des ressorts comiques privilégiés par le Tout-puissant, si tu veux mon avis. Oh, je t’ai donc « conquise » quand lui t’as juste... Comment dirait-on, aujourd’hui. Simplement séduite ? La vie n’est pas forcément quand elle est plus courte. Elle est simplement courte. Mais je regrette cette époque où le danger était plus présent et plus définitif. Aujourd’hui j’ai appris que le vampirisme induisait des conséquences parfois plus douces que la vie, et d’autres bien plus terribles que la mort.[/b] |


Je ne la ménageais pas. Je ne voulais pas qu’elle puisse me taxer de mensonges, à l’avenir. Ni bientôt ni jamais. Pas parce que je me sentais incapable de mentir, mais parce que je ne voulais pas, comme Morgane l’avait fait avant moi, que je puisse être laissé en porte-à-faux par des omissions, par des mensonges directs ou quoi que ce soit qui puisse être pris a priori par une trahison quelle qu’elle soit. J’écoute la jeune femme, qui est plus âgée de vie que je ne le fus jamais mais qui reste à côté de moi si jeune et si « innocente » malgré tout ce qu’elle a déjà fait ou subi dans sa vie. Elle m’effleure les lèvres alors que la proximité et le bruit de son coeur bat à mes tempes, résonne dans ma tête et pulse dans mes oreilles. J’ai envie d’elle, de la manger, comme le prédateur nocturne que je suis devenu il y a bien longtemps. Elle se sent dépassée par la vie... Jadis, cela n’arrivait jamais. Jadis, on se retrouvait surtout à être transformé ou de force, ou par opportunité. Depuis cinquante ans on recruait aussi par pure volonté. Je hochais la tête à ses paroles, à l’expression de ses doutes, de tout ce qui l’assaille en ce moment. Je hoche la tête, dépose un baiser sur sa clavicule, un autre sur son épaule.


| En effet, tes enfants vont grandir. Mais au lieu de les connaître, de les suivre, de les aider, ils ne seront plus dès lors que des proies potentielles. Bien sûr, jamais tu ne t’en prendras à eux... Mais tu passeras de l’autre côté de la barrière. Mais crois-moi, une décision de cette envergure prise à la hâte peut ne pas bien se passer. Tu pourrais le regretter, amèrement, et l’instinct de survie est plus jamais développé chez nous autres vampires. Nous ne nous suicidons jamais, même si l’éternité en devient insupportable. |


Je sais que ce soit n’est pas le bon moment. Pour rien. Je n’userais même pas de mes attraits pour la corrompre plus encore. Nos langues se mêlent, nos lèvres se pressent et nos souffles s’unissent. Je la pose sur le lit, la dévore de mes baisers. Mais je me stoppe. La maintient sous mon emprise, sur le lit. Je l’embrasse une dernière fois plus doucement.


| Je préférerais que tu ne sois plus de la nourriture, mais ça, il n’y a que toi pour le décider... Bonne nuit, ma chérie. |


A l’ancienne, je ne savais même pas si les couples d’aujourd’hui se saluaient comme ça. On se tutoyait presque toujours, on s’appelait par son prénom... Ce ton ampoulé était jadis mort avec moi mais il était revenu avec moi aussi. Je m’éloignais dans la pénombre de la chambre, me rapprochais du balcon... Je la regarde une dernière fois. Clin d’oeil. Sourire espiègle. Et je plonge dans la nuit.
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