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Il pleuvait aujourd’hui. Le ciel était uniformément gris, n’autorisant nul espoir de voir le soleil. Pourtant, des petits louveteaux téméraires jouaient dehors, à l’abris de quelques arbres, sous la surveillance d’adultes qui prenaient leur mal en patience. Les jeunes avaient un grand besoin de se défouler, entre deux siestes. Parmi eux Brishen, reconnaissable notamment par sa tignasse noir corbeau, si trempée que des mèches lui collaient aux tempes. Mais il n’en avait cure, trop occupé à courir après untel, ou se battre – et perdre –, contre un autre. Il était plus frêle que ceux de son âge, plus petit. Il paraissait presque plus jeune. Les adultes s’en amusaient, surtout par ses réactions de défense qui étaient bien plus adorables que menaçantes. Ça le suivrait longtemps.

Le petit a une enfance heureuse. Son frère est sûrement la personne qui compte le plus pour lui. Dès le début, dès qu’il a posé ses grands yeux pâles sur le visage poupin d’Arne ; ils ne se sont plus quittés. Et leur père fait acte de présence, s’occupant parfois de leur éducation. Il ne fait encore aucune différence de traitement entre les deux ; ses deux fils, des cadeaux du ciel après des tentatives ratées pour engendrer un héritier. Comme beaucoup de géniteurs, il ne se charge pas personnellement de ses petits, mais reste dans les parages. Brishen est bien capable de faire la différence entre lui, son père, et les autres loups. Mais de toute façon, la meute est là pour lui, pour eux, pour chacun. Il ne manque de rien, et ses questions parfois trop curieuses sont vite balayées par les grands. Il s’en fiche, sachant que plus tard, quand il sera lui aussi un loup accompli, il n’aura besoin de personne pour trouver les réponses à ce monde étrange et merveilleux qui l’entoure. La haine des vampires s’implante déjà en lui ; sa nature lupine raisonne avec ce mot, c’est inscrit dans ses gènes depuis la nuit des temps. Les humains lui paraissent comme des créatures faibles, mais l’intriguent par cette faiblesse, justement. Il en a déjà vu, à l’occasion d’une sortie en ville, sa première. Ils sentaient bizarre, et Brishen les imaginait sans mal tous idiots. Son interaction avec eux s’arrête à peu près là, car on se rend bientôt compte que c’est un oméga.


« C’était MA proie, MA biche, je l’avais vu en premier ! A cause de toi elle s’est barrée ! » Les insultes raisonnaient dans le grand hall de la demeure. Le retour de la chasse de cette nuit n’avait pas été glorieux. Trop peu d’animaux à pourchasser cet hiver, cela créait inévitablement des tensions. Deux adultes étaient sur le point de se sauter à la gorge pour une histoire de proie manquée, d’esprit d’équipe bafoué, et de conflit d’intérêt. Les grognements ponctuaient les phrases, de plus en plus assassines.

Brishen ne dormait pas à ce moment-là, Niska avait sa garde, et lui racontait une histoire ancestrale dans l’une des pièces adjacentes au hall de la bâtisse. Par la fenêtre, il avait été témoin du retour du groupe de chasseurs, et s’était précipité à leur rencontre, pour n’être accueilli que par des expressions fermées et tendues. Ceux venus assister au retour n’eurent pas longtemps à attendre le spectacle. Les deux loups querelleurs n’y tenaient plus. Tout aussi rapidement, sous le regard d’un petit public, dont le louveteau noir, la limite de l’agression physique fût atteinte. Rien ne parviendrait à les calmer. Rien, sauf Brishen. Il ne sût pas alors ce qui le guida, ce qui le poussa à agir. Il connaissait l’existence des omégas, mais ne pensait pas en être un. Aussi naturellement que pour calmer son frère, il s’approcha des deux adultes et toucha la main fermée en un poing du plus âgé. Le silence se fit dans l’assistance, et tous le regardèrent avec curiosité. Mais les deux protagonistes de la querelle n’avaient guère envie d’être ainsi interrompus. Brishen ne le remarqua même pas.

« Pourquoi vous vous disputez, y’aura à manger pour tout le monde. C’est Niska qui me l’a dit ! On manque de rien. » Son regard passa de l’un à l’autre, et les loups furent forcés de s’apaiser. Contre leur gré. Le petit loup gagna quelques grognements de la part de l’un d’eux, encore jeune et fougueux. Deux loups féroces, calmé par un gamin. « Alors, y’a pas de raison de se disputer… » Sa petite voix n’osa alors plus s’élever, en même temps qu’un murmure commençait à enfler dans l’assistance.

Il se recula un peu, à présent mal à l’aise sous les nombreux regards braqués sur lui. Le plus âgé le fixa durement, avant de se détourner pour sortir de la pièce, marmonnant quelque chose à propos de ces omégas qui- Brishen n’en saisi pas plus ; Niska, la louve qui le surveillait, venait de le prendre par les épaules pour le tourner vers elle. Son sourire était large, heureux et presque fier. Elle prit son visage en coupe, et pose son front contre le sien. « Oh Puppy... Tu es réellement unique. » souffla-t-elle avec douceur.

C’est ainsi qu’on découvrit sa nature d’oméga, tellement rare, tellement précieuse. Tout le monde fût mis au courant quasiment dans l’heure qui suivit. Du haut de ses six ans, Brishen n’arrivait pas à savoir si ce qu’il venait de faire était réellement bien. Ce geste lui avait parût normal, il ne se voyait pas différemment des autres. Etait-ce donc ça être un oméga, finalement ? Ne pas se sentir différent, mais être traité comme tel par tous les autres ? A 18 ans, tout né-loup doit passer les épreuves, les rites de passage, pour gagner sa place dans la communauté qu’il intègre après sa première transformation. Tous, sauf les omégas. On organisa donc rapidement son intégration officielle à la meute. Lui n’avait pas changé, pourtant à présent, on le considérait sous un autre angle, à cause de son envie inhérente d’aider la meute sans soif de pouvoir. Il était protégé, chouchouté. Même ses amis se faisaient moins présents, et certains adultes l’évitaient clairement. Cela contribua à ses tendances de repli sur soi, de solitude. Il ne voulait imposer sa présence à personne si cela n’était pas nécessaire. Il trouva alors refuge dans les livres, dans son imaginaire. Sa particularité et son indépendance s’affirmèrent, tandis que dans le même temps, il assimila tout ce qu’il y a à savoir sur le fonctionnement interne de la meute, des règles que les autres jeunes n’apprendraient que plus tard.


La première transformation était, disait-on, la plus dure, la plus douloureuse, la plus longue. Pourtant, chaque petit loup l’attendait avec grande impatience. A la suite de cette première fois, ils devenaient « grands ». On intègrait la meute et on se préparait pour les épreuves de ses 18 ans. Il y avait une sorte de pression, plus ou moins importante, sur les jeunes. Tous les géniteurs s’attendaient à ce que leur fils soit le premier, le plus jeune. Le cas de Brishen était différent. Son père n’en avait que faire, tant que le louveteau ne prenait pas de retard. Une pleine lune entre la neuvième et la onzième année déclenchait la transformation. Il avait encore un peu de temps devant lui, il n’avait que dix ans. Mais lui aussi, comme tout gamin, n’avait qu’une hâte : devenir pleinement loup.

Le 21 juillet 2005, il se rendit dehors dès l’apparition de l’astre lunaire. Il se trouva un coin tranquille, à l’écart des yeux indiscrets, se déshabilla, puis attendit. Comme à chaque pleine lune, il s’était préparé. Comme tous les 28 jours depuis ses neuf ans, il croyait dur comme fer que ce soir-là serait le bon. Il voyait d’autres louveteaux se faire forcer la main par des émotions fortes, imposées à eux, lorsqu’on estime que ça traîne. Brishen devait, et avait décidé, de se débrouiller seul. Il mangeait même plus de viande qu’à l’accoutumé, supposant avec sa logique d’enfant que cela pourrait l’aider. En tout cas, sa patience fût récompensée ce soir-là. La douleur le prit par surprise, mais une fois le choc passé, il sourit en serrant les dents pour retenir ses cris. Sa première transformation fût en effet extrêmement douloureuse. C’était comme si chaque os de son corps s’était brisé, pour se reformer ensuite différemment. Comme si sa peau ne le contenait plus, comme si chaque muscle était entré en combustion.

Il revint à lui, allongé au sol. Ce n’est qu’en se relevant qu’il se rendit qu’il était à présent un loup. Nulle joie plus grande ne l’étreignit depuis. Brishen sorti de derrière son arbre au grand galop, prenant toutes ces nouvelles sensations d’un coup. Tout était encore amplifié : il entendait le moindre son, sentait la moindre odeur, percevait le moindre mouvement. Sous forme humaine, comme tout loup-garou, Brishen possédait des sens plus développés, mais ils devenaient encore plus aigus sous forme animale. Il courut donc comme un dératé jusqu’à la bâtisse. Déjà, des loups, transformés ou non, venaient le rejoindre afin de fêter sa transformation. Tout fier de montrer son beau pelage aussi noir que la nuit, il passait voir chacun, heureux comme jamais. Il ne reçut qu’un regard contenté de la part de son père, vite compensé par Arne qui se jeta à son cou en riant de joie.

Les deux années suivantes furent, pour ainsi dire, calmes. Leur père était plus occupé avec Arne. Ce dernier montrait des signes très prometteurs, et avait eu sa première transformation relativement tôt ; il deviendrait un loup fort, digne de la meute. Agvald imaginait déjà son cadet exécuteur, ou même, Ulfric! osait-il rêver le soir venu. Entre les deux frères, nulle jalousie aucune. Ils étaient presque fusionnels, dès qu’ils pouvaient se retrouver. Brishen ne lui tint jamais rigueur de la relation privilégiée qu’Arne entretenait avec Agvald. Entre ce dernier et son aîné, c’était plus compliqué, et conflictuel. Le loup ne s’était jamais fixé sur le statut d’oméga de son fils. Un statut respecté, certes, mais que lui-même trouvait malaisant. Être ainsi dirigé contre son gré, dans le sens contraire de toute pulsion lupine, n’était pas ce qu’il préférait. Aussi gardait-il une certaine distance avec lui, satisfait de laisser son rejeton aux bons soins d’autres adultes. Il était devenu trop grand pour avoir l’attention de la Lupa comme avant. Seule Niska s’occupait encore vraiment de lui. Les autres ne faisaient que le protéger, et seulement le protéger.

Et le petit loup noir commençait à en avoir marre. On ne se souciait pas réellement de lui, avait-il l’impression. On ne s’intéressait qu’à sa nature soumise d’oméga. Comme cette fois où le fils de l’Ulfric s’acharna sur son propre fils cadet. Ezeÿel eut le temps d’en prendre pour son grade avant que l’appel à l’aide ne reçoive une réponse, et que l’Ulfric n’amène Brishen avec lui jusqu’à l’infirmerie. On ne prit pas la peine de lui expliquer la situation. Il se chargea de calmer Nølan Skoëll, puis fût sorti de la pièce aussitôt. Niska ne lui raconta toute l’histoire que bien plus tard. Ayant ainsi l’impression d’être utilisé, le caractère de l’oméga s’affirmait, presque pour contrer ce qu’on attendait de lui. Sa nature le rattrapait toujours, cependant. Il ne luttait pas, et désirait simplement qu’on le considère comme tout autre loup. Il n’appréciait guère les traitements de faveurs, les regards d’adultes toujours sur son dos à veiller, cette place à part qui était la sienne. Son père était le pire de tous ; intransigeant en tout, il le remettait dans les rails au moindre petit écart. Son géniteur en faisait de même avec Arne, mais avec une nuance de plus. Une nuance d’amour, oserait-il dire.

Tout cela s’amoncelait chaque jour en des pensées négatives. Déjà féru de lecture, le louveteau se surprenait à se perdre de plus en plus dans ses pensées. Il rêvait d’étendues chaudes, de plaines désertiques, d’îles verdoyantes, de vastes massifs, et de douces vallées. Après des années d’obscurité, ce fût à cette période qu’il comprit qu’il fallait un homme et une femme pour enfanter, et qu’une louve en était incapable. Alors il questionna son père sur sa mère. Curieux, comme toujours. Il ne tira pas grand-chose d’Agvald, sinon un nom, un caractère, une description physique (et il comprit d’où lui venait ses cheveux noirs, là où son père et son frère étaient blonds). Il entendit aussi parler du peuple gitan, et s’émerveilla d’apprendre que ces gens voyageaient sans contraintes, sans frontière. En famille, en meute.


Brishen gardait la tête baissée, et jouait nerveusement avec ses mains. A quelques mètres de là, son père faisait les cent pas. Quelques loups observaient la scène se déroulant dans le salon, sans oser intervenir. Agvald n’était pas le genre d’homme à être interrompu. « T’es vraiment impossible ! Tu n’écoutes rien, t’en fais qu’à ta tête ! Il s’arrêta, et toisa durement son fils aîné. Il s’approcha à pas mesurés, empreints d’une menace silencieuse. Brishen ne savait même plus ce qu’il avait fait pour mériter cela. Ce n’était pas la première fois qu’il recevait des remontrances, mais celles-ci étaient particulièrement corsées. Agvald en avait assez des bêtises de son fils. Il ne savait pas comment gérer le petit oméga, et était même dépassé par le caractère dont faisait preuve le louveteau. « Tu te crois au-dessus des autres parce que t’es un oméga ?! Tu devrais avoir honte, quel exemple tu montres à ton petit-frère ! » Brishen pouvait entendre le grognement dans la voix de son père. Il ferma fortement les yeux, s’attendant à une claque sûrement méritée. Cependant, rien ne vint, personne ne bougea pendant un très long moment. Puis Agvald soupira. « Dans ta chambre. »

Le jeune louveteau ne se fit pas prier pour tourner les talons et sortir. Il prit machinalement la direction des escaliers pour monter dans sa chambre, mais fit demi-tour avant d’atteindre la première marche. Au contraire, il rejoignit l’extérieur. Il faisait froid cet hiver-là. Les températures avaient encore chuté à la tombée de la nuit. Mais Brishen ne sentit pas la neige en sortant. Il courait pour aller se mettre à l’écart. La transformation fût relativement rapide, il progressait bien à ce niveau-là, même si la douleur était toujours intense. Une fois sous sa forme de loup, il ne perdit aucune seconde et détala en direction de la forêt d’Ålfotbreen, aussi vite que ses pattes le lui permettaient. Et ce louveteau était rapide, bénéficiant d’une stature plus fine, qui commençait déjà à évoluer à l’entrée de l’adolescence.

Les loups sentinelles le repérèrent sans mal, mais mirent un peu de temps à comprendre ce que le gamin avait en tête, tant cela était inimaginable. Mû par une colère sous-jacente contre lui-même et la terre entière, Brishen courrait à s’en bruler les pattes, slalomant aisément entre les arbres. Il pensait traverser la forêt, voir ce qu’il y avait au-delà, plus loin. Peut-être renouer avec ses racines gitanes, ce peuple libre et vagabond. Il en rêvait seul, le soir. Voyager, découvrir la beauté du monde. Il aimait sa Norvège natale, mais ne pouvait se résoudre à seulement observer les photos qui dépeignaient des paysages époustouflants. Mais surtout, il voulait mettre de la distance entre lui et son père.

Puis le visage d’Arne apparût dans son esprit, et Brishen freina des quatre fers dans la neige, atteignant l’immobilité totale en quelques secondes. Il ne pouvait abandonner son frère, ni... ni personne. Il observa l’obscurité du sous-bois lorsque le tumulte d’une course lui parvint réellement. Trop perdu dans ses pensées et ses sentiments blessés, il n’avait pas perçu qu’on le poursuivait. Faute de débutant. Il eut à peine le temps de se retourner qu’il se retrouva encerclé de quatre loups adultes. Le louveteau noir se ramassa sur lui-même sous les grognements, les oreilles rabattues fermement sur l’arrière de son crâne. La queue entre les jambes, il gémissait faiblement, s’aplatissant sur le sol. Il détournait le regard de ses aînés aux babines retroussées. L’un deux s’approcha et vint lui mordre la patte arrière, tirant un gémissement au petit qui bascula sur le dos, montrant ainsi sa soumission.

Il reçut ainsi quelques autres coups de dents, tandis qu’il gigotait et couinait. Puis, remis sur ses pattes, il prit la direction du domaine sous bonne escorte. Les grognements ne cessèrent que lorsqu’une silhouette massive arriva face à eux. Brishen reconnu immédiatement son père, et se fit encore plus petit. L’homme le prit sans ménagement par la peau du cou, et plongea son regard dans le sien. Aucun mot de fût nécessaire. Brishen était dans de sales draps.


« Agvald ! AGVALD ! » L’appel résonna dans toute la maison. Il y avait un tel désespoir dans celui-ci que Brishen accourut lui aussi. Une force inconnue poussa le jeune Brishen d’à présent 15 ans à se figer au pied des escaliers. Dans l’entrée, son père venait d’arriver, et faisait face à une Niska au bord des larmes. Derrière elle, quelques loups garous à la mine basse et sévère. L’un portait dans ses bras un loup encore bien jeune, inerte. Il reconnaîtrait ces poils clairs entre mille. L’effroi le submergea, alors que les mots de Niska parvenaient à ses oreilles. « Des connards de vampires nous sont tombés dessus. On les a tous eu mais.. mais Arne... »

Le jeune loup-garou fondit en larmes, mais resta silencieux, sous le choc. Il n’en revenait pas. Son petit-frère, son propre petit-frère, encore si jeune. Douze ans, ce n’est rien, c’est tout petit. C’était son rôle de protéger Arne, et il avait failli. Il était prévu qu’il se joigne à cette partie d’entraînement, mais il avait finalement choisi de ne pas y aller, pour laisser les jeunes se préparer aux épreuves sans être une gêne. Et voilà qu’à présent, son petit-frère était mort, sans qu’il n’ait rien pu faire. Il resta immobile un moment, et ne remarqua point que Niska était venu l’enlacer avec force. Il ne pouvait que fixer le cadavre d’Arne. Leur père, lui, était sorti. Personne ne lui emboita le pas. Mieux valait le laisser seul.

Cette nuit-là, Brishen resta avec la louve, et ne trouva ni le sommeil, ni la parole. La culpabilité le poursuivrait pendant encore longtemps. Sa nature d’oméga accentuait encore ce sentiment ; il était là pour aider, pour protéger les autres, et il n’avait pu être là pour son propre frère. Brishen prit alors une résolution, il deviendrait plus fort. Il participerait aux mêmes entraînements que les jeunes de son âge. Il ne pouvait rester en arrière. On le lui refusa, malgré ses demandes incessantes. Alors de lui-même, et avec la complicité de Niska, la louve qui, au final, l’avait pratiquement élevé, il se forma seul. Ses efforts payèrent. On vit rarement progression aussi fulgurante que la sienne dans les mois qui suivirent. Le jeune loup, bien qu’ayant encore beaucoup à apprendre, savait se défendre efficacement, et faisait preuve d’une agilité et d’une vitesse réellement remarquable. D’ordinaire les omégas se contentent de savoir se défendre, mais Brishen apprit aussi à se battre, à riposter si nécessaire. Il voulait être à même d’assumer entièrement son rôle selon l’idée qu’il s’en faisait.


A 16 ans, comme un humain de son âge, Brishen entra au lycée de la ville. Il avait fait part de son désir de côtoyer des humains, pour savoir ce qu’il ratait, ou non. Il avait mis en avant sa curiosité, son besoin d’apprendre, pour qu’on accepte de le laisser fréquenter cet établissement. Il fallut beaucoup de persévérance de sa part, mais le jeune loup eut gain de cause ; Niska avait fortement contribué à cette réussite. De toute façon, ce n’était pas le premier à se mêler aux humains. Et on le surveillerait de loin.

Ce fût au final une bonne chose ; étonnement, cela lui permit de passer le cap d’une adolescence qui s’avérait difficile. Son père ne pût que s’en féliciter, bien qu’il n’ait eu aucun autre rôle là-dedans que celui de céder à son fils. Comme tout lycéen, Brishen eût droit à son lot d’obstacle. Entre professeurs qui le prirent en grippe et élèves qui s’amusaient à ses dépens. Son ascendance tsigane fût connue, il ne sût jamais comment, mais en hérita un surnom. Il se fit cependant un tout petit groupe de potes durant ces trois ans, et ne se priva pas de quelques bêtises. Son talent pour le dessin s’affirmait aussi toujours davantage. Il gagna ainsi quelques flirts ; utiles pour plus tard, lorsqu’il voudrait à son tour procréer. Un soir, on le défia de faire un tag sur un bâtiment vétuste de la banlieue sud. Nul ne s’attendait à ce qu’il s’y attèle aussi franchement. Presque avec joie. Le graff du loup sauvage stylisé y est toujours visible d’ailleurs. Monsieur osait, et passait maître dans l’art d’esquiver les autorités. Heureusement qu’il se calmerait par la suite.

Les rapports avec son père devenaient de plus en plus tendus au fil des années. D’autant plus lorsqu’au lieu de rester sagement au domaine, ou de se trouver un petit boulot rangé et sans danger, Brishen choisi l’Université. L’art en plus. Il fit deux années en dessin et peinture. Ça l’apaisait, de la même façon qu’il apaisait ses congénères. Son carnet et son crayon ne le quittaient jamais. Jamais. Et son paquet de clopes aussi. Ce furent deux belles années, où il se sentit presque libre, malgré la menace vampirique planant sur la ville. Mais il avait grandi avec, aussi.

Malgré son amour de l’art, et les heures passées au musée, il décida d’arrêter là son cursus, au bout de deux ans. Encore une fois, son père lui souffla dans les bronches. Comment pouvait-il abandonner à un an du diplôme, alors qu’il les avait tous tant tanné avec ces foutues matières artistiques ? Un haussement d’épaule fût la seule réponse. Brishen n’avait pas que le dessin pour passion, ni seulement la lecture. La nature et sa faune avait une attraction toute particulière sur lui, débarrassé qu’il était des pulsions plus violentes que nécessaires par sa nature d’oméga. Et cette passion-là pouvait le conduire à un réel métier. Il s’orienta vers une licence de gestion de la nature, et conclu brillement la première année avant d’enchainer sur la seconde, lui qui n’avait jamais montré quelque intérêt ou talent pour les cours. Durant les années depuis son entrée à l’université, il enchaîna plusieurs petits boulots sans arriver à les garder. Puis il se retrouva barman dans le nouveau bar, le Fullmåne, dirigé par une louve.

2017 a été synonyme de changements. Et elle s’achevait de façon tout aussi fracassante. D’abord l’accès au pouvoir du nouvel Ulfric, après l’arrivée de cette inquiétante Aslaug, avait changé les cartes dans le clan des loups. Brishen ne savait pourquoi il n’était pas à l’aise en compagnie de la Lupa, qui pourtant, inspirait paradoxalement confiance. Mais quelque chose n’allait pas, sans qu’il n’en détermine la raison. Puis il y eût cette vidéo, ces émeutes. Il resta davantage au domaine en ces temps troublés. Et les disparitions de plusieurs de ses semblables aux premiers jours de 2018 ne sont pas pour calmer son esprit anxieux...

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Tu savais que depuis que Chuck a perdu son alliance, c’est le bordel dans la terre du milieu ?  Arhem ! Félicitation donc pour ta validation. On dit que plus c'est long, plus c'est bon et je peux affirmer que c'est véridique   Je me suis régalée à lire ton histoire, ton style est fluide ça rend la lecture plus aisé ^^ et tu as parfaitement compris le rôle de l'omega. Bref, j’ai hâte de voir ton personnage en action sur le forum…

Mais avant de te lancer dans le grand bain, tu vas devoir passer par quelques petits chemins non pas étroits et sinueux, mais qui sentent la noisette, bordés de jolies petites fleurs que tu pourras cueillir pour en faire de beau bouquet et….  Ok ok, je me calme. Je te disais donc, voici quelques petits liens que je te conseille d’aller visite au plus tôt ! Et surtout, si tu as des questions ou des soucis, n’hésites pas à contacter une admin, ou à poster dans le sujet la parole aux membres ! Allez zou c’est parti !

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Je t’ai rajouté dans les registres d’avatar, de métier, et de logement. N’hésites pas à nous signaler si tu constates une erreur quelque part, ou si tu n’y apparais pas.

Les avatars Les métiers Les habitations

Je finirais par d’indiquer que j’ai rempli ton profil. Je t’ai attribué les bonus suivant pour tes compétences en combat, en me basant sur ta fiche :

PV = 17
FO = 3
RL = 2
PM = 0
AF = 0
AB = 0