Une naissance difficile sous le soleil éclatant et brûlant Néo Zélandais. Je crois que ma mère n'a jamais vraiment supportée la chaleur. Bien que l'hôpital soit au dernier cris, ça n'empêchait pas les contractions d'être douloureuses. Faut dire que je n'étais pas non plus le plus petit des bébés. Mais peu importe. Après presque 24h de souffrance, ma mère a put me serrer dans mes bras alors que je hurlais avec toute la force de mes petits poumons.

En quittant la maternité, nous avons aussi quitter Christchurch, la ville dans laquelle habitaient mes parents jusqu'alors. Nous nous sommes installés dans ce petit village de Kaitanga où j'ai grandis. Entre monts, montagnes, lacs et mer, je me suis rapidement prit d'amour pour la nature. Je passais le plus clair de mon enfance dehors. Téméraire, n'ayant peur de rien, un peu casse cou aussi quelque part, j'ai commencé à escalader les arbres dès l'âge de 3 ans. D'abord de petits arbustes, de nombreuses chutes suivant ces escapades en l'air, j'ai rapidement réussi à parfaire ma technique d'escalade. C'était un bon plan pour échapper à mon père lorsqu'il était un peu trop stricte et autoritaire.

Car oui, je n'ai jamais vraiment jouit de l'amour de mes parents. Ce n'est pas grave, c'était normal pour moi. Mais peut-être que c'est pour ça que je suis de nature violente et impulsive? Peut-être que si mes parents m'avaient aimé un peu plus je n'aurais pas eu cette haine constante en moi? Je n'en sais rien. Mais j'ai rapidement su pourquoi: je fais parti de la ligné des illuminatis. Et si nous nous sommes installés dans ce village c'est surtout pour que mes parents puissent commencer mon entrainement. Tranquillement, dans la nature, loin des yeux de tout le monde.


Je me rappellerais sans doute éternellement de ce jour où les illuminatis on débarqués à notre porte. J'avais à peine soufflé ma 8ème bougie et découvert que mon père m'avait offert un couteau, que la porte s'est ouverte. Deux hommes et une femme ont débarqués dans le salon. Ils étaient impressionnants et j'aurais pu paniquer si je n'avais pas remarqué que mes parents étaient parfaitement calmes. Sans un mot, ma mère est montée dans ma chambre. Elle en est descendue avec mon sac à dos, m'a fait venir dans le couloir et m'a fait mettre mes chaussures et ma veste. Malgré les 20°c de cette soirée, elle a glissé un bonnet sur ma tête et m'a regardé. Un instant j'ai vu une lueur de fierté dans son regard, avant qu'elle ne me pousse vers cette femme au sourire mielleux. Elle m'a prit par le bras et je l'ai suivi docilement. Quelque part au fond de moi, je savais que je n'avais pas le choix. Mes parents ne m'ont jamais caché ma véritable nature, mais ils ne m'ont jamais dit qu'à 8 ans je devrais partir de la maison.


Nous sommes arrivé au milieu de la nuit à Blenheim, complètement au nord de l'Île, après 5 jours de route. Les seules pauses que nous nous autorisions étaient pour dormir le soir et éventuellement pour aller aux toilettes. Toute la journée nous la passions dans la voiture qui roulait droit devant. Les inconnus ne parlaient pas, étaient froid et ne répondaient à mes questions qu'en monosyllabes, si bien que j'ai rapidement compris que ça ne servirait à rien de parler.

A Blenheim, nous nous sommes autorisé une plus longue pause. Après deux jours que nous avons passé dans un hôtel qui me semblait fort luxueux face aux motels miteux dans lesquels nous avons dormis les dernières nuit, nous avons embarqué dans un avions pour Kaitaia, dans le nord de l'île du Nord.

C'est là que j'ai fait la rencontre avec Mr. Johnson. Un homme fort d'une cinquantaine d'années d'expérience. J'ai été confié à lui, il a été désigné comme étant mon tuteur et je penses que je n'aurais pas put mieux tomber. C'est lui qui m'a formé, a parfait le travail déjà fait au préalable avec mes parents, a affiné mes techniques.

L'escalade est une aptitude que je n'ai pas perdue. Mr. Johnson m'a montré comment être encore plus performant, arriver encore plus vite en haut de l'arbre ou du mur. Il m'a initié au combat en corps à corps et au tir à l'arc. Il m'a apprit la méditation, a changer de personnalité comme on pourrait changer de chaussettes, à être ce qu'on attends d'un illuminati: un vrai caméléon qui sait se fondre dans le décors, qui n'a pas de problème à s'accoutumer dans un nouveau pays et une autre ville.

Mais en plus de ça, c'est grâce à Mr. Johnson que j'ai réussi à parfaire mes pouvoirs psychique. Ayant remarqué ma force mentale était très importante, que j'avais un don inné pour la souffrance psychique, c'est cette technique là que nous avons travaillé le plus. La connexion mentale avec lui et les autres de mon genre est innée. Seule la régénération corporelle m'a toujours posée problème et n'est toujours pas mon fort.



8 ans. Voilà le temps que j'ai passé aux côtés de Mr. Johnson. Celui que j'ai rapidement appris à respecter, que j'ai très vite considéré comme mon père de substitution, m'a formé pour ce jour. Tout ce que nous avons fait, tous les bleus, toutes les fractures, toutes les luxations, toutes les larmes, tous les efforts. Tout ça ne menait que jusqu'à ce jour précis: le 26 juillet 2003. Le rite de passage, de fin d'apprentissage, après lequel je peux me targuer d'être un illuminati digne de ce nom.

Ce n'était pas une mince affaire. J'ai repoussé mes limites encore et encore, mis mes peurs de côté, je suis resté concentré jusqu'au bout. Le moindre faux pas aurait put marquer la fin. Autant du rite que de ma vie. Des défis intellectuels, mais surtout physiques et psychiques. J'ai réussi haut la main. Tout ce que Mr. Johnson m'a inculqué a fini par payer. Le 26 juillet 2003 au soir je suis officiellement un Illuminati.

J'ai voyagé à travers toute l'île du nord. je me suis ressourcé dans la nature, j'ai survécu quelques mois seul dans la forêt, puis je suis parti m'installer à Wellington. Je devais avoir 19 ans quand j'ai commencé ma formation pour être inspecteur de police. Je dois avouer que mes capacités d'Illuminati, restées secrètes, m'ont réellement aidé. J'ai fini premier de ma promos et j'ai été engagé directement dans un poste à haute responsabilité dans la police de Wellington.




La date d'un événement marquant. J'ai tué, non pas un, ni même deux ou trois mais tout un nid de Vampires. Et j'ai aimé cette sensation. Ces bestioles, elles m'horripilent. Nous, les illuminatis, sommes là pour maintenir l'équilibre entre les Loups Garous et les Vampires et les humains. Nous ne devons en aucun cas prendre parti. Mais au files des années, mon aversions pour ces bestioles de nuit n'a fait que grandir. Je les déteste, c'est viscéral. Et je ne peux pas refréner cette pulsion meurtrière. J'ai traqué les vampires, je les ai observé pendant des jours et des semaines, j'ai analysé leurs habitudes et j'ai finalement mit mon piège en place. En mettant le feu à leur habitation, je les laisser mourir dans les souffrances les plus horribles. Ceux qui tentaient de s'échapper, je les ai fait saigner, je leur ai arraché la gueule, j'ai brisé les mâchoires, je les ai brisé, autant physiquement que mentalement. Et tout ça dans un rire sardonique qui n'en a plus fini. A la fin de cette action, je me suis senti plus que bien.



Cet acte d'une violence inouï ne sera pas le seul, je sais déjà à l'avance. Cela dit, il n'est pas resté impuni. Mr Johnson m'a fait la morale pendant plusieurs jours, je suis passé en commission, j'ai même été à deux doigts de la peine de mort, mais au final le chef suprême a décidé que j'étais bien trop fort, trop précieux, pour être ainsi achevé. Car malgré tout, même si j'ai et que je garderais cette rancœur face aux vampires, mes talents et ma force sont des atouts indéniablement utiles. Ainsi donc, je suis resté. Mais je suis ce qu'on appel 'un déviant'. Quelqu'un qui n'arrive pas a ne pas prendre parti, pour qui l'équilibre entre les humains, les vampires et les loup garous ne signifie absolument rien. J'aime tuer, de préférences les chauves souris, est-ce ça fait de moi un psychopathe? Sûrement.


Comme dit avant, ce massacre n'a pas été le seul. Mais j'ai appris à me contrôler. Je ne décime plus un nid entier, mais un vampire par ci par là. Je le fait souffrir, je le torture, je me délecte de sa peine pendant des heures, des jours. Je le laisse s'étouffer et mourir à petit feu. Mentalement. Je ne touche pas à son corps. je lui bousille le cerveau, tourne son esprit en bourrique. Ses suppliques sont une douce mélodie à mes oreilles et plus il perd en force, plus je gagne, moi. Je fini tout de même par l'achever pour éviter qu'il ne rameute le reste de ses semblables.

Mais le 29 décembre c'est la fois de trop. Je ne sais pas si c'est parce que j'ai tué mon 100e vampire -j'ai ouvert une bière pour l'occasion!- et que la haute instance se devait de me punir, ou si c'était simplement un ordre du grand chef, mais en tout cas j'ai été affecté en Norvège. A l'autre bout du monde. J'ai résisté, par principe. Mais lorsque j'ai appris que si j'allais là-bas c'était parce qu'il y a beaucoup trop de vampire dans le coin, j'ai cessé toute résistance. Tant que je fais mon boulot, ils ne vont pas m'en vouloir de me faire deux ou trois vampires tous les deux mois? De toute manière il y en a trop, où est le problème?