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[FB] Mauvais départ pour une drôle de rencontre

Saara Nygård
Saara Nygård
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MessageSujet: [FB] Mauvais départ pour une drôle de rencontre   [FB] Mauvais départ pour une drôle de rencontre EmptyMer 13 Sep - 18:58



Philippe Raulne & Saara Nygård




9 février 2018

*Mince c’est toujours pas lui* Saara baisse son bras, alors que le barbu qu’elle hélait se plante devant elle en lui demandant ce qu’elle lui veut. "Je suis désolée, ce n’est pas vous que.. En fait, je vous ai pris pour quelqu’un d’autre. Café ?" Elle fourre un gobelet chaud dans les mains du barbu et sur une mimique de sourire, elle pivote et s’éloigne aussitôt. C’est juste le quatrième type à la dégaine peu rassurante qu’elle accoste par erreur ! Heureusement qu’elle se trouve devant le commissariat, il aurait pu lui arriver des bricoles sinon ! En même temps, c’est normal de paraître défraîchi après un coup de matraque et 24 heures de garde à vue. Avec la paume de sa main gantée, la galeriste se tapote le front pour aider à réactiver ses souvenirs. Mais rien à faire, elle n’a qu’une vague image de la tête de l’homme qui l’a secourue lors de la bagarre. C’est rare, en général, elle est physionomiste, mais elle était dans un tel état d’agitation et elle ne l’a pas vraiment regardé. En revanche, elle se rappelle bien sa voix… c’est toujours ça !

En chemin vers un café à deux pas du commissariat, elle remet son bonnet sur sa tête et cale ses boucles blondes en dessous. Elle essaie de passer incognito parce qu’elle n’a pas envie qu’un des militants fou furieux la repèrent, ni d’ailleurs le lieutenant Sköell. Ce dernier la trouve déjà suspecte en temps normal, elle ne veut pas en plus lui donner des munitions en zonant sur son territoire avec un comportement bizarre. Pour la troisième fois, elle entre dans le café dont les clients doivent être des agents de police ou des employés du commissariat. Elle sourit à l’employée de café pour qui elle est presque devenue une habituée. "Re-bonjour, la même chose s’il vous plaît." Pendant qu’on prépare les deux cafés à l’emporter, elle se décale des caisses et observe le dehors à travers la vitre. C’est peut-être vain, ce qu’elle est en train de faire. L’homme a sans doute été relâché et elle l’a manqué en abordant le mauvais type. Bon elle se donne encore une petite heure... C’est que depuis la veille, elle a super mauvaise conscience ! Elle tourne en boucle ce qui s’est passé. Alors qu’elle a attaqué un gars sans vergogne, elle s’en est sortie en tant que victime. Et ce pauvre type, peut-être un SDF, il a été coffré sans ménagement alors qu’il n’a même pas pris part à la mêlée. Du moins, il ne lui semble pas. C’est si injuste… Vraiment ! Elle croise le regard d’un client qui a tout l’air d’un policier et détourne aussitôt les yeux. Elle est mal à l’aise de ne pas s’être rendue pour avouer l’agression qu’elle a commise. En plus, elle ne pense même pas essayer de s’excuser auprès de sa victime. Il n’a pas l’air de quelqu’un de bien, même s’il ne méritait pas des coups de carton. Elle se dit qu’elle a agi pour protéger son frère, mais est-ce une excuse juridiquement valable ? Elle a pensé en parler à Samuel, mais elle ne veut pas qu’il se mette en porte à faux avec la loi en ne la dénonçant pas.

*Ah le voilà !* Elle croit bien cette fois reconnaître le bon type. Elle le suit du regard. Personne ne semble être venu le chercher. C’est triste, mais cela ne l’étonne pas qu’il n’ait plus aucune famille. Il a tout l’air d’un laissé pour compte de la société, paumé et sans but dans la vie. Elle entend que sa commande est prête et la récupère pour sortir sans tarder. Avec les deux gobelets dans ses mains, et même sans rien qui peut se renverser, la jeune femme préfère ne pas courir. De toute façon, le sans-abri traîne des pieds, évidemment, n’ayant pas de chez lui où rentrer. "Monsieur, stop !.. Stop monsieur !.. Hey monsieur le grand brun avec la barbe et qui fume !", l’interpelle-t-elle pour qu’il s’arrête de déambuler et qu’elle puisse enfin le rattraper.

"Bonjour…" Maintenant qu’elle l’a bien en face, il fait vraiment peine à voir avec son visage tuméfié. "Vous vous souvenez de moi ? Je suis…" Ne pouvant utiliser ses mains, elle secoue sa tête pour faire tomber ses cheveux, mais ceux-ci tiennent bon sous son bonnet… Du coup il devra la croire sur parole ! "La blonde que vous avez serrée hier… ou plutôt ceinturée, c’est plus juste.", rectifie-t-elle pour éviter les malentendus. "Ça va… ?", demande-t-elle en esquissant un timide sourire compatissant. Elle se doute que sa question est très bête. Au vu du nombre d’émeutiers embarqués et de l’exiguïté des cellules, le confort durant leur séjour devait être réduit au strict minimum... Malgré la culpabilité, elle ne peut s'empêcher de se sentir soulagée d'avoir échappé à ce sort.

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Philippe Raulne
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MessageSujet: Re: [FB] Mauvais départ pour une drôle de rencontre   [FB] Mauvais départ pour une drôle de rencontre EmptyMer 27 Sep - 13:38

J’ai le corps tout endolori, putain de merde, alors que de l’eau glacial goutte du plafond. Il doit y avoir un problème de canalisations, quelque part. On se retrouve dans une sale situation ici. Tous les mecs de la manif’, enfin, du marché, ont été parqués et regroupés dans ces locaux décatis qui ne sont pas ceux que la police utilise habituellement mais avec les renforts du gouvernement j’imagine qu’ils n’avaient plus de place pour tous les fonctionnaires et donc qu’ils ont poussé les murs, ceux des cellules, en réutilisant ces parties désaffectées du commissariat. Bref. On se les pèle. J’ai mangé un gruau de je sais pas quoi, probablement un truc tout prêt réchauffé au micro ondes et servi dans des bols Ikea à tous les détenus. Il n’y avait même pas assez de grandes cuillères pour tout le monde. Et ensuite il avait fallu dormir comme on le pouvait, emmitouflés dans nos manteaux et avec de petites couvertures qu’on nous avaient filé. Assis par quatre sur les bancs, on avait fini par dormir plus ou moins les uns contre les autres, parfaits inconnus, antagonistes profonds sans doute, parfois, mais personne ne disait rien, personne ne savait rien sur les autres. On a tous été interrogés les uns après les autres. On s’étonnait, quand je me trouvais à mon tour dans le bureau du Commissaire vers une heure du matin, qu’un type comme moi, Responsable de la Sécurité pour tout Total en Mer du Nord, se retrouve avec cette bande de fanatiques et d’anarchistes mêlés ? Je les avais envoyés chier, et ça leur avait pas plu. On m’avait un peu bousculé encore, et reclaqué en cellule. Pour achever mes vingt-quatre heures légales. Encore douze, putain. Je continuais de compter les minutes.


Une fois à l’armée, vingt ans plus tôt, j’avais fini au trou. Bagarre de bar. Ca avait mal fini pour plein de gens ce soir-là ; une pute s’était plaint que mon sergent l’avait tripotée sans payer. Ca n’avait pas plu aux videurs. Qui avaient déclenché une bagarre les cons, avec la moitié d’un peloton de parachutistes dans la bâtisse. Moi je n’avais rien fait, pour le coup. Je buvais des bières avec les copains. Mais pris dans l’échauffourée… Bon, j’avais fini par éclater la tronche d’un flic à coups de tabouret alors que deux MP ‘s me centuraient. Au trou pour trente jours. Ca avait pire que cette petite nuit passée dans cette cellule norvégienne, où finalement je n’avais fait que compter les heures, mes quelques plaies et bosses dûes au matraquage assez balaise de mon arrestation. Mais finalement, ça allait. Rien de cassé. Frigorifié, fatigué, contusionné, mais ça allait. Je tenais le coup. Comme toujours. On me rendait mes affaires en sortant, et je les fourrais dans mes poches sans un mot avant de me barrer. En sortant, je m’attardais quelques instants sur les marches du commissariat, me frottant des yeux rougis et endoloris par la fatigue. Je sortais une clope de ma poche intérieure, me la vissait sur le bec, me l’allumait. En inspirait profondément la première bouffée, avant de tourner les talons. Ma bagnole avait dû rester sur le parking de l’hotel, à pas mal de rues d’ici. Je n’appelais pas Jaana. Elle était au courant, de toute façon.


On m’appelle je crois. Je fronce les sourcils et me retourne, épuisé, l’impression d’être à bout de nerfs. Je suis pris à parti par une jeune femme qui se dépeint comme celle que j’ai « sauvée » hier. Elle me demande si ça va. J’expire une bouffée de clope.



| Ca va mieux maintenant que je sais que j’ai pas pris une matraque sur le coin de la tronche pour des prunes. Au moins vous, vous êtes dehors. Désolé si j’y suis allé un peu brutalement mais vous êtes une vraie furie vous, putain |
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Saara Nygård
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MessageSujet: Re: [FB] Mauvais départ pour une drôle de rencontre   [FB] Mauvais départ pour une drôle de rencontre EmptySam 7 Oct - 15:47



L’homme prétend aller mieux en découvrant qu’elle est passée entre les mailles du filet et s’excuse même d’avoir usé de sa force pour l’écarter de la mêlée… Croyant à du sarcasme, un sourire précaire pince les lèvres d’une Saara prête à encaisser une suite moins agréable, car elle sait mériter un blâme. La blonde décompte les secondes, s’attendant à voir l’homme incessamment exploser et exprimer ouvertement la rancune longuement méditée durant ces dernières 24 heures en cellule. Sauf que le barbu ne semble pas enclin à lui reprocher les désagréments endurés. L’étonnement et un soupçon de perplexité se peignent alors sur les traits de la jeune femme. Il est loin de l’image proprette du bon samaritain, et même si elle a beau savoir les apparences trompeuses, ça la surprend un tel altruiste venant d’un marginal de la société. *Wow s’il est vraiment sincère* "Et un café chaud en sus !", lance-t-elle en lui tendant un gobelet, avec un mine un tantinet gênée d’avoir si peu à lui offrir. De plus, un jus multivitaminé aurait été plus indiqué. Elle lui conseillerait bien de balancer illico sa cigarette qui ne va pas arranger son teint maladif, mais elle s’abstient de lui faire la morale. D’autant que cette habitude nocive est certainement un de ses rares plaisirs dans la vie. "J’ai aussi du sucre et des crèmes.", le renseigne-t-elle en baissant ses yeux vers la poche droite de son manteau qu’elle tapote légèrement, et surtout bien inutilement. C’est assez inédit pour elle, de pêcher un inconnu, fraichement détenu de surcroît, alors elle tâtonne un peu sur comment être. Elle relève les yeux. Maintenant qu’elle peut l’étudier plus longuement, elle lui trouve un visage franc et sans doute plaisant, s’il se débarrasse de cet air lessivé. Elle remarque que loin d’être un crève la faim, l’homme est plutôt bien bâti et en fin de compte pas si négligé que ça. Est-ce que sa déchéance est récente ? Il fait assez entrepreneur, qui a fait faillite à cause d’une gestion désinvolte de ses finances. "Si vous m’accordez un moment, on marche un peu ensemble ?", propose-t-elle en forçant son sourire à être encourageant. Jusque-là, elle n’est pas tombée sur des militants querelleurs, toutefois, mieux vaut ne pas pousser la chance en traînant devant le commissariat. Elle attend qu’il amorce un pas dans une direction, n’ayant pas elle une destination précise… et sans doute lui non plus, ceci dit.

"Vous n’aviez pas à vous excuser. Vous ne m’avez pas fait mal. Au contraire, vous m’avez évité d’être blessée. C’était stupide de ma part de me mettre ainsi en danger. Je me suis surprise moi-même.", avoue-t-elle avec un vague sourire tout en regardant au loin devant elle. "Ça a vite dégénéré. Je ne réfléchissais plus à ce moment-là. Je n’ai réagi que par instinct, je crois. Je devais le prot-…" Elle s’interrompt et baisse les yeux sur son gobelet de café avant de reprendre posément : "Certaines situations vous obligent à intervenir." C’est général comme motivation, et pour sa part, c’est plutôt une préoccupation pour une certaine personne qui a boosté sa pugnacité. Mais à quoi bon en confier autant à cet inconnu ? Elle lève son café et prend une gorgée, puis tourne la tête du côté de l’homme. "J’aimerais vous remercier comme il faut." Elle se stoppe et se tourne complètement vers lui en retirant le gant de sa main droite qu’elle lui tend pour serrer la sienne. "Je m’appelle Saara.", se présente-t-elle sans préciser son nom. Ce n’est pas pour garder l’anonymat, mais pour ne pas qu’ils s’encombrent de la formalité distante d’un monsieur ou d’une madame. De toute façon, après cette rencontre, c’est peu probable que leur chemin se recroise. Ils ne doivent pas avoir de fréquentations en commun… Notez qu’elle a soudain un petit doute en y repensant. C’est un peu flou comme souvenir dans son esprit, mais il lui reste une impression que Gaïa et l’homme se connaissent. Ça doit venir du ton paternaliste et quelque peu familier avec lequel il s’était adressé à l’étudiante. Peut-être tout simplement, cette dernière lui a-t-elle rappelé sa fille qui lui a tourné le dos, lassée de le voir s’enfoncer…

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Philippe Raulne
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MessageSujet: Re: [FB] Mauvais départ pour une drôle de rencontre   [FB] Mauvais départ pour une drôle de rencontre EmptyLun 9 Oct - 13:37

Au moins, je n’avais pas fait tout ça pour un résultat nul. Je m’en sortais avec quelques bleus et bosses, mais fondamentalement parlant, c’était surtout un peu honteux, un peu cuisant, de me retrouver dans ce genre de situation. C’était un peu la loose. Père de famille. Quarante ans. Mais je me retrouvais encore à me battre comme un chiffonnier dans une affaire qui ne me concernait même pas une minute. J’étais un boulet, et à force de trop faire mon malin il arrivait que des conneries finies émergent de ces actions inconsidérées. Je n’étais pas franchement une flèche finalement, l’âge et l’expérience n’avaient finalement pas apporté de solutions à mon existence ; j’étais resté le même jeune chien fou qui courrait après la première fille, la première bagarre, la perspective d’une bonne cuite. J’aurais dû rester para, ça aurait été plus simple pour tout le monde. Je tire sur ma clope avec assiduité, ne la laissant pas s’en tirer. La jeune femme me parle d’un café chaud, que j’accepte avec un signe de tête assez bref mais néanmoins reconnaissant.


| Merci. Noir ça m’ira très bien, merci. Le reste n’est pas bon pour ma ligne. |


Je plaisantais, maniant l’ironie avec aisance, bien que l’ironie tourne rapidement au sarcasme. Comme si ma ligne était la première chose qui m’importait. Cela faisait vingt ans que je faisais facilement un rien d’embonpoint, presque à chaque fois aussitôt perdu et retrouvé aussi sec. Je faisais le yoyo avec mon poids depuis des années. Depuis que j’avais arrêté les opérations extérieures, surtout. Si je faisais de gros gueuletons et une ou deux soirées avec les collègues dans une semaine, c’était sûr que le lundi matin j’aurais une petite brioche. Perdue au fil de journées moins dispendieuses en nourriture. Et ce cycle éternel recommençait, encore et encore. Je pris une première gorgée du gobelet et me brûlait les lèvres ; la boisson était encore bien chaude avec son capuchon en plastique. La quasi-inconnue me demande si l’on peut marcher un peu ensemble. Une fois encore, j’acquiesce. De toute manière au stade où j’en suis.


| Oui bien sûr, de toute façon je dois aller rechercher ma voiture qui est plus loin, dans le centre-ville. |


Autant joindre l’utile et l’agréable ou dans un autre registre, autant être avec quelqu’un pour exécuter une tâche obligatoire. Je commence donc à me mettre en route vers l’hôtel où la veille, je m’encanaillais avec une parfaite inconnue dont je m’étais entretemps rappelé le visage et le nom. Encore une connerie, à marquer d’une croix noire dans mon agenda des crasses, celle-là. La jeune femme m’explique qu’elle s’était surprise elle-même dans sa façon d’aller chercher la confrontation physique, violente. J’avais un mince sourire ; je l’avais moi-même découvert trente ans plus tôt alors que ma sœur suivait un inconnu aux intentions terrifiantes, c’était ce jour-là où j’avais finalement le plus appris pour moi-même. Une bonne bagarre et vous savez mieux qui vous êtes que si vous avez fait appel au meilleur des psys. Après avoir dit quelque chose qui aurait pu être interprété par un double sens, la donzelle sort sa main de son gant et me la présente, me dit qu’elle s’appelle Saara.


| Enchanté, Saara. Je m’appelle Philippe. Mais je vois ce que vous voulez dire. Chaque être humain a, dans chaque situation, un seul maximum de tolérance qu’il est capable de tolérer. Moi, c’est de voir quelqu’un qui n’a rien à faire une bagarre et prendre des coups, vous c’est autre chose. Vous aviez l’air de tenir à ce jeune homme, que j’avais par hasard bousculé un peu avant. C’est qui, votre petit ami ? |
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MessageSujet: Re: [FB] Mauvais départ pour une drôle de rencontre   [FB] Mauvais départ pour une drôle de rencontre EmptySam 14 Oct - 15:22



Par habitude de croquer mentalement les traits de ses interlocuteurs, la négociante d’art dévisage l’homme qui essaie un trait d’humour pince-sans-rire, du moins lui semble-t-il. Pour soutenir la tentative, elle doit persuader ses lèvres de former un sourire, tant la culpabilité entrave sa spontanéité. "Je me doutais de votre refus. Ça m’a sautée aux yeux que vous êtes un homme coquet." Est-ce un peu trop narquois ? Elle le quitte du regard pour suivre la fumée blanche de cigarette emporter et disparaître dans le vent. Ce n’est sans doute pas à la sortie d’une garde à vue qu’on se présente sous son meilleur jour, lui en plus, dans sa survie de tous les jours doit bien s'en balancer de son allure. Elle propose de marcher. Il embraye dans une direction qui, à vrai dire, est celle qu’elle aurait empruntée pour rentrer chez elle. Tandis qu’il évoque son intention de rejoindre sa voiture, elle lui coule un discret regard en biais avec une imperceptible moue désolée. S’il n’est pas dépossédé de tout, sa situation n’a rien d’enviable. Par ces nuits glaciales, le confort d’une voiture sans chauffage ne vaut guère mieux qu’un abri d’infortune en cartons et papier journal.

Comme le brave homme ne cherche pas l’apitoiement, la blonde joue le jeu pour ne pas le braquer dans sa fierté. Elle revient alors sur son comportement de la veille et notamment, sur sa rage aussi irraisonnée que déraisonnable. L’agression qu’elle a commise est condamnable, alors même si elle fournit des motivations plus ou moins légitimes, ce n’est pas pour brandir une excuse. Elle boit une gorgée de son café. La chaleur de la boisson est un réconfort, mais mérite-t-elle de se sentir mieux ? Elle n’a subi aucune conséquence de ses actes, alors que d’autres s’en sont pris plein la poire. Elle marque un arrêt dans leur avancée et exprime son envie de le remercier en bonne et due forme. Ôtant son gant qu’elle fourre dans une poche, elle donne son prénom et tend sa main. Il est presque obligé de se débarrasser de sa cigarette, ce qu’elle considérera comme un bon début pour racheter un peu sa dette. Dès qu’elle peut grappiller quelques minutes de vie pour quelqu’un, elle ne boude pas un peu de sournoiserie... Et cela quitte à contrarier les habitudes de son petit-ami ! Elle a un fin sourire en repensant à l’écrabouillage en règle des paquets chapardés. Heureusement, sans flagrant délit, son minois d’ange la met au-dessus de toute suspicion. Un air subitement intrigué passe sur son visage. *Tiens un Français?* Si le prénom n’est déjà pas norvégien, c’est surtout le changement d’intonation dans la voix de l’homme en le prononçant qui a aiguillé Saara sur sa nationalité d’origine. Dans son activité, elle côtoie régulièrement des étrangers, à la longue, ça lui a fait l’oreille sur les accents. Quel grain de sable a conduit cet étranger sous les ponts de Valhöll ? Elle lui prend la main… froide! Si le contact la surprend, lui ne doit plus être sensible à force d’être constamment gelé. Elle serre sa prise en appuyant fermement pour transférer de la chaleur. "De même, Philippe." Il enchaîne, et elle sourit, peu à peu plus à l’aise. Elle est admirative des valeurs de l’homme qui met son courage au service d’inconnus en détresse. Pour sa part, elle ne peut pas revendiquer un acte altruiste. Il est clair, qu’elle ne se serait pas impliquée si son frère n’avait pas été dans la mêlée. Philippe lui apprend qu’il a bousculé Ezeÿel, et elle réalise qu’il est l’ivrogne à qui elle a souhaité de se faire embarquer en cellule de dégrisement. *Je lui ai vraiment collé la poisse !* Sa mine accablée se brouille face à l’énormité d’un lien amoureux avec Ezeÿel. Tout de suite, elle est obligée de grimacer un sourire et de dénier vigoureusement de la tête. "Non non non 'y a pas moyen !", repousse-t-elle l’idée. Sa réaction étant excessive, elle se doit d’apporter un peu plus d’explications. "Ça n’a pas avoir avec son physique ou sa personnalité, mais il n’est pas un homme à mes yeux." Est-elle assez claire ? Peut-être pas, on pourrait croire que c’est la différence d’âge. Si l’étudiant n’était pas son frère, ça sera le cas. Elle n’est pas attirée par les jeunes hommes qui ne se sont pas réalisés. "Si vous aviez une sœur, Philippe, vous comprendriez ce que votre supposition a de perturbante." Spontanément, elle emploie le passé, comme si toute famille qu’il aurait pu avoir est de toute façon dans l’autre monde. Distraitement, elle baisse les yeux. Si elle a desserré la pression, elle s’aperçoit en revanche qu’elle l’agrippe toujours… et pratiquement à deux mains, puisque son autre main qui tient son café est en venue en renfort. Depuis combien de temps, lui frotte-t-elle la paume avec son gobelet ?

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Philippe Raulne
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MessageSujet: Re: [FB] Mauvais départ pour une drôle de rencontre   [FB] Mauvais départ pour une drôle de rencontre EmptyLun 16 Oct - 21:21

Je me rends compte que je gêne la jeune femme en face de moi. Du coup, elle est un peu le cul entre deux chaises on dirait, comme si elle ne savait pas très bien se décider sur le fait qu’elle regrette ou non son premier pas dans ma direction. Elle n’a pas trop le choix que d’assumer, maintenant que nous nous sommes mutuellement emboîté le pas et donc, qu’elle ne peut plus s’esquiver sans paraître encore plus grossière que moi. Franchement, je ne la connais pas du tout cette fille, mais je suis à peu près certain qu’elle ne voudrait pas passer pour une cruche, ou pour quelqu’un d’assez rude. Elle était bien apprêtée et tout ça. Une vraie jeune femme toute propre sur elle. Je jetais mon mégot, une fois que j’avais tiré sur la fin et réprimais une quinte de toux, plissant les yeux en essayant de m’empêcher de tousser dans tous les sens. Je dois aussi réprimer un éclat de rire quand elle me dit que je suis un homme coquet.


| Ah ouais, ça se voit direct. Je prends trop soin de moi. J’me mets des petites crèmes, j’adore me faire une manucure et je choisis mon déo que s’il a une jolie odeur de fleur. |


Je n’étais pas un crado de l’hygiène, loin de là. Au moins une douche par jour. Plus, les jours où je fais du sport et ceux où le boulot se montrait particulièrement exigeant… Alors là, je dis pas. Mais pas en temps normal. Bref. Je bois le café bien noir qui me crame les mains par-dessus le gobelet cartonné et en partie en plastique dans lequel il a été versé. Il manque un peu de goût. J’aurais bien versé du whisky dedans, mais je crois que j’ai laissé ma flasque dans la voiture. Bordel de merde. Tu parles d’une semaine, d’un mois, d’une année. Les choses empirent à vitesse grand V, et j’ai l’impression que je ne peux plus rien faire pour stopper le train en marche, maintenant. Bref. J’ai envie d’une douche brûlante, d’habits frais, et d’un lit bien chaud dans lequel je pourrais crever un jour ou deux. Putain, ça me ferait même le plus grand bien, vous pouvez me croire… La jeune femme me serre la main et m’appelle par mon prénom. En tout cas, penser que l’espèce de grand con blondinet était son mec semble l’avoir un peu bousculée. Elle sourit et nie avec véhémence, ce qui au début me met pourtant sur la piste de cette vérité. Pas un homme à ses yeux ? Je siffle.


| Ah bah putain, vous êtes dure vous… ! |


Ah non, fausse alerte, c’est son frère. Ah ben ceci explique cela. Encore qu’ils se ressemblent pas trop. Lui, ça avait l’aird’être un gros con pour le peu que je l’avais croisé. Elle, elle semblait avoir le cœur sur la main. L’injustice dans tout ça, c’était que lui avait plus de chances de survivre à toute cette merde qu’elle. Allez comprendre. Mais elle m’a toujours pas lâché la main. Je baisse les yeux. J’esquive le sujet de ma sœur ; sa survie nécessitait qu’on en parle le moins possible.


| Et sinon vous allez me demander de vous épouser ? J’ai les mains gelées mais si ma femme vous choppe en train de me frotter les mains comme ça, elle va penser que j’ai déconné. |


Et pour cause… J’avais chié dans la colle.
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MessageSujet: Re: [FB] Mauvais départ pour une drôle de rencontre   [FB] Mauvais départ pour une drôle de rencontre EmptyDim 29 Oct - 10:07



Saara imagine sans mal le combat quotidien d’un sans-abri dans un pays aussi froid que la Norvège, surtout en plein hiver. Pourtant, l’homme n’a pas perdu le sens de l’humour. Elle ne peut qu’applaudir ce mental d’acier face à l’adversité ainsi que se sentir honteuse de faire si peu quand elle peut beaucoup plus. À l’instar de la plupart des biens lotis, elle pratique l’indifférence en détournant le regard des marginaux dans la rue, et à l’occasion de soirées pour les bonnes œuvres, elle croit pouvoir se racheter une conscience dans une robe hors de prix et un verre à la main. Ça ne va pas du tout ! Elle serre la main du prénommé Philippe, qui si froide, la confronte concrètement à son malheureux sort. Elle ne peut pas fermer les yeux. Il n’a pas hésité à lui porter secours, alors qu’elle était étrangère à lui. Bon elle ne sait pas encore comment, mais c’est décidé, elle va l’aider à s’en sortir. Il survivra à ce rude hiver, et pompon il récupérera une vie décente. C’est bien le moins qu’elle puisse faire !

Le barbu perturbe le fil de ses pensées en lui demandant si Ezeÿel est son petit-ami. Dans un premier temps, elle le détrompe un peu trop vivement. Elle s’en explique plus posément, puisque l’hypothèse du lien fraternel ne s’impose pas d’elle-même comme une évidence. Est-ce qu’Ezeÿel y croira si un jour elle parvient à tout lui dire ? Plus le temps passe, moins elle ne sait comment amener la vérité sur la table. Elle vient pourtant de facilement livrer son secret à ce quasi-inconnu, et le moins que l’on puisse dire, c’est que la terre n’a pas cessé de tourner. Au contraire. Elle se sent étrangement bien de pouvoir le dire librement à quelqu’un et que ça ne soit pas une grande affaire... *Eh oh qu’est-ce que je traficote ?!*, s’interroge-t-elle en tiquant subitement sur la main de l’homme que non content de retenir, elle frotte en plus avec son gobelet. Est-ce que si elle la lâche là maintenant, ça passerait mine de rien ? Argl trop tard ! À son tour, Philippe relève le contact déplacé, non sans une touche de dérision. Elle remonte momentanément les iris sur lui avant de poursuivre l’ascension jusqu’au ciel. Si sa femme le surveille de là-haut, celle-ci doit se faire un sacré mouron ! Non pas à cause d’une tentative de séduction qui ne traverse même pas l’esprit de la blonde, mais bien à cause de la précarité dans laquelle son époux a échu. "Votre cœur est pris, voilà qui coupe court ma déclaration." Elle relâche la main, dans un mouvement ample qui feint un grand regret. "Un café, une promenade, je vous avais sorti le grand numéro. C’est dire que j’y croyais à notre coup de foudre. Vous mettez fin à mon rêve, je suis anéantie !" Elle a un sourire qui dément sa déception, et qui le remercie en vérité de lui avoir ouvert une sortie légère au lieu de l’embarras de s’étendre sur le massage. Moins dans la plaisanterie, elle ajoute : "J’aurais dû le deviner. Un homme bien, forcément, on vous a déjà mis le grappin de-.." Elle marque une pause, venant de discerner une alliance sur la main qui tient le café. Tiens ce signe lui a échappé jusqu’ici, curieux… ou pas ! Heureuse dans son couple, il faut croire qu’elle est moins observatrice sur la gent masculine. "..-ssus." Elle pivote d’un quart de tour et reprend leur marche, pensive. Malgré que la tentation doit être grande de la vendre, son sentimentalisme l’en empêche. Cela la rend rêveuse un amour que la disparition de l’autre n’éteint pas. Et en même temps, c’est triste de l’entendre employer le présent pour parler de sa défunte moitié. Pourtant, il va de soi que si cette dernière était encore de ce monde, elle serait venue le chercher. "Comme j’ai été éconduite sans espoir que mes charmes ne trouvent grâce à vos yeux, on ne peut rien voir d’inconvenant à ce que je vous propose une chambre à l’hôtel. Je crois que vous avez grand besoin d’une douche chaude et de dormir dans un lit." Elle ne connaît pas vraiment le système des foyers, mais il lui semble que c’est un peu tard pour quêter une place pour cette nuit. Et elle ne peut pas le laisser dormir dans sa voiture après une nuit en cellule. Il sera bon à se choper une grève de la mort ! Elle tourne la tête vers l’homme avec une mine déterminée. "Ce n’étaient pas des mots en l’air, quand j’ai dit que je voulais vous remercier. Vous m'avez porté secours, à mon tour, je voudrais vous rendre la pareille." Même si ça ne se fera pas en un jour, elle aimerait l’aider à reprendre sa vie en main. Elle peut comprendre une certaine réticence, mais elle espère qu’il s’aperçoive que, malgré un sentiment de dette, elle agit de bon cœur. "Ne refusez pas, s’il vous plaît, Philippe."

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Philippe Raulne
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MessageSujet: Re: [FB] Mauvais départ pour une drôle de rencontre   [FB] Mauvais départ pour une drôle de rencontre EmptySam 4 Nov - 15:22

Je caille, parce qu’on se retrouve en plein cœur de l’hiver et que sous ces latitudes, « arctique » n’est pas qu’un nom loin de là. Le froid me traverse totalement, et s’infiltre largement et rapidement sous mes vêtements. J’ai une grosse carcasse. Un mètre quatre-vingt dix pour pas loin de cent kilos. Je n’ai pas toujours été un bon gabarit, quand j’étais petit puis adolescent je n’étais pas plus épais qu’une mince petite brindille. C’est venu plus tard. En marchant à l’armée, j’avais pris pas mal de masse, crapahuter des journées entières avec tout un paquetage ça vous rend plus solide. J’avais continué à courir pour le cardio, même si je faisais parfois de longues pauses, tandis que mon boulot se sédentarisait. J’avais gardé peu ou prou la même masse que lorsque j’étais parachutiste, mais j’avais sans doute converti quelques kilos de muscles en poids de « bonne chair » comme aurait dit ma mère, à son plus grand désespoir. Bref. Quoiqu’il en soit je suis transi et ma légère tendance à l’embonpoint ne m’aidait pas spécialement sur ce coup-là, je devais réprimer les frissons. Entre le froid polaire, la faim, la soif et la fatigue, j’étais de toute façon condamné à claquer des dents jusqu’à ce que je puisse me poser quelque part au chaud. En tout cas je suis bien accompagné, même si je me demande ce que me vaut tant d’attention. D’ordinaire quand on aide des gens dans le cadre de la bagarre les « victimes » préfèrent prendre la tangente pour éviter de se retrouver nez à nez avec le souvenir vivace de ce qu’elles ont subi.


La jeune femme dit que mon cœur est pris et donc que sa tentative tombe à l’eau. Si elle savait… Toutefois, je ne me sens pas prêt à la laisser tranquille ; ça me fait du bien de rigoler même si ça se fait un peu à ses dépends.



| Oh, ne battez pas si vite en retraite. C’est plus un souvenir qu’autre chose maintenant. |


De toute manière, Jaana s’envoyait en l’air avec d’autres hommes et en plus de ça j’étais persuadé qu’elle allait bientôt mener notre couple jusqu’au naufrage définitif, en me tenant bien la main comme il fallait. De toute manière je l’avais sans doute bien mérité, alors pourquoi chercher à faire encore des efforts ? C’était une cause perdue. C’était triste mais c’était comme ça. Je hausse les sourcils devant sa proposition de m’offrir une chambre d’hotel avec une douche chaude et un bon lit. Et elle se justifie en disant qu’elle voulait vraiment me remercier, et qu’elle ne voulait pas que je refuse. Là, je les fronçais les sourcils. Mais qu’est ce qu’elle voulait dire, maintenant ?


| Vous savez, une fois que j’aurais retrouvé ma voiture je peux tout aussi bien aller chez moi. Si vous tenez tant à me remercier, payez-moi un verre plutôt. Et un truc chaud, je crève de faim. Ou alors on peut prendre une chambre d’hôtel, si vous y tenez vraiment, mais vous allez un peu vite en besogne ! |


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Saara Nygård
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MessageSujet: Re: [FB] Mauvais départ pour une drôle de rencontre   [FB] Mauvais départ pour une drôle de rencontre EmptySam 11 Nov - 2:27



*Un souvenir, que je devine impérissable* Compatissant pour la perte, le doux sourire de la blonde ne flanche pas afin de requinquer l’homme qui vient de laisser transparaître toute sa lucidité sur le fantôme qui lui tient lieu de compagne. Face au veuf éploré, elle ne peut se résoudre à appesantir l’atmosphère en se montrant curieuse du fil des déboires qui a fini par faucher l’idylle. Dans ces tragédies-là, celui qui reste traîne toujours une culpabilité, fondée ou non. Il y a donc fort à parier qu’à chaque réveil, Philippe se fustige pour sa dégringolade. Vertigineuse, car à sa manière de s’exprimer, il devait tenir une assez haute position dans la boîte qui l’employait, ou peut-être même en était-il aux commandes ? "Si vous êtes en train de proposer de me garder sous le coude, sachez que ce n’est pas pour moi de languir sur le banc de touche." Comme elle plaisante sur toute la ligne, elle se fiche un peu de la véracité de ses propos. Mais pour tout dire, elle fait pire qu’attendre une ouverture avec les hommes qui l’intéressent. Lorsqu’on l’invite à entrer dans le jeu, elle tergiverse tant et si bien que le plus souvent, son tour lui passe sous le nez. Pour autant, ceux peu nombreux avec qui ça s’est concrétisé, elle a vécu des histoires qui ont compté. "Et si ce n’est pas ce que vous suggériez, alors je rétorquerai : ne jouez pas avec moi ! Ce n’est pas à grand renfort de faux espoirs qu’on aide à recoller à neuf un cœur éconduit, voyons.", lui dit-elle avec un faux air de reproche qu’ensuite, un sourire léger chasse. Entre deux parfaits inconnus un peu plus tôt s’instaure en quelques échanges une sorte de complicité plutôt inattendue.

Toutefois, Saara n’oublie pas la volonté de se racheter qui l’a conduite à rôder devant le commissariat. En essayant de ne pas brusquer l'homme dans une fierté mal placée, elle fait part d’une nuitée tous frais payés à l’hôtel. La proposition lui offrira un confort certain, mais temporaire. La galeriste peut se permettre bien plus de largesses et le signifie en appuyant sur le sérieux dans son intention de lui venir véritablement en aide. Dans un premier temps, elle ne lui obtiendra sans doute pas un poste à hauteur de ses compétences, mais elle trouvera bien à le placer pour qu’il remette un pied dans la vie active. Comme elle remarque un air dérouté chez l’homme déchu, son attitude se fait alors plus résolue pour le convaincre d’accepter la main tendue. "… Aller chez vous… ?", balbutie-t-elle en cherchant le sens à donner à cette formulation. Son regard se pose et s’attarde avec perplexité sur celui qui marche à ses côtés. Un sans-abri avec un chez lui, ça cloche là… "Attendez… Le « chez moi » c’est un endroit qui appartient à vous seul ? Avec quatre murs et un plafond ? Et tout ça tient solidement ?" Maintenant que se dessine une tout autre existence à celui qu’elle prenait pour un SDF tenaillé par la précarité et les regrets de son ancienne vie, elle s’aperçoit que son esprit s’est entêté à broder à partir de pas grand-chose, en fait ! Certes, il apparaît défraîchi, débraillé et imbibé… comme pourrait l’être quelqu’un au lendemain d’une bringue, en somme. Si on ajoute à son palmarès, une arrestation musclée et 24H en cellule… Il a de quoi s’autoriser un grand laisser-aller ! "Comme vous êtes tout.. tout…" Tout miné comme du papier mâché, mais lui dire ça le froissera assurément. "Vous savez, comme vous êtes…" *Laisse tomber, tu vois bien que tu bugges en boucle* "Enfin, d’accord, allons man-ah mais non sans façon, je n’y tiens pas !", se défend-elle tout d’un coup, alors que le rouge lui monte aux joues. C’est extrêmement gênant s’il a vu dans son approche une manœuvre de racolage. "Pour l’hôtel…", précise-t-elle en se sentant tout de suite bête de l’avoir fait. En toute vraisemblance, il plaisantait sur ce point-là… Est-ce qu’on peut se noyer avec un gobelet de café ? En tout cas, elle plonge dans le sien. Déjà boire l’empêche de parler, ce qui au moins la sauve de s’enfoncer davantage !

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Philippe Raulne
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MessageSujet: Re: [FB] Mauvais départ pour une drôle de rencontre   [FB] Mauvais départ pour une drôle de rencontre EmptyMar 14 Nov - 20:07

Le comportement de la jeune femme à mon endroit semblait découler surtout d’une incompréhension totale depuis le tout départ, venant plus de son côté que du miens d’ailleurs, mais que je ne m’expliquais pas. C’était vraiment à cause de mon apparence, qu’elle semblait me prendre pour un type qui n’avait ni toi ni famille ? Mais enfin ! C’était quoi cette espèce de petite bobo-richarde-et-coincée-du-cul là ? Je la jugeais, moi ? Je n’étais pas vraiment en colère mais plutôt offusqué, j’avais vraiment l’air de ça, d’un clochard et d’un traîne-misère ? Putain on m’avait pris pour plein de choses différentes dans la vie mais un miséreux, c’était bien la première fois depuis le mont noir, trente ans plus tôt. Mais ! Et en plus, elle se fait genre intéressée par mes boutades ? Il ne m’en faut pas plus pour me jeter sur cette occasion de détresser, occasion assez unique sans doute d’en faire des tonnes sans me soucier des conséquences. Si la jeune femme était perméable à ce genre d’humour, alors je peux me permettre d’avancer et d’aller un peu plus loin. Et de me vider un peu la tête. Ce n’était pas pire que ce que je cherchais d’habitude, notez.



| Pourtant vous devez avoir l’habitude que les gens veulent jouer avec vous. Enfin, les hommes je veux dire. Ou les femmes, allez savoir. Peu importe, mais ce qui compte, c’est que vous n’êtes pas banale. Les femmes comme vous s’occupent rarement des… hum.. Des pouilleux comme moi. |



Je n’étais absolument pas certain du mot que j’employais. Vingt ans avec une norvégienne et dix ans dans son pays et je n’en maîtrisais pas tout du tout, loin de là. J’étais plutôt du genre à me demander tout le temps si ce que je voulais dire n’était pas plus grave et plus prononcé que ce que je voulais dire réellement. Bref, que importe finalement. La jeune femme semble enfin comprendre que je n’ai pas besoin d’un foyer, d’un hôtel, d’une douche ou d’un repas chaud. Ah si en fait. J’ai un peu besoin de tout ça.



Tristesse.



Ma vie est vraiment toute pourrie. Et voilà qu’elle me demande confirmation pour tout ce que je vivais. Je regardais autour de moi, prenant un ton un rien ironique alors qu’elle comprend pour de bon et qu’elle laisse l’histoire de l’hotel prendre autant l’eau que sa dignité décomposée. On ne va pas chercher plus loin… Et on va lui tendre une main secourable, peu ou prou.



| Oui, j’ai une vraie maison. Aussi grande que ma tête est vide. Elle tient solidement –pour le moment- en tout cas même si mes deux gosses, bientôt adultes, s’efforcent de la faire chanceler sur ses fondations. Et oui, mes vêtements sont pas de première fraîcheur après une journée de travail, une soirée folle, une bagarre, un passage à tabac et une nuit au poste plus toute la demie-journée qui vient de passer. Mais en fait vous avez raison ; j’irais bien à l’hôtel, plutôt. Et ne vous en faites pas, j’ai de quoi le payer. De changer ces frusques, de m’enfiler un ou deux scotch hors de prix, et de ronfler jusqu’à ce que ce monde ne s’effondre sur lui-même. |

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Saara Nygård
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MessageSujet: Re: [FB] Mauvais départ pour une drôle de rencontre   [FB] Mauvais départ pour une drôle de rencontre EmptyDim 3 Déc - 0:01



Un air surpris passe sur les traits de Saara à la suite des paroles de son compagnon de route. Celui-ci présume que les hommes, et les femmes, veulent habituellement jouer avec elle, car avance-t-il, elle n’est pas banale. Si l’échange ne se déroulait pas sur fond de plaisanterie, elle lui aurait demandé en quoi elle se singularise. Blonde et menue, elle ne pense pas détoner du commun des Norvégiennes. Si on écarte son apparence, l’allusion porte-t-elle sur sa personnalité ? Là encore, douce, et même lisse de prime abord, elle n’attire pas spontanément l’attention. Toutefois, elle a bien des moments de grâce quand elle jouit du rayonnement des œuvres dont elle porte la voix, mais en l’occurrence, il ignore qu’elle travaille dans l’art. "Je dois vous détromper.", rétorque-t-elle dans un sourire où transparaît une pointe de regret. Pour pratiquer et gagner en aisance, elle aurait aimé que ce qu’il a dit, soit vrai. Quoique. C’est bien beau de multiplier les occasions de tutoyer le flirt, sauf que pour en tirer bénéfices, encore faudrait-il qu’elle ne s’embourbe pas dans les dix minutes. "Jouer n’est pas une habitude que les gens ont avec moi. Ni que je prends avec eux. Ne restez pas sur l’image de la tempête furieuse d’hier, je suis une contemplative qui passe rarement à l’action." Est-ce toujours le cas ? Il lui semble ; on ne change pas facilement ce qu’on est. Cependant, depuis qu’elle fréquente Samuel, l’assurance sans pareil de ce dernier doit un peu déteindre sur elle, car elle ose certainement plus qu’avant. N’empêche que ça se voit que Philippe s’est retiré du marché depuis un bail. Sinon il n’aurait pas manqué de s’apercevoir qu’elle appartient à ces femmes bien trop lentes à la détente pour que les tombeurs soient tentés de se mettre en frais. "Dites, pouvez-vous arrêter cette manie de me couper l’herbe sous le pied ?" enchaîne-t-elle avec vivacité. "Comment puis-je maintenant me scandaliser de votre crime de lèse-majesté ? Sortir si désinvolte dehors, alors que non peigné, choquant ! Hélas, je suis condamnée au silence. On me pointera du doigt de piétiner un homme qui s’est déjà mis tout seul à terre." Elle garde son sérieux quelques secondes avant de baisser la tête pour s’occuper de remettre tant bien que mal ses gants tout en riant doucement. De lui, ou plutôt de la façon qu’il a eue de se traiter si sévèrement de pouilleux. Elle tourne aussi en dérision la superficialité dont il l’incrimine quelque part… non sans raison. À sa grande honte, elle doit reconnaître jeter des regards vides sur les démunis comme Philippe qu’à vrai dire, sa vision sélective ne remarque même pas. De temps à autre, elle participe à des levés de fonds, mais sinon elle n’est pas une actrice active de la cause des SDF. D’ailleurs, il est le premier qu’elle approche, peut-elle généraliser sa grandeur d’âme à ses autres frères d’infortune ? Parmi ces derniers, y en a-t-il beaucoup de courageux, de protecteur, d'altruiste comme lui ? Sont-ils aussi enclin à l’humour et d’une compagnie qui met à l’aise ? Elle s’en étonne encore de ça. À la base, elle s’était attendue à une discussion maladroite et emprunte de gêne, ce qui est bien naturel entre deux étrangers n’ayant rien en commun. Et les autres, sont-ils aussi baraqués, à pouvoir intimider les adversaires sans énoncer un mot ? À force d’énumération, elle réalise que Philippe est bardé des attraits de son type d’hommes… et pourtant, aucun trouble ne s’immiscera entre eux ! Ni de son côté à lui, dont le cœur est fidèle à la mémoire de feu son épouse. Ni de son côté à elle, dont le cœur, déjà ravi, est en chemin de s’éprendre irrévocablement… À nouveau parée de ses gants, elle oriente ses pensées égarées sur ce qui importe présentement : renvoyer l'ascenseur à son sauveur !

Comme lorsqu’on est bousculé dans une foule et qu’on fait de son mieux pour ne pas trébucher ni tomber sur les autres passants, la blonde titube en pleine confusion pour regagner son équilibre. Quelque chose cloche dans les paroles de Philippe. Il parle d’un chez lui, ce qui ne fait pas sens pour elle. La légèreté s’égrène de leur timbre et la conversation quitte la pente de la plaisanterie. Écrasé par la mauvaise conscience, son esprit obnubilé se serait-il arrangé avec la réalité pour lui fournir une possibilité de se racheter ? Car voilà, elle s’est plantée sur l’existence en pleine déchéance de son samaritain. Et magistralement ! L’homme est blindé, avec grande demeure et famille au complet. Nul besoin qu’on lui fasse la charité ! Elle tourne la tête pour tousser ; elle a bu son café trop vite et de travers. "Je suis.. oh si vous saviez...", balbutie-t-elle. Puis elle prend son courage à deux mains pour croiser leur regard. En grande partie à cause d’elle, le type vient de passer 24h injuste. Non contente d’en avoir fait assez comme ça, elle l’achève en le prenant pour un clodo ! ".. Tellement noyée dans ma honte.. Je n’ai pas d’excuse. Je suis désolée. Désolée, vraiment." Dans une mine repentie, elle se mord machinalement la lèvre inférieure. Elle hésite à se justifier. Mais quoi qu’elle ajoute, c’est sûr, elle ne s’enfoncera que plus ! Elle s’élance dans un mouvement d'approche qu’elle dévie subitement. Non ! Ce ne serait pas une heureuse idée de lui reprendre les mains, même pour le supplier de lui pardonner sa méprise. Pour donner un prétendu sens à son élan, elle va jeter son gobelet dans une poubelle près de lui. Pas tout à fait vide, du café s’écoule et s'infiltre dans les autres déchets. "Vous devriez rentrer chez vous.", murmure-t-elle toutefois de manière audible. "On a besoin du réconfort des gens qui nous aime quand on a traversé une épreuve." S’étant retrouvée à devoir gérer seule les séquelles de l’émeute, elle lui envie d’avoir cette chance de pouvoir s’entourer dans son foyer. Elle se tourne vers lui. "Vous ne me devez rien, je sais, mais si vous pouviez ne pas m’accabler. Je détesterai vous avoir une autre journée de plus éloigné des vôtres. Surtout pour vous savoir terré dans une chambre d’hôtel en compagnie d’une bouteille." Elle le fixe. En vérité, ce n’est pas vraiment son apparence débraillée qui l’a induite en erreur, mais toute sa personne qui dégage l’impression de macérer dans des eaux troubles. S’il n’est pas veuf, il doit toutefois être en deuil de son mariage. Son alcoolisme est-il la cause ou le symptôme de son échec marital ? "Je peux vous raccompagner, et leur expliquer, si vous voulez, à votre femme et à vos enfants, que votre triste état est de mon fait."

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Philippe Raulne
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MessageSujet: Re: [FB] Mauvais départ pour une drôle de rencontre   [FB] Mauvais départ pour une drôle de rencontre EmptyMar 5 Déc - 20:42

J’allais me laisser décider pour l’hôtel, j’en étais maintenant presque certain, car je ne sentais vraiment pas l’envie de rentrer chez moi, dans cette grande maison beaucoup trop vide, dans cet endroit froid et de plus en plus dépersonnalisé… L’hôtel ce serait mieux. Ma paie allait finir par y passer, mais et alors ? Je n’avais vraiment pas envie d’y retourner. Pour affronter ma femme et la rancœur qui s’installait de plus en plus entre nous franchement, merci bien ! Je ne voulais pas du tout en être réduit à ça, aller me retrouver seul avec mon propre reflet dans un miroir, constatant sans l’aide de personne à quel point j’étais devenu débile, une vraie épave… Bref. Au moins il y avait de quoi tirer une leçon de tout ça ; la prochaine fois je ne me battrais que pour ma pomme, inutile d’aller me foutre en rogne avec des gens que je ne connaissais pas, et qui ne m’avaient rien fait. Je n’y avais encore gagné que de la merde, de nouvelles plaies et bosses, une amende, une convocation au tribunal. Vous parlez d’une bonne action. Et la reconnaissance de cette blonde. Bien gaulée, mais surtout extrêmement gentille selon l’évidence. Je dévisage la jeune femme qui semble s’amuser du jeu des mots qu’il y a entre nous, mais vouloir toutefois garder sa raison et je respectais cela. De toute façon, j’avais vraiment fait beaucoup de conneries ces derniers temps. Inutile d’en rajouter une de plus.


| Vous m’avez pourtant attendu à ma sortie de « taule » et vous m’avez aussi payé un café, et visiblement, vous pensiez aussi m’offrir un peu plus que ça encore. Ca fait de vous quelqu’un de bien. Ce que je ne suis pas. J’étais encore ivre, hier, de l’avant-veille. Je n’ai réagi que par instinct à ce qu’il se passait autour de moi. |


Et sans doute un peu aussi par machisme ; il était évident pour moi que je ne pouvais pas laisser une jeune femme s’en prendre plein la gueule pour pas un rond. J’étais comme ça. Vieux jeux, déjà dépassé même si je n’étais pas si vieux. Le monde continuait de bouger à toute vitesse mais sans que je n’en fasse plus partie en aucune manière. La mort, la mort et la mort. Ca me tombait dessus en pagaille. Ca n’était pas encore arrivé, mais je savais qu’elle était là, juste au dessus de moi, et qu’elle planait toujours plus près. Je sentais presque l’odeur de la poudre, celle du fycélène, et du sang, bien sûr. Cet arrière-goût ferreux et métallique qui toujours me vrillait les tripes et les sens. Et voilà qu’elle rebondit encore, et je ne peux pas retenir un léger éclat de rire. Je m’amuse de la situation, même si me marrer et sourire me tend tout le visage.


| Oh, pas tout seul. On m’a un peu aidé, je l’avoue. |


Même si c’était vrai que j’avais depuis quelques temps quelques pulsions auto-destructrices que j’avais bien du mal à assumer, dans le sens où je devais sans arrêt payer les pots cassés de ma propre conduite. C’était puéril, j’en avais bien conscience, mais ça ne m’aidait clairement pas à agir différemment. Je ne pouvais pas m’en empêcher c’était devenu beaucoup plus fort que moi, plus fort que tout ce que je pourrais faire ou espérer faire pour m’en défendre. J’avais toujours eu des espèces de démons comme ça qui me tiraillaient, un instinct impulsif qui avait tendance à prendre le contrôle de ma vie à chaque fois. Bref. Un chien fou. C’était comme ça que mon instructeur parlait de moi quand j’étais encore deuxième pompe chez les paras, bien avant que je devienne sergent-chef du groupe. Et meme à ce moment-là, c’était l’instinct, les réflexes, mes tripes qui me dictaient ma conduite, l’orientation prise par l’unité, les endroits où on allait fureter. Bien sûr, ça avait fait de moi un excellente soldat, un bon éclaireur aussi. Mais dans la vie civile, agir avec ses burnes et avec sa rage plutôt qu’avec sa tête, c’était beaucoup plus compliqué. Aujourd’hui, c’était la goutte qui avait de trop débordé, mais je savais que ça pouvait beaucoup beaucoup plus déraper que ça. Ce n’était qu’un prélude, quelque part.


Et la révélation de ce que j’avais dans la vie la frappait comme un grand coup de marteau en plein dans la gueule. Elle balbutie, visiblement estomaquée de sa méprise, et il y avait de quoi. Je n’avais que rarement vécu une situation aussi cocasse, dans le sens où ça avait vraiment pris longtemps pour que ma situation soit révélée au grand jour. De toute évidence, elle ne s’y était pas attendue une seule seconde, même si elle aurait peut être pu s’en douter en regardant mon manteau de plus près. Bref. Elle se mord la lèvre et elle a l’air vraiment peinée alors avec un sourire un peu compatissant, en tout cas gentil.



| Pas de mal, vous en faites pas. Mais oui vous avez raison. Je devrais rentrer chez moi. Pour les gens qui m’aiment. | Mince sourire en coin, un rien ironique. Je me remets une clope au bec, que je peine encore à m’allumer. Je ris encore quand elle se propose pour me faire un « mot » à ma famille. | Vous en faites pas. Vous êtes vraiment gentille. Trop peut-être, pour le monde dans lequel on vit. Ils n’auront pas vu mon absence. Ne vous en faites pas. Mais merci encore pour le café, pour votre geste et tout ça. Prenez soin de vous au moins, ok ? Allez, bonne soirée, et plus de bagarres. |


[i]Dernier sourire, un peu crispé comme je devais maintenant affronter le retour… Mais appuyant sur mes clefs, ça me permet de repérer ma caisse au bout de la rue.


C’est peut être le moment idéal pour aller boire une bière, tiens.
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MessageSujet: Re: [FB] Mauvais départ pour une drôle de rencontre   [FB] Mauvais départ pour une drôle de rencontre EmptySam 9 Déc - 22:52



De n’avoir pas pu constater de visu l’état d’Ezeÿel la bloque pour évacuer le trop-plein d’émotion qui l’a remué depuis l’incident du marché de Noël. Elle l’a eu au téléphone, mais c’était si bref. Il peut dire que ça va et être quand même blessé. Ça serait assez son genre. Non par volonté de ne pas l’inquiéter, faut pas rêver, c’est simplement qu’il pense que ça ne la regarde pas… Franchement, nul d’être une sœur ignorée ! À son inquiétude pour la santé de son frère s’est ajoutée la culpabilité d’être impunie, alors qu’un homme croupit en cellule pour l’avoir secourue. Sans parler qu’elle gère mal de penser qu’elle est capable de chercher à gravement faire du mal à quelqu’un. Sa victime voulait blesser son frère et n’allait pas se gêner pour lui coller à elle une beigne en riposte, mais cela ne la disculpe pas pour autant de son excès de violence. Avec tout ça qui tourne dans sa tête, elle a l’esprit embrumé de rumination. Si l’alcool était un remède efficace pour elle, elle se serait débarrassée de ses états d’âme avec une bonne cuite. Sauf qu’elle se calme une fois rassurée sur le devenir des gens. Et si elle peut rendre la bonté reçue, c’est encore mieux !

C'est avant tout pour se soulager du poids de sa conscience tourmentée qu'elle a accosté Philippe. Ce dernier ne lui fait pas regretter la reconnaissance qu’elle lui témoigne, au contraire, il vaut la peine d’être connu. Il y a quelque chose de vaillant en lui, dans ses actes et dans sa manière d’endurer sa pauvre condition. Elle ressent l’envie sincère de l’extirper de la rue. Croyant ainsi l’aider, sauf qu’elle se plante en beauté ! Elle se confond en excuse pour sa méprise. Clairement, elle a manqué de réflexion, trop contente de pouvoir aisément s’amender. Elle doit réviser toute l’existence qu’elle lui a inventée. L’homme n’est pas accablé par des problèmes que l’argent ou un bien matériel peut résoudre. Il n’est pas un veuf inconsolable par la perte de l’amour de sa vie, mais un homme en pleine débandade conjugale. L’ironie dans son sourire ne lui échappe pas, après qu’il semble accéder à sa prière de retrouver les siens au lieu de la solitude d’une chambre d’hôtel. À l’évidence, il ne perçoit pas son foyer comme un refuge. Elle le regarde consumer un peu plus sa durée de vie en rallumant une nouvelle cigarette. Un peu dépassée, elle se propose de lui éviter d’être fustigé sur le pas de la porte en dévoilant à sa famille pourquoi il rentre d’une absence prolongée dans un navrant état. Il refuse, arguant que ce n’est pas la peine. Il a des mots qui se veulent rassurants, pourtant, plus elle repense à tout ce qu’il lui a dit, plus elle a la gorge nouée. Il fait peine à voir. À cause de son cocard, mais pas seulement. C’est si triste, un père malheureux par l’agonie de son mariage. Elle se revoit petite fille, impuissante à rabibocher ses parents. Elle ne les a jamais connus heureux ensemble, pourtant, d’après les photos, ils paraissaient amoureux avant sa naissance. Même si elle ne peut pas parler, elle arrive à esquisser un faible sourire pour signifier qu’elle a appris sa leçon. À l’avenir, elle se tiendra loin des bagarres. Sur un dernier sourire à fendre le cœur, il s’éloigne. Cela se terminera comme ça entre eux ? Elle ne peut donc rien pour lui ? Ça ne va pas aller si elle le laisse partir comme ça. "... Saara Nygård !", crie-t-elle soudainement, alors qu’il atteint une voiture. "J’ai une galerie d’art dans le vieux quartier ! Faites-moi signe si un jour, je peux vous rendre un service… ou si vous voulez parler !" La distance et la pénombre d’une fin de journée d’hiver ne lui permettent pas de savoir comment ses propos sont reçus. Comme des avances ? Ça n’en était pas, même si elle avoue volontiers être sensible au courage qu’il a démontré. Quoi qu’il prétende le contraire, pour elle, c’est évident qu’un homme dont l’instinct est de porter secours à autrui est quelqu’un de bien, sinon d’admirable ! Sachant qu’il a un moyen de la recontacter si d’aventure, elle peut quelque chose pour lui, elle entre dans un taxi avec le sentiment qu’elle va pouvoir regagner sa sérénité.

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