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Just crash and fall down... | Philippe

Jaana Raulne
Jaana Raulne
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MessageSujet: Just crash and fall down... | Philippe   Just crash and fall down... | Philippe EmptyMar 12 Sep - 10:08

Un cauchemar.

Voilà ce qu’est devenue mon existence. Notre existence ? A dire vrai, je préfère ne pas trop m’avancer et ne surtout pas imaginer ce que ma famille pense de tout ça. Ce qui vaut mieux, je risque tout simplement de finir de craquer totalement. Je n’ai de cesse de me répéter que nous sommes entiers, relativement en sécurité mais impossible de m’en convaincre. Je lève les yeux et je regarde autour de moi. Une chambre d’hôtel tout ce qu’il y a de plus impersonnel mais c’est tout ce qu’on a. Les cendres de la maison doivent être encore chaudes, si elle a fini de brûler, ce qui n’est même pas sûr en fait. J’essaie de ne pas penser à ça, de ne pas faire d’amalgame avec ma propre vie qui part en fumée mais autant dire que c’est impossible.

Et j’ai beau me dire que je dois rester forte, je n’arrive pas à trouver une seule bonne raison pour ça. Les enfants ? Philippe saura très bien les gérer malgré ses propres erreurs, malgré ses propres mensonges et secrets qui finiront par le hanter autant que moi si ce n’est plus. Le travail ? Est-ce que je peux encore considérer que j’en ai ou pas ? Difficile à dire. Et mon mariage n’entre même plus dans l’équation à dire vrai. Alors depuis hier, je fonctionne comme un automate. Je fais ce qu’il y a à faire, j’ai rempli les papiers qu’il fallait remplir, suivi Philippe et les enfants dans cet hôtel et veillé sur Solvei jusqu’à ce qu’elle s’endorme. Je ne peux de toute façon rien faire de plus.

J’ai un bref regard en direction de mon ordinateur portable, me demandant à quel point les informations qu’il peut contenir sont compromettantes et, surtout, si je suis encore à ça près. Il faudrait que j’y jette un œil, ne serait-ce que pour effacer ce qu’il faut pour éviter que les choses empirent, même si je vois difficilement comment. Peut-être que je devrais demander son avis à Philippe, c’est lui qui a pris les choses en main depuis hier.

Mais à cette pensée, j’ai une vague de sentiments contradictoires qui me submerge. De la reconnaissance pour ce qu’il a fait, du soulagement de savoir qu’il a été là. Et de la colère. Il a disparu depuis hier, depuis qu’il nous a installés ici et pas la moindre nouvelle. Et après, c’est moi qu’il accuse des pires maux de la terre ? Le pire dans tout ça c’est que je ne pense même pas qu’il est avec sa maitresse. Et pourtant, ce serait tellement plus facile. Je ne sais pas si je veux savoir ce qu’il fait ou si ce ne sera pas pire au fond. J’ai un bref regard au plateau repas auquel je n’ai même pas touché et je finis par m’allonger sur le lit. Par me recroqueviller serait plus exact en réalité. Il est tard, les enfants sont dans leur chambre et dorment aussi bien que possible vu les circonstances. Et je devrais faire de même, mais j’allume la télé, comme pour me donner l’impression que je ne suis pas toute seule dans cette chambre.

Ou seule tout court. Et tout commence à se fissurer. Tout ce que je m’efforce d’ignorer depuis des jours, des semaines même, s’est écroulé en même temps que tout a brûlé. Je serre un oreiller contre moi et je laisse les larmes couler. Pour la première fois depuis tellement longtemps que je l’ai même oublié. Mais de toute façon, je n’ai rien à cacher à personne en cet instant précis alors je peux laisser tomber mon masque et cette foutue impression que je gère. Parce qu’en réalité, je ne gère plus rien du tout et qu’il serait temps de l’accepter.

Je sursaute quand la porte s’ouvre, m’attendant à n’importe qui sauf Philippe. Et si j’essaie de me calmer quand il entre dans la pièce, je me rends compte que je n’y arrive pas. Et que ça n’a pas vraiment d’importance. Qu’il me juge, qu’il se moque de moi ou qu’il me trouve faible, dans le fond, ça ne changera pas grand-chose. Alors je me contente de serrer ce fichu oreiller un peu plus contre moi, incapable de dire quoi ce soit.
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Philippe Raulne
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MessageSujet: Re: Just crash and fall down... | Philippe   Just crash and fall down... | Philippe EmptyMar 26 Sep - 13:36

Je rentre tard. Epuisé. Physiquement et nerveusement. Je suis ivre, encore. Mais j’ai réussi à éviter malgré tout les rigueurs du couvre-feu. J’ai toujours été doué pour analyser mon environnement, comprendre les voies d’accès et celles de sorties. Comprendre là où on serait attendu, là où je pouvais passer. Jadis, ça avait fait de moi un bon officier de reconnaissance. Cette capacité à comprendre, à analyser, à prévoir. En sus, il y avait l’importance de cette curiosité, de cette attention portée aux indices. Je ne pouvais pas tout faire, tout prévoir, mais plus que la moyenne sans doute, je percevais mon environnement assez clairement. Bref. Là, c’était moins clair, car bourré j’avais bien du mal à faire confiance à mes sens perturbés ; n’étant plus capable de réfléchir et de penser clairement, je devais encore m’en remettre à mon instinct pour me guider. L’instinct… C’était l’analyse du cerveau et des sens plus rapide que la conscience ; on m’avait appris à lui faire confiance bien des années plus tôt, ainsi qu’à profiter des bénéfices de la peur plutôt que de craindre la peur elle-même. Bref. Il me fallut un moment pour rentrer. Je passais tout d’abord quelques coups de fil et j’essayais de re-tendre quelques vieilles relations, ce qui me permettrait d’obtenir matériel et complicités pour les opérations futures. Et je rentrais finalement. Sans un bruit. Meeeeerde j’avais oublié les flics de faction, dans le couloir. Je me fis donc gentiment tancer par eux sur le couvre-feu et sur son respect, blablabla. Heureusement, les deux plantons ne m’embarquèrent pas. Sans doute pensaient-ils que j’avais eu ma dose pour la journée. Ou pour toute l’année à venir.


Bref, je rentre dans la chambre. Ma chemise sent l’odeur caractéristique des bars du coin ; clope, feu de bois et alcool fort. A moitié débraillé, je laisse tomber mon manteau, retrousse mes manches de chemise et soupire une seconde. Pas de signes de ma famille dans l’espèce de living-room central de la « suite » que nous avons prise pour la nuit. Pas de bruit non plus dans la seconde chambre, j’espère que les enfants doivent déjà dormir… On s’occupera demain matin d’assurer leur sécurité pendant les trajets quotidiens. Je soupire. J’ai envie de me resservir un verre dans le mini-bar, mais ça n’aidera pas. J’ai envie de m’allonger là, dans le canapé de cuir devant la télé. Je n’ai pas envie de l’entendre, mais j’ai juste envie de m’écrouler de fatigue et de dormir du sommeil des morts. Mais je dois aller voir comment va Jaana. Je vais peut être le prendre ce verre, finalement… Non. Je ne dois pas. Tout ça c’est de sa faute, mais je pense qu’elle s’accable déjà suffisamment comme ça. Déboutonnant le haut de ma chemise pour respirer alors que l’alcool déjà ingurgité me donne l’impression d’avoir terriblement chaud, et je pousse doucement la porte de la chambre. Télé allumée, et ma femme qui pleure, engoncée dans les couettes et serrant l’oreilleur contre elle. Elle a l’air dévastée, et ça me fait monter les larmes aux yeux d’un coup. Je ne sais pas si je suis triste, en colère, si le désespoir de ma femme, si forte d’habitude, ne me fait paniquer à mon tour, ou si toutes les émotions que je refoulais depuis la veille remontaient d’un coup, facilitées et accrues par la quantité d’alcool ingurgitée.


Je déglutis péniblement et je me rapproche d’elle. Je m’assieds sur le bord du lit, et passe ma main sur son épaule. Je l’attire doucement contre moi, sans la forcer ni la brusquer. Je ne me sens pas capable de la pardonner, mais je ne peux pas lutter contre elle frontalement, pas dans un moment pareil. Je lui fais donc comprendre que si elle a besoin, elle peut venir se redresser et se blottir contre moi



| Ca va aller. Je vais faire ce qu’il faut pour vous protéger, tous les trois. Je te le promets. |
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MessageSujet: Re: Just crash and fall down... | Philippe   Just crash and fall down... | Philippe EmptyLun 2 Oct - 14:58

Cette présence m’a rassurée pendant des années. Elle me manquait à chaque fois, d’une façon si viscérale que j’aurais été incapable de mettre les mots exacts dessus. Je ne me sentais vraiment complète que quand il était là. Et puis, cette sensation a fini par s’estomper. Peut-être parce que j’avais fini par oublier comment était la vie sans lui, sans ces retrouvailles, sans l’impression que tout n’était fait que dans le but de nous retrouver à un moment ou à un autre. Ou peut-être pour d’autres raisons qui, aujourd’hui encore, m’échappent un peu. Mais j’avais réussi à me persuader que je n’avais plus besoin de lui, qu’il pouvait bien faire ce qu’il voulait, que je m’en moquais et que j’étais suffisamment forte pour me sortir de là toute seule comme une grande.

Pourtant, j’en suis incapable. Pas comme ça, pas avec tout ce qui nous tombe dessus chaque jour. Ça ne change rien pourtant à ce qui a pu se passer entre nous, à ces ratés, à ces non-dits, à la façon détestable qu’il a eu de me faire porter le chapeau de ses propres erreurs. A mon hypocrisie plus que méprisable. Et malgré ça, quand je sens sa présence et que, surtout, il s’assoit sur le bord du lit sans rien dire, je réalise à quel point j’ai besoin de lui si je veux que notre famille survive à tout ça. Non pas pour l’amour qui existe peut-être encore entre nous, ça je n’en ai pas la moindre idée, mais parce que c’est comme ça que nous avons toujours fait. J’ai toujours puisé ma force dans cette confiance qu’il semblait avoir en moi, dans cette impression qu’avec lui, tout était possible. J’hésite quand même un instant, me figeant quand il frôle mon épaule. Avant d’inspirer doucement et de me blottir contre lui, incapable de dire quoi que ce soit. J’ai besoin d’un peu de temps, quelques minutes, pas plus, pour arriver à me convaincre que je vais y arriver. Je respire contre lui, songeant vaguement que, dans d’autres temps, dans une autre vie, je l’aurais probablement engueulé pour rentrer dans cet état, avant de me laisser convaincre que c’est amusant, voire excitant. Je me contente juste de me blottir dans des bras qui sont si familiers et qui deviennent pourtant un peu plus étrangers chaque jour. Sans oublier le reste, sans oublier ce qui ne va plus et qui a creusé entre nous un gouffre que rien ne saura probablement combler.

Je joue un instant avec le pan de sa chemise dans un état lamentable, méditant sur les mots qu’il vient de prononcer, essayant de me convaincre qu’il dit vrai. Et je lâche, dans un murmure. « Je sais. Tu l’as toujours fait. Malgré tout ça. C’est bien la seule chose dont je sois encore sûr aujourd’hui. » Je finis alors par lever les yeux vers lui, ayant réussi à me calmer un minimum avant de reprendre, toujours sur le même ton. « C’est trop tard et ça ne changera rien pour toi comme pour moi. Mais je suis désolée. Pour avoir laissé ce foutu boulot gangréner notre existence, pour ne pas t’avoir secoué quand j’ai vu que nous perdions pied, qu’on s’éloignait, avant qu’il soit beaucoup trop tard et pour t’avoir trompé. » Il le savait de toute façon, ce n’est pas comme si je lui apprenais quoi que ce soit. Mais si je veux que nos enfants aient une chance de sortir de ce foutoir, il ne faut plus que je lui mente. Même si je sais que ça signera pour de bon l’arrêt de mort de notre mariage. Pour autant, quitte à le tuer, autant tout lâcher. Et je ne sais pas s’il arrive à comprendre ça ou s’il va simplement m’envoyer balader, ce qui ne serait pas la réaction la plus incohérente du monde après tout.
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Philippe Raulne
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MessageSujet: Re: Just crash and fall down... | Philippe   Just crash and fall down... | Philippe EmptyJeu 5 Oct - 21:42

Rien ne sera plus jamais comme avant, et cela fait déjà bien longtemps que plus rien n’est vraiment facile. C’est comme ça. Je pensais jadis que vieillir faciliterait les choses. Ca avait été le cas, au moins pour autant. Vieillir m’avait apporté une grande indépendance, une certaine stabilité financière. Je pouvais aller où je voulais, faire ce que je voulais, et pendant un temps rien d’autre ne comptait que l’aventure, que l’amour. Mais tout ça c’était tassé, effacé avec le temps. C’était moche de vieillir, en particulier quand on est encore jeune. Jaana nous a mis en danger. Je l’ai fait aussi. J’ai pris des risques insensés et en plus de tout ça, j’ai continué de lui mentir. Elle ne sait toujours pas pour ma sœur. Difficile de savoir comment elle réagirait, alors dans le doute j’ai préféré me taire. Dans le doute, on a fait beaucoup de conneries, ma femme et moi. Quand j’étais plus jeune, ça me plaisait de séduire une intellectuelle, une grande bourgeoise. Quand j’ai vieilli, je me suis rendu compte que tout serait toujours plus compliqué qu’il n’y semblerait. Et maintenant, je me disais que le précipice devait être à vingt-cinq centimètres devant mes pieds, et que j’avais une lame dans le creux des reins. Bordel de merde, tout aurait pu si bien continuer.


Jaana vient se serrer contre moi, se raccrochant à moi comme si j’étais une sorte de bouée de sauvetage. Ca me touche, et quelque part, j’ai conscience que je me laisse acheter par cet appel physique, par cette tentation de l’appel du gouffre. C’est terrible et à la fois assez libérateur, de savoir que finalement, quelqu’un vous considère avec tellement de force qu’elle s’en remet totalement à vous. Ses doigts viennent buter contre le pli de ma chemise, et finalement, elle murmure. Elle sait que je ne lâche pas des paroles en l’air, et savoir qu’elle me faisait confiance, sur ce point au moins, ce n’était pas rien. Elle me regarde à nouveau et je la sens tout près de son point de rupture, mais ça semble aller un peu mieux, pour elle. Qu’elle s’excuse avec autant de sincérité achève de me faire plier, et elle en vient à tout aborder ; son boulot, notre couple, et son infidélité. Je déglutis. Elle sait que je l’ai été aussi. Mais je vais peut être pas remuer le couteau dans la plaie.



| Moi aussi, je suis désolé pour tout ça. On s’est fait beaucoup de mal, pas vrai ? |


J’allais pas en rajouter en lui indiquant que je niquais des jeunesses qui avaient la moitié de son âge, et que parfois, je ne savais même plus avec qui passer la nuit, ce serait aller bien trop loin dans le glauque et dans l’inutile. Je soupirais, la lâchant. Je me frottais les yeux, éreinté.


| J’ai pas été tout à fait honnête avec toi sur un autre sujet. Ils en ont après Cass. Pas les loups-garous sur lesquels vous avez joué aux apprentis sorciers, les autres, les vampires. Bordel de merde, je l’avais encore jamais dit à voix haute. Ces fils de putes ont massacré son équipe en France, et elle a disparu pour leur échapper. Mais ils sont encore là, et en ont après elle. Est-ce que tu sais quelque chose sur eux ? Quelque chose qui pourrait m’aider à sauver ma sœur ? Et sur les loups-garous ? |


je rouvre les yeux et les tourne vers ma femme, qui n’a jamais paru si démolie ni si proche qu’en cet instant.


| Comment je fais pour les tuer ? |
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MessageSujet: Re: Just crash and fall down... | Philippe   Just crash and fall down... | Philippe EmptyDim 8 Oct - 20:18

Ca ne changera rien non, si je me blottis contre lui quelques instants, si je me laisse aller, si j'arrête d'être forte parce que j'en suis incapable ? Après tout, les choses recommenceront comme avant après tout ça, ça ne fera qu'empirer, à n'en pas douter. Alors, si je peux grappiller quelques instants retranchée loin de tout, à me rappeler l'importance que sa présence a pour moi, quels que soient les sentiments que nous avons l'un pour l'autre, je ne vais pas m'en priver. Je ne dirais même pas à quel point je suis soulagée qu'il ait tendu le bras pour que je puisse me raccrocher à lui et je ne me demande même pas si, au fond il n'en avait pas autant besoin que moi. Mais ce serait remettre en cause cette confiance aveugle que j'ai encore et toujours en lui. Même si je l'ai détesté de m'avoir trompée, quand bien même j'ai fait de même de mon côté, que je n'ai toujours pas digéré qu'il me le jette comme une accusation et la façon dont nous nous comportons l'un envers l'autre depuis. Pourtant, ça ne change rien au reste. Il est le roc sur lequel j'ai toujours pu compter et là, la tempête qui vient de commencer a l'air d'être encore pire que tout ce que nous avons déjà pu voir. Je souffle alors quelques mots, sans même y réfléchir, relevant la tête dans sa direction quand il me répond. Et je hoche doucement la tête. "Je crois qu'on peut dire qu'on a grave merdé. Ou quelque chose dans le genre. Je… j'ai cherché pendant des heures où est-ce que tout a commencé à déraper et, au final, c'était toujours la même rengaine qui me venait en tête, juste le résultat qui fait de l'ombre a tout le reste."

Je fronce les sourcils quand il soupire et qu'il me relâche, essuyant mes larmes d'un revers de la manche alors qu'il recommence à parler. Et, à ses propos, je me fige un instant, le fixant, les yeux légèrement écarquillés. Dire qu'il m'a accusé de lui avoir menti qu'il m'a balancé les pires vacheries alors qu'il a ramené sa sœur qui était poursuivie par des vampires. Vraiment ? Sérieusement ? Je me frotte le menton et j'inspire doucement, me redressant, le regard toujours brillant de larmes. Moi qui m'accuse de tous les maux, je me dis que je ne suis peut-être pas totalement responsable de ce désastre. Et qu'il aurait pu continuer de ne rien dire. Je tends la main vers lui, me demandant si je ne vais pas le gifler mais, quand il rouvre les yeux, je me mordille la lèvre et j'effleure sa joue du bout des doigts. "Tu sais que là, j'ai quand même envie de t'étrangler au moins ? Il faut qu'on arrête ça Philippe. Même si tout est… enfin si notre mariage est foutu, on n'y arrivera jamais si on continue de se cacher des trucs pareils. Surtout un truc comme ça." Je replie mes jambes contre moi et je me rends compte que je tremble, même si ses propos tournent en boucle dans mon esprit. "Tu veux tuer qui ? Les vampires ? Les loups-garous ? Tu crois vraiment que tu pourras en être capable ?"
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Philippe Raulne
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MessageSujet: Re: Just crash and fall down... | Philippe   Just crash and fall down... | Philippe EmptyMar 10 Oct - 22:27

C’était bizarre comment avec Jaana on était capable de se déchirer aussi longtemps et aussi fort, à se gueuler dessus, à s’insulter, à perdre apparemment toute confiance l’un dans l’autre avant de finalement se retrouver. Bien sûr je ne me faisais aucune illusion, je savais bien qu’on était très loin de gommer nos problèmes et de faire en sorte qu’on puisse se pardonner réellement, mais c’était sans doute le signe d’un reste de proximité entre nous. Notez bien que je ne disais pas d’amour. Je ne savais pas si l’affection qu’il restait entre nous était vraiment de l’amour. Pas partagé. Je pensais l’aimer encore, j’avais eu peur pour elle, cette nuit. Mais c’était encore trop tôt et trop confus pour pouvoir être le signe de quelque chose de sincère et de pérenne. Et voilà qu’elle se confie à moi, qu’elle me parle. Elle avait raison. J’étais d’accord.


| Faut dire… On revient de loin, tous les deux, pas vrai ? Tu es une grande scientifique, quelqu’un qui vient d’une grande famille et qui a plein de connaissances ; tu fais ce que t’as toujours voulu faire, et t’as des amis au moins aussi beaux et intelligents que toi. Moi ben… Je connais pas grand-chose, finalement. A part comment faire souffrir des gens, ou empêcher que d’autres gens souffrent. Et ce n’est pas une science exacte. En dehors du mécanisme simple des armes à feu, je ne comprends pas grand-chose à quoi que ce soit. T’es une princesse, Jaana. Et moi je ne suis pas un prince. |


Ok, on avait traîné ça toute notre vie sans jamais mettre de mots dessus, et comme d’habitude je le faisais avec mes mots, qui étaient simples et sans détour. Presque des mots d’enfants, comme le disait la mère de Jaana avant sa maladie. Elle m’avait dit ça tant de fois, que j’étais un homme simple. Parfois, tout à fait comme si j’étais un gosse, et donc, que sa fille chérie méritait bien mieux. A d’autres moments, comme si c’était une bonne chose, que j’étais un « terrestre », comme elle disait, un mec qui avait les pieds sur terre, et ce serait donc quelque chose de plutôt bien, somme toute. Allez comprendre avec cette vieille bique. Bref. Et voilà que ma femme rebondit. J’ai la gorge serrée, l’stomac noué. Je ne réponds même pas à ses autres questions, pourtant essentielles, même si j’avais juré à ma sœur que j’essaierais de me relier suffisamment à Jaana pour lui tirer les vers du nez. Mais là elle a raison. Je prends un air profondément honteux. Et je repense à Tonni le matin même.


| C’est pas tout. Je t’ai déjà dit que je t’avais trompée. Je l’ai fait avec deux étudiantes, notamment. Dont une que nos enfants connaissent. J’étais salement bourré et je l’ai pas vraiment voulu, au début. Mais à partir d’un certain stade je me suis totalement laissé faire et pire ; je le voulais. Voilà. C’est ça, ce que je suis devenu. Mais ça n’empêche pas que je suis là, ce soir. Et que j’ai besoin de toi pour protéger notre fille, pour faire ce qui est nécessaire pour nous tous. |
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MessageSujet: Re: Just crash and fall down... | Philippe   Just crash and fall down... | Philippe EmptyMer 11 Oct - 11:15

Je ne pensais pas qu’on pouvait aimer et détester tout autant une personne. Que les deux sentiments pouvaient être aussi forts et s’entrechoquer au point de ne plus savoir lequel des deux prime sur l’autre. Et pourtant, c’est vers Philippe que je me tourne quand tout va mal, parce que je sais que je peux compter sur lui, malgré tout ça et malgré nous surtout. Et c’est maintenant que tout s’écroule que pour la première fois depuis très longtemps, j’ai l’impression de le retrouver. Oh, ça ne change rien au reste, ça ne fait peut-être d’ailleurs que le mettre encore plus en valeur, mais, au moins, à tomber dans ce gouffre, je saurais que quelqu’un est là pour s’assurer que les enfants iront bien et que la chute sera peut-être un peu moins douloureuse que prévue. Et voilà qu’on se met à parler de nous, un peu. Chose que nous n’avons pas faite depuis bien longtemps non plus. Et qu’il met des mots sur cette relation que nous avions. J’ai un sourire un peu triste et j’ai beau chercher les mots, je n’arrive pas à trouver comment le contredire. Parce qu’il a raison, sur toute la ligne. Je me contente alors de souffler, à mi-voix, mon regard rivé sur ses mains. « C’est ce qui m’a plu en premier chez toi. Que tu ne me traites pas comme une princesse. Que tu m’obliges à être moi et pas à me conforter à cette image que tout le monde avait de moi. Et cette capacité que tu as toujours eue de me faire tout vivre à 200%, le bon comme le mauvais. Mais finalement, peut-être que cette image me colle trop à la peau pour que j’arrive à m’en débarrasser… ou que tu arrives à faire avec sans te sentir rabaissé. Ce n’était pas un prince que je voulais. C’était juste toi. A croire que ce n’était vraiment pas suffisant pour qu’on arrive à surmonter tout le reste. »

Difficile d’entendre ou de prononcer ces mots. Encore plus que je l’aurais cru et ce, malgré le ressentiment que je peux avoir pour lui. La colère est toujours là, vivace mais, pour le moment, elle est noyée par la tristesse d’avoir tout laissé s’échapper. Et par cette peur panique de ce qui nous attend demain. Sur les cendres de notre mariage, de notre maison, de cette vie qui se retrouve éclatée en mille morceaux. Si je l’interroge, je remarque à peine qu’il ne répond pas à toutes mes questions. Parce que ce qu’il me dit me fait mal, encore plus que je le pensais. Je laisse filer un silence, me contentant de souffler un « oh, je vois » un peu tremblant alors que j’essaie de reprendre un semblant de contenance. Sans grand succès. Je m’attendais à ce coup-là, j’y étais même préparée. Et pourtant, l’entendre à haute voix, c’est une tout autre histoire. J’essuie les larmes qui montent malgré moi d’un revers de la manche et je reprends, d’un ton faussement amusé. « Remplacée par des gamines qui sont deux fois plus jeunes que moi. Là, t’as tapé fort. Heureusement que mon amour-propre est déjà en miettes en fait, sinon je ne sais pas ce que ça aurait donné. » Et j’ajoute, d’un ton plus neutre. « Je me suis contentée d’un collègue de travail. Qui était présent et qui… me donnait l’impression d’être désirable. Et d’exister pour autre chose que des remontrances, des prises de tête ou, pire encore, des silences gênés. J’ai réussi à me persuader que c’était pour le travail vu qu’il m’apportait aussi des informations et que je ne le voyais pas en dehors du boulot. Des excuses toutes aussi pourries les unes que les autres mais qui me suffisaient. D’autant que j’avais de moins en moins de contact avec lui et plus du tout depuis quelques semaines. » J’ai une grimace pensive avant de continuer, toujours sur le même ton. « J’ai rencontré quelqu’un. Depuis que tu m’as… annoncé que tu allais voir ailleurs. Que je vois de temps en temps. Rien de sérieux mais, j’en avais besoin. Pour me prouver que ce n’était pas ma faute si toi tu allais baiser ailleurs, que je pouvais encore plaire à quelqu’un. C’est un vampire que j’avais rencontré dans un gala il y a quelques mois. Voilà ce que moi je suis devenue. Et ça sonne encore pire énoncé à haute voix. » Je déglutis après avoir fermé les yeux quelques instants, laissant de côté certains mensonges qu’il ne saura jamais. « Mais c’est toi que je viens voir pour nous sortir de là et pour protéger nos enfants. Je suis là, malgré tout ça. Malgré notre comportement déplorable. Et… je n’ai pas la moindre idée de ce que je dois dire en fait là, tout de suite. » J’ai un profond soupir, incapable d’en rajouter encore une couche.
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Philippe Raulne
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MessageSujet: Re: Just crash and fall down... | Philippe   Just crash and fall down... | Philippe EmptyDim 15 Oct - 15:26

Je déballe tout. C’est le moment. Elle sait pour mes infidélités, elle sait pour mon boulot, elle sait aussi maintenant pour mes maîtresses. Je crois que rayon connardise je peux difficilement faire pire. Mais j’en ai besoin de le dire. Que je sache si c’est mort ou non, et peut être sans aucun doute pour me protéger à ma manière, faire la paix avec ce que je suis et donc, me permettre de m’avancer sans trop avoir à regarder dans le rétroviseur. Mais ce que je faisais était encore en train de provoquer de la souffrance chez Jaana, je le voyais bien. Elle sourit tristement, et elle semble étouffer des sanglots qui autrement, la guetteraient. Elle me dit qu’elle aimait au début que je ne la traite pas comme une princesse. Mais que je l’oblige à être elle-même avec moi, sans fard, sans camouflage aucun. Et là je me rends compte de tout ce qui n’allait pas entre nous. C a n’était même pas nos infidélités, c’était le tout.


| Non, ce n’était pas suffisant. |


Je ne disais pas qu’on n’avait rien à faire ensemble, ça n’était pas le cas, et nos enfants étaient déjà le signe de ce qu’on avait pu accomplir, nous nous avions du mal à nous comprendre, et on ne pouvait pas dire que le poids de non-dits avait arrangé nos affaires. Et voilà que je la piètine non sans une certaine cruauté, même si j’essayais de la couvrir avec toute l’honnêteté du monde. Elle conclue clairement que ça fait mal, ce que je lui avoue. C’est logique, et forcément en plus de la tromperie et de la trahison de nos serments de mariage, il y avait la comparaison peu flatteuse que je lui offrais ; je lui avais préféré de petites jeunes peu farouches. Et c’était accidentel, de fait. J’avais toujours trop aimé l’alcool. Ca, l’ennui et l’absence d’estime de soi depuis des années m’avaient fragilisé, et j’avais accepté la première chose qui me passait sous le nez, flatté que j’éveille de l’intérêt pour quelqu’un, même si elle avait la moitié de mon âge. Ca n’avait fait qu’empirer avec le temps. Elle parle d’un collègue de travail. Et je lis dans son histoire le même problème que dans la mienne. Et la voilà ensuite, qui fait le lien entre ses nouvelles incartades et mes propres révélations. Mon cœur s’arrête, mes yeux s’écarquillent, lorsqu’elle me dit qu’elle a couché avec un vampire rencontré à un gala. Un. Vampire. Elle a couché avec l’ennemi, avec ceux qui veulent buter ma sœur, nom de dieu ! Des cadavres ambulants, des monstres suceurs de sang. Je revoyais en flash, la silhouette de cette chose qui déssoudait mes hommes à tour de bras, et les déchiquetais dans la nuit afghane. Mes yeux se remplirent de larmes amères, de haine pure. Je serre les poings. Mes muscles maxillaires se contractent, je chasse les larmes en clignant plusieurs fois des yeux, en regardant le plafond. Il y avait tromper et tromper. Je comprenais sa première relation. Mais la seconde ? Elle avait fait ça en toute connaissance de cause ? Elle avait conscience de ce qu’elle avait fait ?


| N’en dis pas plus. Tu en as assez dit. Tu en as assez fait. Tu te rends compte que ces connards te manipulaient ? Ils veulent buter ma sœur, putain de merde. Ils veulent t’utiliser contre les loups-garous, si j’ai bien compris ce qu’il s’est dit à la télé. Et toi putain, tu vas niquer un de ces fils de pute à crocs ? Mais… Putain Jaana. Je savais que je devais protéger Cassandra, mais je pensais pas que je devrais la protéger à cause de toi. A cause de toi, et de ton cul. |


Jaana me dégoûtait. Elle avait couché avec un mort-vivant. Elle avait couché avec l’ennemi. La pensée même qu’elle ait pu fournir son sang à ce fils de pute me donnait des envies de meurtre. J’irradiais de haine et de colère, qui me faisaient trembler, pis encore avec l’alcool.


| Oublie tout ça. Je me démerderais sans toi. T’en as assez fait, je crois. Si tu veux participer, j’imagine que tu sais déjà comment faire pour ramper vers ce fils de chienne, lui faire un petit câlin et négocier sa protection ? Fais ce que t’as à faire. Je ferais tout ce qui sera nécessaire. Ne m’attends pas. |


Je me tire, je prends vivement ma veste, et je claque violemment la porte de la chambre. Je me stoppe un moment devant la porte que devaient se partager les enfants. Pour eux, je ferais tout. Et je peux vous le dire. Quelqu’un allait payer pour tout ça.
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Jaana Raulne
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MessageSujet: Re: Just crash and fall down... | Philippe   Just crash and fall down... | Philippe EmptyDim 5 Nov - 17:49

Stupidement, l'espace d'un instant, je me surprends à croire que l'honnêteté pourrait nous sauver. Oh, probablement pas notre mariage, ça j'ai fait une croix dessus depuis quelques temps déjà, au moment où il m'a accusée d'être responsable du fait qu'il soit allé voir ailleurs. Parce que ça, jamais je ne pourrais le digérer. Je veux bien être coupable de bien des choses, mais pas du fait qu'il ait préféré s'envoyer en l'air avec une jeunette plutôt que d'essayer de me retrouver. Et encore moins maintenant que je sais quel âge elle a. Pourtant, je me réfugie dans ses bras et j'arrive à parler. Un peu. Je me dis qu'on peut enfin tout se dire et qu'on arrivera à protéger nos enfants. C'est tout ce qui importe maintenant que tout le reste est parti en fumée, au sens propre comme au sens figuré. Et puis, je fais l'erreur d'être presque totalement sincère. Pour un peur, j'en rirais. Mais vraiment. Comment j'ai pu croire un instant qu'il écouterait comme j'ai pu le faire ? Comment j'ai pu penser qu'il n'était pas le connard que tout le monde me disait de ne pas épouser ? Le peu d'amour que j'ai encore pour lui s'effrite à chacun de ses mots alors que je le regarde, les yeux écarquillés. Et je cille un instant, incapable de dire quoi que ce soit, tandis qu'il quitte la chambre.

Je reste un instant interdite avant de sentir la colère m'envahir. Et je me relève, trébuchant à moitié mais s'en même m'en rendre compte. Pour me planter devant Philippe qui est posté devant la porte de la chambre de nos enfants. Et je le gifle avec force, comme je ne l'avais encore jamais fait de ma vie. A un point que ma main me fait affreusement mal mais je m'en moque tellement je suis furieuse. "Tu n'es qu'un connard hypocrite Philippe. Et tu ne vas pas t'en sortir comme ça, à croire que tu pars comme un prince, comme si c'était toi qui avais raison." Si je ne parle pas très haut, les mots s'entrechoquent à une vitesse dont je ne me pensais même pas capable. Et je le pointe du doigt alors que je reprends, sans même prendre le temps de vraiment respirer. "Comment tu voulais que sache que je couchais avec l'ennemi alors que tu m'as caché des informations aussi importantes ? Comment tu voulais que je sache ce qui pouvait nous mettre en danger alors que tu me mentais tous les jours ? Que tu m'as regardé dans les yeux en me disant ne rien savoir de ces êtres ? Que tu m'as repoussé de toutes tes forces sans même essayer d'arranger quoi que ce soit entre nous ? Oh, c'est facile oui, de dire que tout est ma faute, que je suis la salope qui couche avec l'ennemi. Et toi alors on en parle ? On en parle des gens qui me contactent pour me dire que ta maitresse est recherchée, fichée et qu'elle met le pays en danger ? Mais non ! C'est pas venu à l'esprit de monsieur que c'était peut-être toi qui merdait, que tout pouvait aussi être de ta faute ! Que c'est toi qu'on manipule peut-être depuis des mois ? Que ce serait jamais arrivé si tu étais venu vers moi au lieu de me jeter tous les torts et de baiser ailleurs. Au lieu d'essayer de me retrouver. Non c'est tellement plus facile de te persuader que tu es le héro et moi la salope, au lieu de te dire que je n'en valais même plus la peine." J'inspire, tremblante alors que je continue, toujours sur le même ton. "Je n'ai pas voulu croire un seul instant que tu aurais été assez stupide pour nous vendre à une inconnue de l'âge de nos enfants. Je voulais en parler avec toi, essayer de comprendre ce qui s'est passé avant de te jeter la pierre. Et toi tu fais quoi ? Tu me traites de tous les noms, alors que TU ne m'as jamais dit de m'en méfier et tu te tires ? T'es sérieux là ?" Je recule d'un pas, les bras croisés, sans prêter attention aux larmes qui continuent de couler. "Si tu te tires maintenant, sans qu'on ait le temps de vraiment comprendre ce qui se passe, je te jure que plus jamais tu ne t'approcheras de mes enfants. Pas tant que je ne suis pas sure que ce n'est pas toi le danger." Ma voix s'est faite plus calme, posée. Qu'il me menace, qu'il me frappe à son tour, je m'en moque complètement. Il sait très bien de quoi je peux être capable moi aussi. Même si on dirait qu'il l'a oublié.
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Philippe Raulne
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MessageSujet: Re: Just crash and fall down... | Philippe   Just crash and fall down... | Philippe EmptyDim 5 Nov - 23:55

Je suis furieux comme je l’ai rarement été dans ma vie, et je sens qu’à l’intérieur je suis bouleversé. Bouleversé par cette rage qui me met la tête sens dessus-dessous et qui enflamme une vieille haine qui a toujours été en moi, nourrie et alimentée par ceux qui m’avaient voulu du mal tout au fil de mon existence. L’homme qui avait voulu foutre en l’air ma sœur, des camarades que je détestais, les talibans bien sûr, que j’avais affronté des années durant, ainsi que leurs cousins au Sahel. Et les vampires. Putain maintenant que je savais que c’était un de ces fils de pute qui était responsable de la mort de mes hommes et de mes amis, je n’en pouvais plus tant j’étouffais sous une puissance haineuse et violente qui me serrait le cœur et qui guidait chacun de mes pas. Ma femme ne comprenait rien de tout ça et pire, elle avait couché avec ces monstres. Qu’elle me trompe avec un humain, passe encore. Avec un de ses collègues ou un de nos amis, franchement ça me pendait au nez depuis tellement d’années que je ne savais pas depuis quand j’étais susceptible d’être cocu mais ça faisait un paquet de temps. Mais des suceurs de sang, tout en sachant ce qu’ils étaient ? Mais putain, c’était pas croyable de se compromettre à ce point, même pour elle ! Comment elle pouvait trahir tout le monde à ce point-là, juste pour une question de fesses ? Putain je pouvais pas y croire !


Mais je ne peux pas me tirer pour cuver ma haine et passer ma colère, en tout cas pas tranquillement ; Jaana se plante devant moi et me gifle avec violence. Outré, en rage, je rebascule la tête vers elle et elle ose essayer de m’interdire de me barrer, avant de me re-rendre responsable de tout ce qui nous arrivait. Je n’en pouvais plus d’elle, de sa mauvaise foi, de ses mensonges. Par contre, je restais ébahi de ce qu’elle me sortit sur Tonni, même si je ne comprenais pas très bien de quoi il en retournait. Je reste sous le choc. Putain, Tonni. Elle avait raison ; au fond je ne m’étais jamais intéressé à ses motivations. Et pire que ça, je pensais simplement qu’elle était attirée par moi. Maintenant ça me semblait trop simple, trop facile, trop limpide aussi. Putain, je m’étais encore fait bien baiser jusqu’au trognon. Les vendre ? Hein ? De quoi elle parlait là, je n’avais jamais vraiment parlé de ma famille à Tonni, elle savait juste que j’avais deux gosses et que ça n’allait pas avec ma femme, c’était tout. Et là, elle continue d’exploser de colère. J’entends du mouvement dans la chambre des gosses. On a dû les réveiller. Connaissant Joran et Solvei, celui qui s’est réveillé doit être en train de mettre de la musique sur son téléphone pour masquer nos cris avec de la musique dans des oreillettes. Jaana pleure mais je m’en cogne, à cet instant j’ai peur pour mes enfants, j’ai peur pour moi, et j’ai peur pour elle quand même. Putain, dans quelle merde nous nous étions fourrés tous les deux. Et là, elle lâche une nouvelle bombe. Une menace. Je vois rouge. Rouge bordeaux. Je bondis sur elle et la plaque contre le mur derrière elle, main posée contre son cou. Et ma main serre, comme jadis pour faire taire une sentinelle. Mon regard est d’un noir abyssal, sans âme, tandis que je tremble de fureur.



| Mais putain Jaana, t’as jamais eu autant raison, JE suis le danger. |


Je serre encore. Plus fort. Je la tire violemment sur le côté et la pousse sans ménagement dans la chambre. Les gamins ont assez morflé sans qu’ils nous voient en plus nous malmener. Je jette Jaana sur le lit, et me retourne pour fermer la porte. A clef. Ce n’est pas le moment qu’un des petits débarque. La colère bat à mes tempes, sourde, aveugle, meurtrière. La dernière fois que j’étais dans un état pareil, des tas de gens sont morts. Je portais encore l’uniforme, et c’était une des pires journées de ma vie. Avec celle-ci, sans aucun doute. Pour empêcher Jaana de se débattre, pour l’empêcher de s’enfuir, je me mets à quatre pattes sur le lit et alors qu’elle s’apprête sans doute à me hurler encore dessus, je plaque ma main sur sa bouche. Sans brutalité, cette fois, mais fermement.


| Maintenant tu la fermes et tu m’écoutes. T’as peut-être raison ; je suis qu’un pauvre type, et je me suis sans doute fait salement baisé. Mais je n’ai pas parlé de nous ou de notre famille, pas en détails. Je n’ai rien dit à quiconque, de toute façon qu’est-ce que j’aurais dit, hum ? Quedal ! Et je t’ai déjà expliqué que je savais même pas que les vampires existaient ! Comment j’aurais pu savoir que cette chose, ce soir-là, en était un ? Arrête de me faire chier avec ça ; toi tu savais parfaitement ce qu’était le putain de monstre qui était en train de te troncher !


Je la lâche comme si son contact m’avait brûlé. Je tremble. Je tremble de la tête aux pieds. Je suis tellement furieux, tellement à l’ouest que j’en claque des dents.


| Tu ne m’interdis pas de voir mes enfants. Tu ne m’interdis pas ça, c’est bien compris ? Je vais me mettre en chasse, maintenant. Je vais me rattraper. Oh oui, putain, tu vas voir. Je vais faire le grand nettoyage. Et ça protègera ma sœur, nos enfants, et nous. Mais d’abord, tu vas me dire tout sur les connards qui te sont passés dessus. Tout. Nom. Age. Adresse. Leur boulot.  Vos lieux de rendez-vous. Leurs numéros de téléphone. Je veux tout savoir. Et je veux tout savoir maintenant |


Mon corps est plaqué contre le sien. Mes genoux lui tiennent les jambes écartées, pour l’empêcher de me donner des coups de pied. Mes mains saisissent ses poignets, et les lui tiennent bloqués. Si elle crie, si elle fait quoi que ce soit… Je ne savais pas ce que je lui ferais, mais je le ferais. Je lui avais laissé une chance de tout me dire, de participer activement à notre sécurité à tous. Elle ne m’avait rien dit, et elle ne m’avait pas non plus laisser partir, elle avait refusé le statu quo. Maintenant, elle était impliquée. Et elle allait l’être jusqu’au cou.


Elle m’avait brisé le cœur, et je lui avais brisé le sien. J’avais envie de pleurer, putain. Mais j’avais un travail à faire d’abord.


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MessageSujet: Re: Just crash and fall down... | Philippe   Just crash and fall down... | Philippe EmptyLun 13 Nov - 19:11

J'aurais dû le laisser partir. Les choses se seraient finies comme ça et notre mariage se serait achevé à cet instant pour de bon. Mais non, je suis incapable de le laisser s'en aller de cette façon, alors qu'il pense être dans son bon droit. Je n'ai jamais été aussi furieuse après lui. Pas même quand j'ai appris qu'il avait une maitresse, pas même quand j'ai dû aller dans un coin paumé parce que la dite maitresse était un danger ou que sais-je encore. Je déteste tellement qu'il se croit supérieur à moi pour des raisons totalement stupides. Parce que je reste convaincue qu'il est autant en tort que moi. Et je ne me prive pas de le lui dire alors que la colère me submerge un peu plus. Je suis probablement idiote d'agir comme ça mais je n'ai jamais pu être raisonnable lorsque cela le concernait, que ce soit en bien comme en mal. Et je balance tout ou presque, gardant toujours un peu plus de retenue que lui. Juste ce qu'il faut pour, au final, ne pas me laisser totalement submerger. Alors que ce n'est pas son cas, loin de là. Et, pour la première fois depuis que je le connais, j'ai peur de lui. Ca ne dure pas longtemps, la colère reprenant le dessus sur le reste et ma raison semblant avoir déclaré forfait mais, quand il me plaque contre le mur et me serre le cou, je crains le pire. Et pourtant, je croasse, le souffle à moitié coupé. "Vas-y tue-moi, tu seras enfin tranquille. Et tu seras persuadé d'avoir gagné."

Mais il serre encore plus fort et j'écarquille les yeux alors qu'il me tire dans la chambre avec une brutalité qu'il n'avait jamais eue avec moi. Sauf que je n'étais jamais allée aussi loin non plus. J'ai touché aux enfants, évidemment, c'est la seule corde sensible qu'il nous reste en commun. Je lui jette un regard noir quand il me plaque sur le lit, refusant de détourner le regard avant de lui cracher, d'un ton furieux, dès qu'il me relâche. "Parce que moi ouais, j'ai tout balancé évidemment. Parce que de nous deux c'est moi la connasse qui ne sait pas se taire. Toujours le beau rôle. Alors COMMENT ils ont pu remonter jusqu'à nous hein ? Et tu savais que les vampires existaient au moins depuis l'arrivée de Cassie, me prends pas pour une conne. C'était avant que j'ai un amant, avant que je me sentes tellement seule et invisible que j'aille voir ailleurs. Et oui je savais ce qu'il était, parce que je bosse avec eux depuis des mois, des années même, sans avoir jamais eu de problème. Si j'avais su, j'aurais agi autrement !"

Je sens les larmes couler sur les joues, réussissant à me convaincre que ce sont des larmes de rage. J'essaie de bouger, sans succès et je me retiens tout juste de trembler de claquer des dents alors qu'il m'attrape les poignets. "Mais lâche-moi ! Tu n'as pas compris encore ? Je t'aurais TOUT dit, tout ce que tu m'aurais demandé. Si seulement tu..." J'essaie de reprendre mon souffle tant bien mal, me mordant la lèvre pour  ne pas éclater en sanglots. Il faut que je garde un semblant d'esprit sinon il va totalement péter les plombs." Si tu deviens une menace pour nos enfants, s'ils risquent leur vie parce que t'as été trop con et que tu as baisé n'importe qui, je te jure que si, tu ne les verras plus jamais. Et ça vaut tout autant pour moi. Si je me rends compte que ce vampire était une menace, je ferais ce qu'il faut." Et j'essaie de nouveau de bouger avant de souffler, dans un murmure tremblant, sans même m'en rendre compte. "Arrête de me faire mal Philippe. Je veux pas que ça finisse comme ça." Pourtant, je l'aurais bien cherché, je le sais bien. Mais je l'ai déjà dit, avec lui, je suis incapable de réfléchir correctement.
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MessageSujet: Re: Just crash and fall down... | Philippe   Just crash and fall down... | Philippe EmptyMer 22 Nov - 13:41

Jaana me fout en l’air. Bien plus gravement et bien plus profondément que les fusillades soutenues en Afghanistan ou en Centrafrique, bien plus que la nuit où j’avais rencontré un vampire pour la première fois... Elle me dévaste de l’intérieur. Elle ramène de plus en plus fortement la violence terrible qui a toujours couvé au fond de mon âme, ses menaces et ses trahisons me poussent à montrer ce qu’il y a de pire en moi et je ne suis pas en train de me trouver des excuses ou de dire que c’est de sa faute à elle ; je partage simplement un état de fait, un constat aussi terrible que dramatique. Car elle continue de me provoquer, de me défier. Et une petite voix au fond de moi me dit d’y aller. Comment pourrait-elle s’échapper ? Je suis plus grand et plus lourd qu’elle, je suis encore bien plus costaud et j’ai été entraîné, aussi. Ce serait si facile. Comme dans la pièce d’a côté. Je pourrais glisser mes mains sur son cou. Serrer, presser la trachée et la faire étouffer à toute vitesse. Que pourrait-elle faire ? C’était ça alors, la solution ? Est-ce que je devais en passer par le meurtre de ma propre femme ? Ce serait si facile. Une minute. Deux, pas plus. Resterait le corps mais... Finies les attaques sur mes enfants et moi-même, du fait des crimes de Jaana. Finie la souffrance et l’amertume de la trahison, fini le délitement progressif de tout ce que j’étais. Ce serait si facile.


Et pourtant je ne le faisais pas. Je me contenais tout juste.


Je ressentais toujours le besoin viscéral de l’aimer et qu’elle m’aime en retour, mais tout nous opposait maintenant et ça n’avait plus rien de facile d’envisager de continuer ensemble. Et voilà qu’elle ramenait encore tout aux reproches de couple alors qu’elle ne comprenait pas qu’elle était allée bien au-delà de simplement menacer nos sentiments respectifs ? Et elle bossait avec les vampires depuis des mois, des années, parce qu’elle n’avait pas de problèmes. Je la lâchais. La révélation me faisait trop mal, elle me serrait le coeur. Qu’elle me trompe, j’étais capable de l’encaisser. Qu’elle couche en revanche avec des créatures inhumaines qui senourrissaient de son frais –son sang, d’ailleurs ?- je ne le pouvais pas. Je me rappelais trop cet « accès de folie » dû au « stress post-traumatique » sur la mort de mes hommes. Mais alors que j’allais me barrer, elle me menace à nouveau. Ma main se portait au-dessus de sa tête, tâtant un coussin du bout des doigts alors que cette fois c’en était trop, je n’étais plus capable de me contrôler. J’allais le faire, si cette pute m’y forçait. Jamais on ne m’éloignerait de mes enfants. Jamais non plus je ne pourrais supporter que ce soit ma propre femme qui pose problème à ce niveau-là, elle qui... Je serre le coussin, même si elle ne peut pas le voir.


Et me fige, alors qu’elle me demande d’arrêter de lui faire mal.


Ma femme, qui me demande d’arrêter de la brutaliser.


C’est comme sauter d’un avion en plein vol, je ne m’y attendais pas et ça me gifle.


J’ai failli la tuer, putain de merde. J’ai failli l’étouffer de mes mains ou avec un oreiller, dans un hôtel surveillé par la police et à deux pièces de mes enfants. Putain de merde. La respiration bloquée, je me dégage. Je suffoque, mais je finis par reprendre suffisamment mes esprits pour respirer à nouveau. Mon visage se tord de répugnance et de dégoût ; j’ai la nausée. J’ai envie de vomir, putain. Je suffoque et haletant, j’essaie de reprendre mon souffle une fois que je me laisse tomber par terre, sur le tapis au pied du lit. Je crispe ma main sur mon coeur, je me sens en sueur, je me sens malade. Je mets un moment à calmer un peu ma respiration, mais je donnerais ma main à couper que je garde toujours la même sale gueule.



| Je ne serais pas un danger pour les enfants. Jamais. Et je veux pas l’être pour toi non plus. Tu es en sécurité ici, avec la police. Plus qu’avec moi. Tu as raison. Je dois faire le ménage. Dans ma vie, et dans ma tête. Je vais prendre mes distances. Ca ne marche plus, tout ça, et je ne pourrais pas faire ce que j’ai à faire si je dois sans cesse surveiller mes arrières. |


Je me redresse péniblement sur mes jambes, avant de reprendre mon manteau et de l’enfiler.


| Ne me contacte qu’en cas d’urgence. Je ne pourrais pas revenir avant que tout le monde ne soit en sécurité. OK ? |
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MessageSujet: Re: Just crash and fall down... | Philippe   Just crash and fall down... | Philippe EmptyDim 3 Déc - 12:31

L'espace d'un instant, je me dis que j'aimerais vraiment qu'il le fasse. Qu'il en finisse avec moi, que je n'ai plus à me poser de questions, que la mort m'entraine et que tous les problèmes disparaissent. Je sais, c'est lâche, tellement lâche, surtout vis-à-vis de nos enfants et du bordel dans lequel je les laisserais. Mais je suis fatiguée de tout ça. Tellement. Alors oui, je le provoque, pour le pousser à bout et, peut-être l'entrainer dans le gouffre avec moi. Il ne faudrait vraiment pas grand-chose pour que nous tombions tous les deux, je le vois dans ses yeux et je soupçonne qu'il en est de même pour moi.

Et voilà qu'il serre vraiment, que je commence à me sentir mal. Et je me rends compte que je ne veux pas que ça finisse comme ça. Pas maintenant, pas de cette façon. Je ne veux pas qu'il ait ça sur la conscience parce que ça l'achèverait, quelle que soit la haine qu'il peut ressentir pour moi. Et je n'ai pas le droit de lui faire ça. Alors je lui demande d'arrêter, sans me soucier des larmes qui coulent, sans me soucier d'avoir l'air pathétique, vulnérable et j'en passe. S'il peut me blesser autant qu'il veut par ses paroles, ça, c'est juste trop pour moi. Et pour lui aussi visiblement. J'essaie de reprendre mon souffle tant bien que mal tandis qu'il me relâche, toussant, crachant, les poings serrés sur les draps alors que je n'écoute qu'à moitié ce qu'il me dit.

Je tremble de plus belle alors que je hoche la tête, percutant enfin sur ce qu'il est en train de dire. Je n'ai qu'une envie, c'est me rouler en boule de nouveau sur mon lit et tout oublier. Pour de bon. Heureusement que je n'ai aucune arme à portée, là, tout de suite, je serais capable de faire la pire connerie du monde. Et pourtant, alors que je le vois se redresser et enfiler sa veste, je me relève aussi, trébuchant et m'écroulant de nouveau  moitié sur le lit. J'essaie de fouiller dans mon sac que je fais tomber par terre mais j'arrive enfin à attraper mon portefeuille duquel j'extirpe une vieille photo tout écornée. Que je lui tends, la main tremblante. Il s'agit de nos deux enfants, à peine adolescents, qui rient aux éclats avec lui, qui semble heureux. Une photo d'une autre vie, qui n'aura plus jamais lieu d'être.

Sans bien voir s'il me tend la main en retour, je lui fourre la photo entre les doigts avant de souffler, dans un murmure tremblant, la voix rendue rauque par la pression qu'il a exercée sur ma gorge qui commence à devenir rouge écarlate. "Jamais je ne t'empêcherais de les voir. Ils ont besoin de toi. Plus que de moi. Ne fais rien qui… je veux pas qu'ils te perdent. Pas toi. Ne l'oublie jamais." Nous deux, c'est fini, on a atteint un point de non retour que je ne réaliserais que plus tard. Et, sans attendre sa réaction, je me laisse tomber au sol, adossée contre le lit, laissant de nouveau couler mes larmes sans chercher à les retenir.
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