We love it

J'ai eu une vie simple. Simple : c'est un mot contradictoire à ma nature..Mais si je devais résumer ma vie en un mot, je dirai.. Plat. Enfin presque plat pour être plus exact !
Je ne suis pas une fille téméraire, pleine de fougue et de passion comme je les aime. Non, non, je suis une pauvre petite chose complètement dégonflée ! je déteste le conflit, je le fuis comme la peste et je suis comme me le répètent les trois quart des gens "toujours dans les nuages", mais bon. En même temps, c'est super cool les nuages !

Bon passons aux choses sérieuses :

J'ai grandi en Slovaquie jusqu’à mes huit ans, dans ma ville et je n'ai jamais, au grand jamais rompu le lien entre moi et ma ville de naissance. J'ai eu une enfance heureuse (même pourrie gâtée) ma mère m'a aimé, nourrit, élevée.. Elle est tout pour moi. Enfin, était. ma douce petite maman, le seul sujet qui peut me faire vriller, le seul sujet a prendre avec des pincettes demandant adresse et délicatesse. Tout a réellement commencé a basculer a mes 14 ans. À 14 piges, c'est l'age, ou l'ont vous dit "tu es grande", "tu n'es plus une petite fille, tu peux comprendre maintenant" ou encore, " tu sais, en fait, tu as été Adoptée". Ce genre de chose, qui en général passe mal a cet âge-là. J'ai donc, un jour, dans ma misérable vie appris par ma mère que j'étais une enfant adoptée. Formidable me direz-vous ! Ce jour la quelque chose s'est..brisé, je ne serai vous dire quoi, mais la douleur était tellement forte qu'elle m'en a brisé tout mon être. J'ai préféré enterrer cette révélation au fond de moi-même plutôt que de l'affronter, je me disais que si j'oublié ceci, ma vie resterait telle qu'elle est ! Heureuse et rose ! (j'adore le rose, je trouve que c'est une couleur très énigmatique, un mélange assez particulier... enfin ce n'est pas le sujet)


Bref, reprenons.

J'ai donc ignoré ce détail de ma vie (Mon adoption, continuant de me persuader que ma fausse maman était ma vraie maman ! Comme tout gamin idiot soit-il) jusqu'au jour ou, même pas une année après, des détails étranges et inexplicables se déclenchent. Ça s'est matérialisé par des crises, très espacées au départ et de plus en plus proches.. Des objets bougeaient près de moi, j'ai d'abord cru que cela venait des choses inertes en question, comprenez le bien, jusqu' a ce que je découvre que non. Ça, Venait De Moi. Moi. Je n'en ai parlé a personne, même pas maman. Je me tenais a carreau, essayé de ne pas faire de bêtises en public et d'oublier. Tout. Il est vrai que c'est depuis ce jour que je me fuis, je fuis la vraie moi, la vraie nature et j'ai peur de la laisser s'échapper de mes entrailles, de la laisser "détruire". J'ai déménagé plusieurs fois avec ma mère adoptive, pour son travail principalement : c'est une très bonne architecte beaucoup sollicitée dans le pays. Ces mouvements sans cesse, mon permis de fuir, et de me cacher. Très arrangeant pour ma part ! A mes 16 ans, j'ai décidé de voler de mes propres ailes et de m'installer a Rome, en Italie, seule. La ville des artistes, des découvertes... La renaissance quoi ! Je m'y sentais comme un poisson dans l'eau ! J'y ai commencé sérieusement mes études d'Histoire de l'Art et Archéologie. Un sujet me passionnait par-dessus tout : la mort a travers l'art, a travers le temps. Beaucoup trouveront ce sujet flippant et peu attirant, mais ce ne fut pas mon cas : je me délectais de mes travaux, de ces études si passionnantes.. Mais je devenais de plus en plus seule, de plus en plus sombre. En réalité, je ne me reconnaissais même plus.. Et un jour, fin novembre 2012, je rencontrai le Maitre. Le Grand et puissant Bael. Je sus enfin ce que j'étais, pourquoi j'étais différente et si.. Éloignée de la réalité.
Et comme tous les autres de mon espèce, je dus passer un test pour lui prouver ma fidélité et ma force : tuer ma mère. Refuser a été ma première option, mais je ne pensais pas pouvoir continuer ma petite vie si je désobéissais au tout-puissant. J'ai donc accepté
Je suis rentré passer les fêtes de Noel auprès d'elle, et un soir, ou elle était installée au coin du feu, “l'homme qui rit “ de victor Hugo posé sur ses genoux, son regard plongé dans l'ouvrage, ses traits fins concentrés sur sa lecture..Oh ma douce petite maman...Et le pire de tout ça, c'est que mes actes, ignobles soient-ils m'ont arraché un sourire de satisfaction.
Bael m'a accepté. J'ai prêté sermon, j'ai juré d'être a son service corps et âme. Je ne l'ai jamais revu. J'ai ensuite emménagé en Norvège, quelques mois plus tard. Et un semi-demon adultes m'a appris quelques bases sur notre histoire, ainsi que la manière de contrôler mes capacités. Bael sent ma faiblesse, il m'a accepté pensant que je me forgerai a travers le temps,.. Mais je ne suis que mensonges aux yeux des humains et aux yeux de mon espèce. Je refuse de céder a ma nature, de tout détruire, de rependre le chaos sur terre. Le bien et le Mal sont inscrits dans un équilibre important et fragile. Je ne veux pas briser cet équilibre. Je me sentais faible. Inutile. J'ai toujours eu un caractère très doux, très simplet. Pourtant, au fond de moi, j'ai peur de ce qu'un jour, je serai capable de faire.


Maman, pardonne-moi. Ton souvenir est la seule chose qui me permet de me regarder en face. La seule chose. Tuas eu pitié de moi, tu m'a aimé. Et un jour, j'écrirai ton nom. Liberté.